C'était le 18 juin dernier. Yves, un agriculteur accompagné d'un jeune collègue était agressé au couteau alors qu'il moissonnait un champ. Cela s'est passé dans le Lot-et-Garonne, près de la petite commune de Laroque-Timbaut. Selon les deux hommes, l'agresseur, fiché S, a crié "Allahou akbar" au moment de l'agression. Pourtant, ce mercredi, c'est pour violence avec arme qu'il va comparaître devant le tribunal correctionnel d’Agen. Un délit de droit commun alors que les avocats et soutiens de la victime estiment que l'affaire relève du parquet antiterroriste.
"C'est sûr que je pouvais mourir"
Le 18 juin dernier, Yves a été blessé à l’épaule, c’est après une nouvelle consultation chez le chirurgien qu’il a accepté de se confier à RMC. Il est toujours traumatisé par cette agression. "On s'est fait agressé gratuitement par cet individu. C'était comme quelqu'un qui essaie de vous couper la tête. Il est arrivé en criant 'Allahou akbar'… C'était un fou. C'est sûr que je pouvais mourir". Il ne comprend pas que son agresseur ne soit pas jugé pour acte terroriste. "Si ce n'est pas un attentat, je ne sais pas ce que c'est. Qu'est-ce qu'il faut faire? Je ne suis pas un politique, ni un gendarme", insinue-t-il.
"On dit à propos des fichés S qu'il ne faut pas les arrêter avant qu'il ne passe à l'acte. Certes, il aurait peut-être fallu qu'il me décapite à 500 mètres de chez moi pour faire quelque chose. Si cela s'était passé à Paris, ce ne serait pas la même chose", ajoute-t-il dans Bourdin Direct.
"Rien n'indique qu'il appartient à une cellule jihadiste"
Au contraire, Me Céline Pascal, qui défend l'agresseur de 40 ans, ne comprend pas cette démarche et assure que rien ne laisse penser qu'il s'agisse d'une agression à caractère terroriste. "Des saisies et des perquisitions ont été effectuées et rien n'a été découvert pouvant indiquer qu'il appartiendrait à une cellule jihadiste. La partie civile demande la requalification en acte terroriste, mais quand on prend le code pénal, aucun élément matériel n'est réuni". C’est à l’audience ce mercredi que le tribunal dira s’il est compétent ou pas pour juger cette affaire.