Nous apprenons dans Minute (hebdo à la gloire du FN version Jean-Marie) que le semi-hélitreuillé Romain Lopez, assistant parlementaire de Marion Maréchal-Le Pen et de fait pré-investi par le FN dans la deuxième circonscription du Tarn-et-Garonne, serait vivement contesté par Louis Aliot, lequel lui préférerait Valérie Rabassa, transfuge des Républicains...
Selon l'hebdomadaire, Aliot (patron du FN de la région Occitanie) aurait « obtenu » des hautes instances du Front qu'elles passent outre la procédure d'investiture ordinaire pour imposer à Lopez une épreuve qualificative supplémentaire, cas unique en France d'après Minute !
Le journal présente cette « révision » exceptionnelle comme le fruit d'une bataille interne entre le clan Marine (nouveau Front dédiabolisé) et le clan Marion (héritage du grand-père). Aliot ne voudrait pas s'en laisser conter par Marion sur ses propres terres et «tenterait » d'imposer sa championne à la hussarde. Lopez quant à lui ne serait qu'une victime collatérale de cette lutte d'influence intra-muros...
Le journal (tout miel pour Marion) se garde bien d'évoquer la motivation véritable de ce brutal « retournement ». Les réactions suscitées au sein même du Front (réseaux sociaux) par les désormais célèbres déclarations de Lopez sur les Juifs et Israël ont en effet passablement inquiété les responsables nationaux du FN.
Des cadres et des militants actifs du Front ont condamné et de manière très virulente les propos de Lopez. Citons cette responsable FN (région parisienne), s'adressant publiquement (par twitter) à son cadet : « Vos tweets ont comme une odeur d'antisémitisme »*. Plus loin dans la discussion, elle se dit dans l'obligation d'en informer Marine Le Pen. Pas moins !
Minute omet également de préciser que le système « d'investiture à l'essai » est justement conçu pour éviter que des candidats potentiellement « dérapeurs » ne passent entre les mailles de la « dédiabolisation » et soient définitivement investis, au détriment de l'image virginale que tente de se forger le parti.
La vérité, c'est que Lopez ne doit qu'à sa position auprès de Marion Maréchal d'être traité avec autant de doigté et de bienveillance. Un candidat « ordinaire » aurait déjà été poussé vers la sortie, sans possibilité de participer à un « oral », fut-il de rattrapage...
" Louis Aliot, qui tient le Sud-Ouest pour son domaine réservé, n'a pas apprécié du tout que Romain Lopez, l'assistant parlementaire de Marion Maréchal, obtienne l'investiture du FN pour les élections législatives dans la 2eme circonscription du Tarn-et-Garonne, même s'il en est natif. Surtout qu'elle est considérée au FN comme gagnable...
Louis Aliot poussait, lui, une candidate issue des Républicains, Valérie Rabassa, une ex-conseillère régionale qui l'a rallié juste avant les dernières élections.
A la fureur de MMLP, Louis Aliot a donc fait appel de la décision et Romain Lopez a été confirmé... provisoirement. Les investitures définitives doivent en effet être confirmées en fin d'année, si les « pré-investis » ont fait leurs preuves. Et Aliot a obtenu que l'investiture définitive soit déterminée, non pas seulement en fonction de l'évaluation de Romain Lopez, mais à l'issue d'une sorte de « grand oral » qui opposera les deux candidats ! Ce qui n'a été accordé pour aucune autre circonscription. Autrement dit, Valérie Rabassa est toujours en lice et c'est à la troisième mi-temps que ça se jouera."