Suicides : l’inquiétude monte chez les agriculteurs (mercredi, 11 octobre 2017)

Publié par Guy Jovelin le 11 octobre 2017

 
 

Une cérémonie d’hommage aux centaines d’exploitants qui se sont donné la mort cette année se tenait ce dimanche, à Sainte-Anne-d’Auray, dans le Morbihan.

Ce dimanche a eu lieu au sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray, dans le Morbihan, la troisième édition de la journée commémorative rendant hommage aux centaines d’agriculteurs qui se suicident chaque année en France. Venus de tout le pays, des proches endeuillés sont venus assister à une messe très émouvante présidée par le père André Guillevic. Dans son homélie, ce dernier a insisté sur l’impérieuse nécessité de «trouver des solutions» pour prévenir ces drames sans chercher à «désigner des coupables».

Le suicide est la troisième cause de mortalité chez les agriculteurs, après les décès par cancer et par maladies cardiovasculaires. Il touche toutes les régions et les productions agricoles françaises. Il n’épargne aucun paysan, même pas ceux qui sont bien investis dans la profession.

Sans oublier tous ces agriculteurs anonymes dont les nombreux avis de décès sur Internet montrent que ce mal n’épargne ni les jeunes éleveurs bien intégrés dans leur commune, ni les femmes, ni les retraités, qui ne supportent pas de voir leur fils s’enfoncer dans la crise. «Il ne se passe pas un jour sans que l’on me communique un faire-part de décès d’un agriculteur qui s’est donné la mort où que des proches m’appellent au secours», confie Jacques Jeffredo, humble maraîcher retraité de Sainte-Anne-d’Auray, à l’origine de cette cérémonie du souvenir. Il recense environ 600 suicides d’agriculteurs par an, soit quatre fois plus que les dernières statistiques officielles qui datent de… 2011.

Les facteurs poussant ces femmes et ces hommes à commettre l’irréparable sont multiples mais on peut en retenir trois principaux. Le premier d’entre eux est sociétal. Les agriculteurs souffrent du manque de reconnaissance. «Ils s’estiment être les boucs émissaires d’une société qui ne les verrait que par leur prisme de la pollution ou du bien-être animal. Ils sont sujets à des controverses nationales et ne savent pas comment réagir», commente François Purseigle, professeur des universités en sociologie à l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse.

(…) Enfin l’aspect économique est aussi important que ces deux autres critères. «La baisse des revenus, la montée des charges et la mise en place des nouvelles contraintes administratives et environnementales» accentuent la difficulté du métier. Pour l’instant, le sujet n’a pas été abordé lors des discussions des États généraux de l’alimentation qui se tiennent en ce moment.

Source :  fdesouche via Le Figaro

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