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vendredi, 23 février 2018

Libérer les agriculteurs du joug administratif

Publié par Guy Jovelin le23 février 2018

L'IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales) a publié une étude sur la crise agricole. Présentation :

 

Capture d’écran 2018-02-23 à 07.41.37"Troisième exportateur mondial il y a encore 15 ans, la France est passée en sixième position, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Cette chute de compétitivité s’accompagne d’une baisse drastique des revenus de très nombreux agriculteurs : un tiers d’entre eux a gagné moins de 350 € par mois en 2015.

• Une véritable technostructure administrative est pourtant au chevet de l’agriculture avec près de 1 fonctionnaire pour 20 exploitations. Le contribuable finance le secteur à hauteur de 33 milliards d’euros, soit environ 100 € par ménage par mois. Il serait plus rentable pour de nombreux exploitants de toucher directement leur subvention sans travailler plutôt que de continuer leur activité.

• En plus d’une gestion particulièrement dispendieuse, les organismes publics et parapublics tels que les SAFER, les chambres d’agriculture ou les interprofessions constituent de véritables corporations au service d’intérêts politiques ou syndicaux et au détriment de la concurrence, de l’innovation et de la liberté d’entreprendre des producteurs minoritaires.

• Face aux dérives politiques et corporatistes de la technostructure administrative limitant la compétitivité des agriculteurs français, l’IREF propose de privatiser et mettre en concurrence la plupart des organismes la composant, d’abandonner progressivement les subventions et de limiter la réglementation pour permettre aux agriculteurs français de répondre aux enjeux de notre époque de manière durable et autonome."

En conclusion, l’IREF fait les propositions suivantes :

  1. Le périmètre d’intervention de l’État doit être drastiquement restreint. Les missions du ministère de l’Agriculture doivent se limiter aux services administratifs propres à toute activité économique. Cela implique une réduction significative de sa taille, voire sa suppression, tout comme ses administrations déconcentrées.
  2. Comme tout entrepreneur, un exploitant doit avoir le droit de produire ce qu’il désire, en qualité et quantité souhaitées. Toute forme de contrôle monopolistique de l’offre doit être éliminée.
  3. Il est indispensable de repenser la création de normes en responsabilisant l’agriculteur tout en réduisant la réglementation. Il serait pertinent d’adopter la politique consistant à supprimer préalablement deux ou trois réglementations existantes pour toute nouvelle réglementation décidée par l’UE ou l’État. Le droit coutumier, la responsabilité civile et pénale et la concurrence normative ne devraient pas être négligés pour allier compétitivité et gestion des nuisances environnementales associées à l’agriculture.
  4. Face aux effets pervers des subventions, il est urgent de rétablir les signaux de marché, libérer le pouvoir d’achat du contribuable, laisser les exploitations les plus compétitives innover et concurrencer celles qui sont sous perfusion d’argent public. Il faudrait envisager les négociations sur la PAC post 2020 avec une stratégie de sortie progressive et définitive du financement forcé de l’agriculture européenne par le contribuable, comme cela a été fait dans plusieurs pays du monde. FranceAgriMer et l’ASP pourront alors être supprimés.
  5. Un agriculteur doit pouvoir disposer de sa propriété et des fruits de son travail comme il l’entend avec ceux qui sont disposés à échanger avec lui. En ce sens, le contrôle des structures et les SAFER peuvent être supprimés sans délai. Toute forme de soutien public à l’installation des jeunes agriculteurs doit être abandonnée.
  6. Il faut privatiser et mettre en concurrence les chambres d’agriculture tout en mettant fin à la TATFNB et aux subventions publiques qui leur sont allouées afin de ne plus faire financer la défense des intérêts particuliers d’une corporation par le contribuable. Les agriculteurs pourront ainsi retrouver leur liberté syndicale (et par conséquent celle de ne pas se syndiquer) et ne plus être soumis à un système représentatif majoritaire, contraire à la liberté d’association. Les missions administratives réalisées jusqu‘à présent par les chambres d’agriculture pourront alors être transférées aux services déconcentrés de l’État. De manière générale, toutes les activités de conseil aux agriculteurs devraient être libérées, privatisées et mises en concurrence.
  7. En violation avec la libre concurrence et la libre association, les interprofessions doivent perdre toutes leurs prérogatives légales et leur caractère contraignant. Leur financement doit rester strictement volontaire et limité à leurs membres, sans aucun lien légal ou financier avec les institutions publiques. En ce sens, les CVO et les subventions qui leur sont allouées peuvent être supprimées sans délai.
  8. La MSA, symbole de l’échec du système de retraite par répartition, doit servir d’exemple pour une réforme plus globale vers un système par capitalisation en permettant la création de fonds de pension afin d’assurer une véritable retraite aux agriculteurs. La MSA doit être privatisée et mise en concurrence pour en faire une véritable mutuelle. Les retraités actuels de ce régime peuvent être transférés au régime général. Les problèmes sociaux des exploitants les moins compétitifs ne peuvent plus faire l’objet d’une perfusion d’argent public illimitée. Les politiques protectionnistes vis-à-vis de ces exploitations doivent cesser pour que ces agriculteurs puissent envisager sereinement une restructuration ou une reconversion professionnelle.
  9. Les syndicats d’agriculteurs ne devraient recevoir aucun financement public et ne reposer que sur les cotisations volontaires de leurs membres.
  10. Enfin, pour les mêmes raisons que celles invoquées ci-dessus, les organismes publics et parapublics suivants peuvent être privatisés et mis en concurrence tandis que toute forme de soutien public ou de financement obligatoire peut être aboli pour :
    • le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER),
    • l’institut national de l’origine et de la qualité (INAO),
    • l’Office de développement de l’économie agricole d’outre-mer,
    • l’Institut français du cheval et de l’équitation,
    • le Pari mutuel urbain (PMU),
    • l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique.

