Jean-Jacques Susini est décédé (mercredi, 05 juillet 2017)

Publié par Guy Jovelin le 05 juillet 2017

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Jean-Jacques Susini, cofondateur de l'Organisation Armée Secrète avec Pierre Lagaillarde. est mort hier, le 3 juillet.

Né à Alger le 30 juillet 1933, Jean-Jacques Susini obtient son baccalauréat en 1948 après des études au collège Notre Dame d’Afrique. Il quitte l’Algérie à 18 ans pour mener ses études de médecine à Strasbourg, puis à Lyon où il est inscrit aux Jeunes du R.P.F.. Militant activement en faveur de l’Algérie Française, il retourne en Algérie à la fin de 1958 et y prend les responsabilités de la propagande et de l’action politique au sein du Front National Français. Elu président de l’Association Générale des Etudiants d’Algérie en 1959, il est l’un des principaux acteurs (avec Pierre Lagaillarde et Joseph Ortiz) de l’insurrection des « Barricades » de janvier 1960 à Alger.

En détention préventive pendant 9 mois à la maison d’arrêt de la Santé, il fait, en novembre 1960, une déclaration à son procès sous forme de manifeste révolutionnaire. Condamné à deux ans de prison avec sursis en dépit d’un réquisitoire sévère, bénéficiant d’une liberté provisoire, il s'enfuit et trouve asile en Espagne.

Il s’installe en Espagne et participe à la création de l’O.A.S. avec Pierre Lagaillarde au début de 1961.

Jean-Jacques Susini est reçu par le général Salan le 19 décembre 1960 à l’hôtel Princesa à Madrid. C’est la première fois que les deux hommes se rencontrent. Jean-Jacques Susini a 27 ans, Raoul Salan a 60 ans et il est conquis par l’agilité d’esprit et les analyses de son interlocuteur. Il dirigera l’Action psychologique et la propagande (A.P.P) de l'organisation.

S’étant mis à la disposition du général Salan à Madrid, il rejoint Alger en avion privé avec ce dernier et le capitaine Ferrandi, le dimanche 23 avril 1961.

Après l’échec du « Putsch d’Alger », il s’enfonce dans la clandestinité et prend à Alger les responsabilités de l’action psychologique et politique de l’O.A.S. sous les pseudonymes de Boumendjel, Jeannette, Janine ou R19.

Jean-Jacques Susini est très actif auprès du chef de l’O.A.S. Il prend fréquemment des initiatives personnelles et rédige en particulier la lettre du général Salan publiée par « Le Monde » en septembre 1961 et l’instruction O.A.S. n° 29 du 23 février 1962 ayant pour objectif de créer une situation insurrectionnelle en Algérie dès la signature du cessez-le-feu avec le F.L.N.(qui interviendra le 19 mars 1962)

Après l’arrestation de Raoul Salan en avril 1962, il devient responsable de l’O.A.S. pour Alger et Constantine.

Il engage et mène les négociations O.A.S.- F.L.N. en juin 1962 qui aboutissent aux accords « Susini-Mostefaï », lesquels ne seront pas appliqués en raison de l’effondrement du G.P.R.A. et de la prise de pouvoir par Ben Bella à l’été 1962.

Il quitte l’Algérie pour l’Italie à la fin de juillet 1962. Il est soupçonné d’y avoir préparé, en particulier, l’attentat dit « du Mont Faron » du 15 août 1964 contre le général De Gaulle à Toulon, attentat qui échoue au mémorial du Mont Faron dominant Toulon. Une bombe placée dans une jarre n'explosa pas et fut découverte quelques jours plus tard. D'après Jacques Delarue (L'OAS contre de Gaulle, Fayard, 1994), cet attentat avait été organisé par Jean-Jacques Susini et Gilles Buscia.

Condamné à mort par deux fois par la Cour de sûreté de l’Etat, il revient en France après l’amnistie de 1968. Amnistié sur décision du général de Gaulle en 1968, avec les autres dirigeants de l'O.A.S. encore incarcérés, il revient en France, mais, soupçonné d’avoir commandité un hold-up, il est à nouveau arrêté en mars 1970 et placé seize mois en détention provisoire avant d’être acquitté.

En octobre 1972, il est à nouveau arrêté et placé en détention provisoire pendant deux ans pour avoir organisé l’enlèvement et la disparition du colonel Raymond-Jean Gorel ex-trésorier de l’O.A.S (amnistié avant son jugement par une loi votée, suite à l'élection de François Mitterrand).

Il y termine ses études de médecine et obtient un D.E.A. de sciences économiques. Propriétaire et dirigeant d’une entreprise de sécurité, il se présente sous l’étiquette du Front National aux élections législatives à Marseille en 1997 et obtient 45% des suffrages au deuxième tour.

Jean-Jacques Susini est l’auteur d’une « Histoire de l’O.A.S. » dont seul le premier tome, couvrant la période de mai à juillet 1961, a été publié dans la collection « Taglaïts » aux Editions de La Table Ronde en 1963.

RIP

 

Source : synthesenationale

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