A ce titre, l’espace Schengen est mortifère parce que non régulé. Le sang Français a payé 230 morts cette année pour le savoir. Aucun système, absolument aucun, qu’il soit naturel, anthropique ou naturel-anthropisé ne fonctionne sans régulation. La sélection naturelle est un des mécanismes de régulation les mieux connus aujourd’hui, mais il est aveugle, violent et impitoyable : il fait des morts. Or, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Schengen impose une sorte de régulation naturelle des flux migratoires et des communautarismes en Europe, et cela commence à faire des morts, comment s’en étonner ?
Dans ce contexte non maîtrisé, les utopies mercantiles de ceux qui ont voulu (et veulent toujours) des États informes et sans aucune régulation aux frontières ont, pendant quarante ans, construit la poudrière sur laquelle nous sommes assis en 2016. Nous sommes bien obligés de constater que des intérêts financiers pétroliers et gaziers, soutenus par des partis politiques, notamment français, qui mélangent électoralisme, géo-stratégie, clanisme économique et religions mal comprises, se sont autorisés à enclencher un mécanisme infernal : la guerre civile au moyen-orient, en entretenant sur notre sol les factions terroristes qui se retournent aujourd’hui contre le peuple Français.
La bombe a été amorcée à Schengen en 1985, elle a été armée en Irak en 1990 (première guerre du Golf) et encouragée à Maastricht à partir de 1992 (ouverture de l’Union Européenne sur la mondialisation sauvage). La mèche a été allumée en Irak par les USA en 2003 (deuxième guerre du Golf). Et à nouveau, puisque le balais infernal avait été ouvert par l’empire américain, leurs vassaux européens n’ont rien trouvé de mieux que d’encourager l’embrasement de la Syrie à partir de 2011.
Avec Nicolas Sarkozy et François Hollande, les diplomaties anglaises et françaises ont agi dans le secret et contre les intérêts supérieurs de leur pays. Mais les retombées parisiennes et niçoises n’ont manifestement pas encore été suffisamment sanglantes pour donner à la classe politique l’ouverture d’esprit suffisante : nous n’avons entendu absolument aucun mea culpa alors qu’elle a construit avec un entêtement aveugle les drames d’aujourd’hui.
Car entretenir des réseaux terroristes sur notre territoire en prétendant les instrumentaliser à des fins géo-stratégiques est une folie dans laquelle nos gouvernants se sont fourvoyés, persistent, mais ne signent pas : les morts autour de la Mare Nostrum se comptent en centaines de milliers, et les populations déplacées déplacent avec elles le chaos qu’on leur a imposé. L’absence de frontières en Europe interdit toute réaction efficace, mais n’était-ce pas l’effet recherché ? La situation est devenue incontrôlable.
Nous devons alors reconnaître que pendant quarante ans de construction européenne, nous nous sommes trompés. Car le paradigme du nouvel ordre mondial que l’Union Européenne veut imposer, notamment à travers Schengen est intrinsèquement pervers. En effet, tout système «dérégulé» ne peut qu’être injuste et violent. Le système américain est injuste et violent. Les États-Unis d’Europe sur le mode américain ne pourraient-être qu’injustes et violents.
Ainsi, une France dérégulée, dans une Europe dérégulée, dans un monde dérégulé, est déjà une catastrophe, combien de morts faudra t-il pour s’en persuader ? Nous en goûtons partout en Europe les fruits amers : agressions quotidiennes décuplées, banlieues incendiées à chaque nouvel an, inauguration des viols de masse en Allemagne, prolifération de la voyoucratie clanique et des réseaux de pillages organisés, arrivent aujourd’hui les attentats de masse. Si nous échappons encore aux affrontements armés en France, c’est uniquement parce que les populations civiles ne sont pas encore officiellement armées, c’est la seule raison. Distribuez quelques armes, et vous aurez la Guerre syrienne en France.
Il nous faut donc de toute urgence affirmer politiquement que le credo libéral du nouvel ordre mondial imposé par la finance internationale consanguine de la commission bruxelloise est une monstruosité, portée en France par LR-PS. Pendant que les Niçois pleurent leurs morts innocents, on trouve pourtant un Julien Dray pour les accuser sans aucune pudeur d’avoir aggravé le risque par eux-mêmes, on trouve encore Natacha Polony pour pleurnicher sans honte dans le Figaro. L’intellectuelle voudrait que «cette guerre ne devienne pas civile» ! Mais toutes ces guerres sont déjà civiles. Comment peut-elle encore faire preuve d’un tel aveuglement ? La guerre est civile en Irak, la guerre est civile en Syrie, et la guerre en France ne demande qu’à être armée pour devenir civile !
«Ne pas céder à la haine», comme on entend le répéter les journalistes aveugles ou vendus, c’est d’abord reconnaître que le paradigme qui sous-tend le nouvel ordre mondial imposé aux peuples européens à travers l’Union Européenne détruit l’Europe, parce que ce paradigme du tout-libéral-libertaire détruit l’unité de ses populations, les appauvrit irrémédiablement, et les dresse les unes contre les autres : le nouvel ordre mondial génère le Chaos, parce qu’il espère s’imposer sur un chaos qu’il aura patiemment construit. Le paradigme est mauvais, il nous faut en changer de toute urgence et remettre en chantier les fondamentaux de la construction européenne.
Source : 24heuresactu