Dans son étude sur les suicides des agriculteurs, Santé publique France liste une série de facteurs aggravants pour les agriculteurs déprimés tels que les « problèmes de modernisation, de normes écologiques à respecter, de procédures administratives lourdes ou encore […] de transmission de l’exploitation ». Il est urgent de redonner le droit aux paysans d’être de véritables entrepreneurs sur leurs terres et d’éliminer la technostructure d’État dont le rôle consiste ni plus ni moins à leur casser les genoux au nom de considérations arbitraires pour leur offrir a posteriori des béquilles avec l’argent du contribuable. Une telle réforme affectera probablement lourdement les structures agricoles actuelles et accélérera la reconversion d’un certain nombre d’exploitations. Mais elle est nécessaire et plus elle sera retardée, plus l’adaptation sera violente. Les agriculteurs français disposent des terres, du climat et des talents nécessaires pour répondre aux attentes des consommateurs et pour relever les défis de notre époque. Laissons-les révolutionner l’agriculture de demain."

Michel Janva

 

Source : lesalonbeige

mercredi, 11 octobre 2017

Suicides : l’inquiétude monte chez les agriculteurs

Publié par Guy Jovelin le 11 octobre 2017

 
 

Une cérémonie d’hommage aux centaines d’exploitants qui se sont donné la mort cette année se tenait ce dimanche, à Sainte-Anne-d’Auray, dans le Morbihan.

Ce dimanche a eu lieu au sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray, dans le Morbihan, la troisième édition de la journée commémorative rendant hommage aux centaines d’agriculteurs qui se suicident chaque année en France. Venus de tout le pays, des proches endeuillés sont venus assister à une messe très émouvante présidée par le père André Guillevic. Dans son homélie, ce dernier a insisté sur l’impérieuse nécessité de «trouver des solutions» pour prévenir ces drames sans chercher à «désigner des coupables».

Le suicide est la troisième cause de mortalité chez les agriculteurs, après les décès par cancer et par maladies cardiovasculaires. Il touche toutes les régions et les productions agricoles françaises. Il n’épargne aucun paysan, même pas ceux qui sont bien investis dans la profession.

Sans oublier tous ces agriculteurs anonymes dont les nombreux avis de décès sur Internet montrent que ce mal n’épargne ni les jeunes éleveurs bien intégrés dans leur commune, ni les femmes, ni les retraités, qui ne supportent pas de voir leur fils s’enfoncer dans la crise. «Il ne se passe pas un jour sans que l’on me communique un faire-part de décès d’un agriculteur qui s’est donné la mort où que des proches m’appellent au secours», confie Jacques Jeffredo, humble maraîcher retraité de Sainte-Anne-d’Auray, à l’origine de cette cérémonie du souvenir. Il recense environ 600 suicides d’agriculteurs par an, soit quatre fois plus que les dernières statistiques officielles qui datent de… 2011.

Les facteurs poussant ces femmes et ces hommes à commettre l’irréparable sont multiples mais on peut en retenir trois principaux. Le premier d’entre eux est sociétal. Les agriculteurs souffrent du manque de reconnaissance. «Ils s’estiment être les boucs émissaires d’une société qui ne les verrait que par leur prisme de la pollution ou du bien-être animal. Ils sont sujets à des controverses nationales et ne savent pas comment réagir», commente François Purseigle, professeur des universités en sociologie à l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse.

