Le 24 septembre 2001, trois jours après l’explosion de l’usine AZF, le site ouvert à tous les vents n’est que chaos. Dans l’enceinte dévastée, les pompiers parent au plus pressé. Aucun prélèvement n’a été encore effectué à l’intérieur et aux alentours du cratère. Le procureur Michel Bréard affiche pourtant ses certitudes. « C’est un accident probable à 99 %. » Une semaine plus tard, le spécialiste des explosifs, Daniel Van Schendel, appelé à coordonner le travail des experts, lui emboîte le pas. Il écarte catégoriquement la possibilité d’un acte intentionnel bien qu’il ne dispose d’aucun élément lui permettant de l’affirmer.
Fortement contestée, la thèse finalement retenue d’un mélange malencontreux entre des nitrates et des résidus chlorés dans le hangar 221 n’émergera que quelques semaines plus tard. Alors que la tragédie du 11 septembre est dans toutes les têtes, le décor est planté.
« On était dans le déni absolu. On n’a pas voulu envisager qu’il puisse s’agir d’un attentat », soutient le commandant Alain Cohen, membre à l’époque de l’état-major du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse. Cet officier retraité entend encore tonner son supérieur, Marcel Dumas : « À Paris, ils veulent que ce soit un accident, eh bien ils auront un accident. » Des propos démentis par l’intéressé mais que confirment d’autres…
(…) Sud Ouest