Le problème de l’Europe : elle est défendue par l’OTAN, dont la 2e plus grande armée est turque ! (samedi, 21 mai 2016)

Publié par Guy Jovelin le 21 mai 2016

TV hongroise – Interview de Laszlo Földi, spécialiste de services secrets

David Cameron a dit récemment que si l’UE devait disparaître, il serait envisageable que les Etats européens se fassent de nouveau la guerre, en rappelant que la guerre des Balkans ne date que de 25 ans.

Földi dit que c’est une bêtise, qu’il n’y a aucune probabilité de danger de guerre entre les pays européens, ni même entre les pays européens et la Russie. La Russie n’a jamais attaqué l’Europe, ce sont les grandes puissances qui ont attaqué la Russie. C’est dans l’intérêt de la Russie d’avoir, comme voisin, une Europe stable, et il veut l’aider dans ce sens. Par contre, Földi énumère quatre menaces représentant un réel danger.

1er danger

« 40-45% des Londoniens sont des immigrés, 1/8e de la population est musulmane. Cette concentration de musulmans a suffit pour élire un maire musulman. »

Si les pays européens continuent d’accueillir cette population, c’est le même tournant qui les attend, chaque ville européenne, chaque pays européen, va subir ce qui vient d’arriver à Londres.

« Nous voulons combler, avec cette population, la baisse de natalité mais nous finirons par nous mettre en grand danger. »

Mais le danger prioritaire, concernant la mort de l’Europe, provient des représentants des pays européens à Bruxelles.

Tout d’abord, Földi corrige les dires de Cameron :

  • Il ne faut pas parler en termes futuristes concernant un danger de guerre en Europe, …
  • l’Europe est attaquée, nous sommes en guerre. Pour le moment, on peut localiser la guerre et on peut la combattre.
  • Les services secrets britanniques voient très bien que l’Europe est attaquée.
  • Si l’UE va s’effondrer, sa défense va également diminuer. Mais cela ne signifie pas qu’en cas de BREXIT, l’UE va avoir des conflits armés entre ses Etats.

2e danger

Le problème de l’Europe est qu’elle est défendue militairement par l’OTAN ; elle n’a pas une armée propre.

Ce qui pose deux problèmes graves :

  • L’OTAN fait ce que les USA veulent faire, l’OTAN sert les intérêts des USA.
  • La Turquie possède la deuxième plus grande armée de l’OTAN, et ainsi, la Turquie et les USA représentent 90% des capacités militaires de l’OTAN. Le reste, 10% (les forces armées des pays européens) ne pèse pas lourd dans la défense de nos intérêts.

Or, la Turquie fait du chantage à l’Europe, elle exige des milliards, sinon elle va nous inonder de millions de migrants voulant venir en Europe … et bien qu’elle n’ait pratiquement rien fait jusqu’à présent pour empêcher cette invasion, nous cédons. Ainsi, ce n’est pas dans l’intérêt des Turcs que l’Europe soit solide et bien défendue.

L’OTAN aurait le pouvoir de forcer la Turquie à défendre les intérêts de l’Europe en la menaçant de l’exclure de l’OTAN … mais l’OTAN ne le fera jamais car c’est contraire aux intérêts géostratégiques des USA (la Turquie offre une base militaire stratégique contre la Russie et le Proche-Orient).

3e danger

Il y a un hiatus en Europe entre les différents services secrets nationaux qui sont sensés collaborer pour combattre le terrorisme, provoquant des erreurs stratégiques de l’Union Européenne du fait des divergences entre les Etats membres.

Les services secrets nationaux collaborent pour combattre le terrorisme … et répondent aux besoins des Etats, en s’espionnant mutuellement pour tenter de savoir ce que pensent les autres du fait des mésententes politiques !

Il y a donc une double consigne pour chaque service secret national : collaborer pour combattre le terrorisme et espionner ces mêmes Etats. Cela amène un état chaotique qui affaiblit l’UE et sa capacité de défense.

Földi constate que rien ne semble arrêter les chantages des Turcs. La Turquie a une situation très stable grâce à l’OTAN, elle sait qu’elle tient le couteau par la manche et peut se permettre n’importe quoi.

Serait-il possible de nous défendre sans l’OTAN ?

Selon Földi, l’Europe devrait se poser cette question.

4e danger

Il faut constater un grand danger inhérent à la suppression des visas pour les Turcs.

En effet, Földi explique que, déjà avec l’obligation de visas, les Turcs n’ont empêché personne (sans visa, sans document d’identité) de prendre les ferries officiels qui nous acheminaient 2 à 3 millions de migrants illégaux. La Turquie, qui est responsable de l’invasion de clandestins en Europe, est dans une position de force vis-à-vis de l’Europe.

Que nous cédions ou non au chantage de la suppression de visa, et qu’elle fasse partie de l’UE – que Dieu nous en garde – ou non, la Turquie est gagnante :

  • ou bien elle obtient des milliards et le reste des revendications,
  • ou bien elle va nous envoyer encore bien plus de migrants, … tous ceux qu’elle juge indésirables sur son sol, … et pas seulement 2-3 millions !

Mais sans l’obligation de visa, non seulement bien plus de 2-3 millions de citoyens turcs vont partir pour l’Europe, mais des migrants non turcs vont arriver en grand nombre.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © P. Kandel pour Dreuz.info.

Sources :

the guardian.com / lesobservateurs.ch sur l’affirmation de Cameron

mediaklikk.hu (11:45-18:30) : interview de L. Földi

dreuz.info : traduction française

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