Ce mardi, il ne reste au commissariat de Denain qu’un seul fonctionnaire en poste sur les dix qui constituent l’équipe de police secours la journée. Les autres sont en arrêt maladie. Il s’agit des effectifs de terrain qui interviennent notamment quand on compose le 17. Sachez que ces opérations sont tout de même assurées par les effectifs du commissariat de Valenciennes. Le mouvement dure depuis dimanche à Denain. Les policiers denaisiens rejoignent ainsi un mouvement plus large qui a notamment touché l’Hérault fin février. Dans le Nord, à la BAC de Roubaix, depuis vendredi, les arrêts maladie se sont également multipliés. D’après le syndicat Alliance, la Police aux frontières de Dunkerque serait également concernée. « Le mouvement va faire boule de neige », prédit Arnauld Boutelier, le secrétaire régional adjoint Alliance. Ce dernier était au commissariat de Denain ce mardi matin.
Directive européenne
Sur le fond, le syndicat dénonce une réforme des horaires de travail actuellement en cours dans le Nord. À la base une directive européenne obligeant la police française à modifier le cycle des jours travaillés. Parmi les pistes de réflexion, la possibilité pour les policiers d’obtenir en repos un mercredi et un week-end sur deux (aujourd’hui un sur six). « C’est intéressant pour la vie de famille, pour les activités des enfants le week-end, pour les personnes divorcées, explique ce policier. Ce n’est pas simple quand vous devez dire non aux baptêmes, aux communions, aux mariages… »
Ça change tout l’aspect de la vie familiale. Un fonctionnaire qui est bien chez lui est bien au travail.
Sauf que, d’après le syndicat, cette option n’est pas privilégiée par la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Nord qui, contactée, n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet. Une première réunion, boycottée par Alliance, s’est tenue le 3 mars. Une autre est prévue le 16. Le syndicat Unité SGP Police était, lui, présent le 3 mars parce qu’il « y a eu quelques avancées notamment sur le secteur de Roubaix, avance son secrétaire départemental, Fabrice Danel. Mais on a voté contre les autres projets. » Unité SGP Police revendique la paternité de la proposition d’un week-end sur deux en repos et estime que les efforts en termes de moyens pour la mettre en place ne sont pas excessifs. « Pour le Valenciennois, il faudrait 9 titulaires en plus sur 530 fonctionnaires (…). Ça apporterait du baume au cœur des policiers. »
« Une réforme comme celle-là, il y en a une tous les vingt ans, renchérit Arnauld Boutelier. Ça change tout l’aspect de la vie familiale. Un fonctionnaire qui est bien chez lui est bien au travail. » Et de rappeler que « avec les attentats, l’Euro, les manifestations, les collègues sont fatigués. Et on leur apprend en plus qu’ils n’auront pas les cycles horaires qu’ils attendaient. » Alliance demande désormais au DDSP de « réunir l’ensemble des organisations syndicales pour remédier à cette situation par la concertation »
Source : lavoixdunord