Les images font le tour du Web, à défaut d’indigner dans les rédactions : sur la Toile, de nombreux clichés dévoilent des policiers gisant sur le sol, après avoir été frappés par des « casseurs » — la nouvelle figure médiatique —, lynchés par des bandes de voyous, atteints par des projectiles lancés par les manifestants croyant pouvoir déliter en 2016 ce que leurs aînés avaient déjà défait en mai 68.
Dans la foulée de ces événements, le cinéaste italien Pier Paolo Pasolini, occupant pourtant une place de choix dans l’empyrée de la gauche moderne, déclarait avec succulence : « Entre un CRS et un étudiant, je choisis le policier, car lui est fils d’ouvrier. »
Les médias, en revanche, ont choisi le camp opposé et se plaisent à faire tourner en boucle les quelques cas de violences policières, certes regrettables, et qui doivent être condamnés pour maintenir l’intégrité de la profession, mais inévitables au vu de la dégradation de la situation et des moyens sans cesse plus violents utilisés par les sauvageons vaguement idéologisés et biberonnés à la haine de l’autorité.
Le syndicat Info’Com de la CGT a surenchéri en publiant une nouvelle affiche polémique sur laquelle le slogan « Loi travail, stop à la répression » renvoie aux traces de sang maculant un trottoir foulé par des bottillons policiers.
L’inénarrable et irrécupérable Daniel Cohn-Bendit, jamais avare d’un amalgame, a quant à lui déclaré : « Il y a des casseurs qui votent Front national au sein de la police. »
Heureusement, pour atténuer le propos, Renaud se targue désormais d’avoir embrassé un « flic » — notez l’utilisation d’un terme vulgaire et peu respectueux pour qualifier la profession — dans son dernier opus.
À cette aune, on ne sait si être policier, à une époque où l’autorité est déconsidérée et où le monopole de la violence légitime a changé de camp, relève du courage, du sens du devoir ou du… masochisme.
Chaque année, partout en Europe, de nombreux policiers mettent ainsi fin à leur jour. En 2015, 45 policiers et 25 gendarmes se sont suicidés en France, ce qui représente une surmortalité par rapport à la moyenne nationale. Les remerciements adressés aux familles par les autorités ne sauraient combler leur peine.
Autant que l’État, les forces de l’ordre défendent, au quotidien, le vivre ensemble avec beaucoup plus d’efficacité que les officines antiracistes, agissent au nom d’une certaine vision de la vie en commun et garantissent in fine l’ordre qui, pour reprendre le mot de Charles Péguy, est seul à pouvoir garantir la liberté.
Sans police, bras armé de l’État, la société tomberait dans l’anarchie — probablement souhaitée par nombre de militants d’extrême gauche —, la dictature de la délinquance — qui a déjà cours dans certains quartiers abandonnés — et la chienlit, avant de terminer dans la guerre civile. C’est pour éviter de sombrer dans de tels extrêmes qu’il importe de soutenir les forces de l’ordre face aux casseurs.
Source : bvoltaire