Le bras de fer est engagé entre Marine Le Pen et Bruxelles. La présidente du Front national a refusé de payer les quelques 300.000 euros que lui réclame le Parlement européen dans l'autre affaire des assistants parlementaires. L'eurodéputée est accusée d'avoir rémunéré avec des fonds européens sa collaboratrice, Catherine Griset, qui travaillait essentiellement sur des questions concernant le parti.
Marine Le Pen avait jusqu'à minuit pour rembourser volontairement ce montant. Désormais, l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) va prélever directement sur son salaire de députée européenne la somme. Au lieu de toucher 10.400 euros, elle gagnera 3.000 euros. En réponse, la présidente du FN a déposé plainte auprès du parquet de Bruxelles pour "faux intellectuel" contre la directrice de l’Olaf et le secrétaire général du Parlement européen, Klaus Well, au sujet de cette enquête sur des soupçons de fraude.
Une assistante peu visible à Bruxelles
Si l'avocat de Marine Le Pen dénonce une "collusion" entre l'Olaf et l'instance européenne, les enquêteurs ont recueilli le témoignage de Catherine Griset, leur apportant des preuves. Embauchée comme assistante "accréditée" en 2010, cette amie de longue date de Marine Le Pen disposait d'un contrat stipulant qu'elle devait travailler et vivre à Bruxelles. Selon L'Obs, il n'en était rien.
"Un témoin anonyme a cependant déclaré aux enquêteurs que Catherine Griset n’avait 'jamais passé une semaine entière à Bruxelles'", détaille l'hebdomadaire.
Devant l'Olaf, Catherine Griset a expliqué être "logée par des amis" pour expliquer l'absence de bail à son nom. Quand ces derniers ont dû faire des travaux, elle a avancé avoir dormi "sur un canapé-lit". Concernant la scolarisation de sa fille dans les Hauts-de-Seine? Un choix personnel de la confier à sa mère et à son compagnon. Et si peu de traces font état de son passage au Parlement européen, c'est parce qu'elle rentrait "par le parking, dans la même voiture que madame Le Pen".
Enquête judiciaire en France
Pour la défense de Marine Le Pen, son avocat dénonce une pratique courante au Parlement européen de faire travailler pour le parti des assistants parlementaires. Au FN, ce serait une habitude. Outre Marine Le Pen, son père est en train de rembourser 320.000 euros, Bruno Gollnisch 275.000, Sophie Montel 77.000, Mylène Troszczynski 56.000 et Dominique Bilde 40.000. Au total, le montant à rembourser s'élève pour le parti frontiste à 1,1 million d'euros.
D'ici la fin février, Marine Le Pen est visée par une autre mesure de recouvrement. Cette fois-ci, il s'agit du salaire d'un montant de plus de 41.500 euros attribué à Thierry Légier. Rémunéré comme assistant parlementaire, il était en réalité son garde du corps. En parallèle de ces procédures de remboursement, le parquet de Paris a ouvert, le 15 décembre dernier, une enquête pour "abus de confiance", "recel d'abus de confiance", "escroquerie en bande organisée", "faux et usage de faux" et "travail dissimulé".
Source : bfmtv