Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de l’habitat durable
♦ LOGEMENT – La ministre du logement souhaite que les particuliers volontaires puissent héberger des réfugiés pour faire face au manque de place dans les centres d’accueil.
En effet, après les récentes dispositions législatives touchant l’immigration régulière et l’immigration illégale (*) d’une part et l’élargissement du droit du sol d’autre part (**), la ministre s’attaque maintenant à l’hébergement des « réfugiés » (on appréciera l’appellation des envahisseurs) par les particuliers.
Après les définitions, les moyens. Comme toujours les règlements sont rigoureux, mais souvent alambiqués, attendons maintenant les aléas, pour ne pas dire les avatars ?
Polémia
La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a lancé mercredi un appel à projets pour développer « l’expérimentation de dispositifs d’hébergement de réfugiés chez les particuliers », afin de permettre l’accueil en France de 1.000 réfugiés supplémentaires. L’Etat va soutenir financièrement (jusqu’à 1.500 euros par personne et par an) les associations qui mettent en place un accompagnement individuel des réfugiés, chez des particuliers souhaitant également participer à l’insertion du réfugié, sur une période de deux ans.
Un accueil encadré
« Cet appel à projets concerne des personnes majeures, volontaires, ayant obtenu le statut de réfugié. Elles seront logées à titre gratuit, sur tout le territoire national et dans des logements comportant au moins une chambre privative. Une convention devra être signée entre le réfugié, le ménage d’accueil et l’association qui les accompagne. Les futurs hôtes s’engagent pour une durée minimum de 3 mois et jusqu’à un an », a détaillé la ministre dans un communiqué.
« De leur côté, les associations sélectionnées vont identifier les réfugiés susceptibles de participer à ce dispositif, recenser les propositions d’accueil, procéder à la mise en relation et assurer le suivi social des personnes hébergées. Pour que ce dispositif soit une pleine réussite, les associations seront particulièrement vigilantes sur les conditions matérielles de l’hébergement. Elles auront également la charge de bien informer les hôtes et les réfugiés ainsi que de préparer la rencontre (sensibilisation à la médiation interculturelle, échanges…) », a-t-elle ajouté.
Une solution au manque de places
Pour Emmanuelle Cosse, cet appel doit permettre de compléter le dispositif existant (notamment les centres d’accueil et d’orientation, qui doivent passer de 2.000 à 5.000 places d’ici la fin septembre), alors que les évacuations de migrants ont atteint des niveaux record à Paris ces dernières semaines. La France s’est engagée à recevoir jusqu’en 2017 plus de 30.000 réfugiés venus de Turquie, du Liban ou des hotspots (centres d’enregistrements) grecs et italiens. Des milliers de migrants entrent également par leurs propres moyens sur le territoire.
Le ministère rappelle que la crise migratoire sans précédent en Europe a suscité une « mobilisation citoyenne », qui s’est notamment traduite par des hébergements, à travers par exemple la plate-forme Singa de mise en relation entre particuliers et migrants. « L’hébergement chez les particuliers est une opportunité pour les réfugiés qui ne peuvent ou ne souhaitent pas tout de suite avoir accès à un logement pérenne (…). Cette expérience et ce temps d’échange particulier sont riches dans la démarche d’intégration des réfugiés », selon le ministère.
Les associations devront s’engager à accompagner au moins 50 réfugiés. La date limite du dépôt des dossiers est le 20 septembre et les projets pourront être lancés dès le 1er octobre 2016.
Emmanuelle Cosse
19/09/2016
Source : polemia