Il y a quelque chose du bernard-l’hermite dans l’écolo estampillé pur jus : on repère une coquille vide – enfin, presque vide – et, même si ça sent mauvais, même si on déteste les premiers squatters – qui sont quand même les gouvernants –, même si on les traite publiquement de moins-que-rien et de pas-grand-chose, hop ! on entre, on s’installe et on fait sa petite vie aux côtés de ces foutriquets. Logé, chauffé, nourri et payé : que demander de plus ?

Tenez, Emmanuelle Cosse, par exemple, l’ex-patronne d’EELV. Elle n’a jamais eu de mots assez durs pour fustiger à peu près tout ce que fait, ou ne fait pas, le gouvernement : nucléaire, Notre-Dame-des-Landes et tout le reste. Eh bien ! la tentation des ors palatiaux a terrassé la conviction ; on lui propose une place payée dans le char de l’État, elle y grimpe comme une adolescente acnéique qui fonce à son premier rendez-vous-coucherie avec le plus moche de la classe.

300 migrants ont été évacués du lycée Jean-Jaurès, Paris XIXe : résistance, gaz lacrymogènes, bagarres, bref, le truc ne s’est pas passé en douceur. Et la Cosse, ministre de ce gouvernement, collègue du ministre de l’Intérieur, a cru bon de la ramener : elle « regrette profondément » les conditions de cette évacuation. Puis d’enfoncer le clou : « Je rappelle avec force que la France… a le devoir d’offrir l’asile à tous ceux qui peuvent y prétendre et un accueil digne à toutes et à tous. »Salmigondis foutaise ! Elle « rappelle avec force ». Quelle force ? Les 2,3 % de la candidate écolo en 2012 ? Ou la force centripète qui l’a amenée à la gamelle ? Le « devoir » ? Mais, Madame, votre premier devoir, à vous, c’est de ne pas cracher dans la soupe. Votre deuxième devoir, corrélatif, c’est de quitter une équipe dont vous réprouvez les actes.

Si vous agissiez ainsi, vous bénéficieriez, en outre, d’un avantage collatéral : garder un œil sur votre compagnon. La presse (Mediapartet France Inter) dit avoir recueilli le témoignage de plusieurs femmes accusant le sieur Baupin de gestes et d’attitudes gravement déplacés. Le gars s’était pourtant dit « fier d’avoir voté en 2012 la loi contre le harcèlement sexuel » ; c’est kif-kif Cahuzac, fier de faire la chasse aux fraudeurs. En mars dernier, dans une grotesque opération de com’, il était de la poignée d’élus à se faire photographier avec du rouge à lèvres pour « lutter contre les violences faites aux femmes ». De plus, il était, jusqu’à ces dernières heures, vice-président de l’Assemblée nationale ; il vient de démissionner de ce poste, dit-on au palais Bourbon, mais pas de son mandat de député.

Dehors, les voyous ! Dehors, et que l’on ne vous revoie plus ! Vous êtes indignes de vos mandats. Arrêtez de nous parler de « devoirs » lorsque vous n’êtes fichus, ni l’un ni l’autre, d’un minimum de moralité, obnubilés que vous êtes, l’une par la galette, l’autre par la culotte. Allez, dégagez où vous voulez, mais pas sous les ors de la nation !

Source : bvoltaire.