LE "GRAIN DE SEL" DE JEAN-CLAUDE ROLINAT (jeudi, 22 juin 2017)

Publié par Guy Jovelin le 22 juin 2017

LA NOUVELLE ASSEMBLEE NATIONALE EST ILLEGITIME ! Le 18 juin 2017, l’appel aux urnes n’a pas fait recette auprès de l’électeur : les sollicitations diverses sont demeurées vaines et les citoyens sont massivement restés chez eux ou sont partis à la pèche ! En effet, seulement 47 % des inscrits ont cru bon de se déplacer pour accomplir, comme on dit, leur « devoir »…Résultats des courses , des députés élus au rabais qui représentent mal, très mal, le peuple, tant en scores qu’en catégories socio-professionnelles mais, sur ce dernier point, ce n’est pas un fait nouveau.


Le "grain de sel" de Jean-Claude Rolinat
Prenons  par exemple quelques chiffres pour étayer notre affirmation. Le parti du Président, la secte des marcheurs, des« start-upers » et autres  gauchos- bobos ayant l’étiquette « En Marche », obtient 7 826 434 voix, soit 44,06  % des exprimés, mais seulement 16,54 % des inscrits. Ce qui donne tout de même à LREM  308 députés ou 53,3 % des sièges. Si l’on ajoute à ces chiffres ceux des alliés du Modem – pour combien de temps ? – il y a une coalition de 8 924 649  suffrages et 350 députés, soit 18,87 %  des votants donnant  60,65 % des sièges ! Mieux, le Parti communiste – et oui, malgré les crimes contre l’humanité, le Goulag, les révélations sur Katyn et le génocide Khmer, ça existe encore !- avec 217 832 voix au second tour soit 1,20 % des exprimés, il obtient 10 sièges, alors que, à titre de comparaison, les rescapés du néo-FN qui recueillent 1 564 252 voix,  8,61 %,  n’auront que 8 parlementaires. On pourrait multiplier la démonstration, le scrutin majoritaire à deux tours est injuste, anti-démocratique.
Le « cocu magnifique »
Celui qui se sentait « faiseur de roi », François Bayrou - de fait, son ralliement à Macron a poussé les lignes en faveur de ce dernier - se retrouve coincé, pris  à son propre piège. A force de clamer « urbi et orbi » qu’il voulait une moralisation de la vie publique, il a attiré la foudre sur lui et les siens. Thémis s’intéressant désormais de près au sort  des députés européens du Modem et à leurs assistants parlementaires, plus exactement aux tâches qui leur étaient confiées. Travaillaient-ils vraiment pour les mandats européens  de leur élu, ou étaient-ils mis à la disposition du parti ? C’est la même accusation  «  d’emploi fictif » qui pèse sur le groupe Front national, la même   qui avait conduit  Juppé, condamné à s’exiler au Canada, pour se faire oublier. Et,   dans le cas précis qui nous occupe, la justice, semble-t-il, ne fera pas la politique du « deux poids, deux mesures ». Emmanuel Macron à l’aube de son mandat, lui qui se réclame d’une probité sans faille – attendons toutefois, là aussi, les résultats de l’investigation en cours concernant son raout à Las Vegas de l’an dernier- ne pouvait pas conserver à un poste ministériel de premier plan un dignitaire susceptible d’être mis en examen. Après un mois de résidence place Vendôme pour François Bayrou, ce n’est tout de même  pas « Adieu veaux, vaches, cochons », car il retrouvera  bientôt  en même temps que son fauteuil de maire, les bovidés du Béarn. Pas de pot pour le Maire de Pau ! D’autant que dames Goulard et de Sarnez, deux poids lourds du Mouvement démocrate, le suivent dans cette démission sans doute un peu « forcée ». Le Président de la République, avec une majorité absolue de  308 parlementaires, soit 19 de plus que nécessaire a-t-il encore besoin de cet allié encombrant ? D’autant qu’il pourrait compter sur le renfort d’un nouveau groupe issu de dissidents des Républicains et des membres de l’UDI. On le voit, si la politique n’est pas un « long fleuve tranquille », les astres sont toujours au beau fixe pour le jeune  locataire élyséen. Qu’il en profite, ça ne durera pas, Mélanchon et ses idées du XIXème siècle arrivent !
Une droite classique sonnée et menacée de scission
Ils ont beau crier haut et fort qu’ils n’ont pas subi une défaite irréversible, les Républicains à qui on aurait volé « une élection imperdable », la présidentielle, ressortent du scrutin de dimanche dernier « lessivés » : leur groupe, en effet, a rétréci au « lavage » électoral ! Non seulement  ils perdent une centaine des leurs avec de cruelles défaites à Paris, en province ou en Corse et, en plus, ils vont siéger au Palais Bourbon dans deux groupes différents l’un, les « continuateurs » toujours présidé par le député-maire de Provins, l’autre rallié d’avance à Macron et pouvant servir de substitution à un Modem chancelant.
Et nous dans tout ça ? Ne boudons pas notre plaisir 
Nous devons garder espoir. Rien, surtout pas en politique, n’est jamais définitif. De Gaulle et son RPF furent remerciés comme des malpropres  au lendemain de la Libération, pour mieux revenir triomphants en mai 1958. L’Union et Défense des Commerçants et Artisans, l’UDCA de Pierre Poujade,  avait fait irruption dans la chambre en 1956 avec une grosse cinquantaine de députés, parmi lesquels un jeune talent, Jean-Marie Le Pen, pour mieux disparaitre deux ans plus tard. François Mitterrand,   initiateur de son propre  attentat bidon de l’Observatoire, aurait dû être effacé de l’échiquier politique, couvert de ridicule,  alors qu’en 1981 et pour deux mandats, il devenait Président de la République. Qui aurait parié sur les victoires du FLN à Alger et de Mandela en  Afrique du Sud, sur les succès du « Brexit » et de Donald Trump ? Qui aurait prédit qu’en décembre 1991 le drapeau rouge frappé du marteau et de la faucille d’or serait amené au Kremlin, symbolisant la mort de l ‘URSS, ou que la Pologne renaitrait de ses cendres au lendemain de la IIème Guerre mondiale ? Nous avons la foi, des évènements imprévisibles dont nous ignorons encore tout,  nous donneront raison, à terme. Le peuple français, en fait, ne s’est pas prononcé. Les deux-tiers se sont abstenus. Il  a adopté une attitude « so british » : « Wait and see », attendre et voir venir. Nous, nous sommes des acteurs qui refusons la décadence de notre pays, qui n’acceptons pas son invasion, son avilissement.  Il nous faudra, sans doute, trouver des alliés. L’alliance électorale nouée à l’occasion de ces dernières législatives n’est qu’une première tentative. Il faudra sans doute élargir ce spectre politique, se perfectionner, s’ouvrir à d’autres  sensibilités de proximité. Et puis, ne boudons pas notre plaisir de voir tomber à terre des adversaires et des  ennemis qui ont mordu la poussière et qui perdent de leur superbe. Dieu fasse qu’un certain nombre d’entre eux connaissent, à leur tour, les joies des queues à Pôle Emploi. C’est, en guise de conclusion, tout le « bien » que je leur souhaite !
Jean-Claude ROLINAT

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