(…) Enfin l’aspect économique est aussi important que ces deux autres critères. «La baisse des revenus, la montée des charges et la mise en place des nouvelles contraintes administratives et environnementales» accentuent la difficulté du métier. Pour l’instant, le sujet n’a pas été abordé lors des discussions des États généraux de l’alimentation qui se tiennent en ce moment.

Source :  fdesouche via Le Figaro

mercredi, 09 novembre 2016

Le suicide des agriculteurs multiplié par trois en 2016

Publié par Guy Jovelin le 09 novembre 2016

Le nombre d’agriculteurs en détresse ne cesse de croître face à la crise que connaît leur secteur. La Mutuelle Sociale Agricole décide de renforcer son dispositif de prévention.

Au premier semestre, la permanence de prévention du suicide chez les agriculteurs Agri'écoutes a reçu 1.700 appels, soit une moyenne de 285 appels par mois contre une centaine par mois sur la même période, en 2015. Ce quasi-triplement est toutefois relativisé par la Mutualité sociale agricole(MSA), qui rappelle notamment que ce dispositif lancé en octobre 2014 n'a commencé à être connu qu'à compter des mois de mars/avril 2015.

Crise existentielle

L’importante crise économique agricole mène parfois les agriculteurs à s’interroger sur leur utilité. "Il y a une interrogation dans les campagnes sur le sens de notre métier : on est là pour faire quoi?", a déclaré Pascal Cormery, président de la MSA lors d'une conférence de presse mardi, allant jusqu'à évoquer une "résignation complète" des membres de la corporation. "Beaucoup de mes collègues me disent : Est-ce qu'on a vraiment besoin de nous ? Est-ce qu'on sert vraiment à nourrir la population?", ajoute M. Cormery.

354 euros par mois

Autre signe de la précarité croissante dans le monde paysan, l'explosion de la demande de primes d'activité, le nouveau dispositif pour les travailleurs à revenu modeste qui a remplacé le RSA activité. Alors que la MSA attendait 60.000 demandes pour l'ensemble de 2016, elle en est déjà à 200.000 depuis le début de l'année.

L'explosion des demandes s'explique assez facilement : en 2015, 30% des agriculteurs imposés au régime réel ont eu des revenus équivalents à 354 euros par mois. En 2014, ils étaient 18% dans cette situation, relève la MSA, inquiète de l'évolution pour 2016, alors que les chiffres concernant les récoltes de l'année n'en finissent pas de dégringoler.

Les hommes ont du mal à se confier

Si, au départ, les exploitants étaient les plus nombreux à appeler pour se confier, la MSA note que ce sont désormais le plus souvent les épouses qui contactent Agri'écoutes. "Les hommes ont sans doute plus de pudeur, ou de fierté. Il est très difficile de s'avouer qu'on est en échec professionnel", explique Michel Brault, directeur général de la MSA. "Lorsqu'il n'y a plus de revenus qui rentrent, un fort endettement, l'homme n'ose plus appeler. Il se réfugie dans le travail, ne s'occupe plus des papiers, des échéances, c'est le conjoint qui est confronté à cela", ajoute-t-il.

Un dispositif riche de 900 travailleurs sociaux

"L'enjeu pour nous, c'est de passer d'une cellule d'écoute anonyme à la prise de contact directe pour pouvoir accompagner l'agriculteur", souligne M. Brault. Pour y répondre, le directeur général de la MSA compte sur ses 900 travailleurs sociaux présents sur tout le territoire mais s'inquiète des "départs en retraite" en affichant la crainte "qu'ils ne soient pas remplacés".

Concernant le dispositif de remplacement gratuit mis en place par le gouvernement pour permettre aux exploitants de souffler, M. Brault affirme qu'assez "assez peu d'agriculteurs ont demandé à en bénéficier". "L'agriculteur ne ressent pas le besoin de partir en vacances, pour lui, c'est un sentiment de fuite devant ses problèmes."

 

Source : francetvinfo

samedi, 27 février 2016

Rodez : une cinquantaine d'agriculteurs font main basse sur les fromages de Lactalis

Publié par Guy Jovelin le 27 février 2016 

En pleine crise de l'élevage, une cinquantaine d'agriculteurs de la Confédération paysanne ont mené une opération coup de poing chez Lactalis à Rodez (Aveyron). Il s'y sont emparés de cartons de fromages, le "fruit de leur travail", pour aller les distibuer au centre ville.

 
L'action de la Confédération paysanne chez Lactalis à Rodez © Rouzane Avanissian/France 3 Quercy Rouergue

© Rouzane Avanissian/France 3 Quercy Rouergue L'action de la Confédération paysanne chez Lactalis à Rodez

 
L’opération coup de poing n’a duré que quelques minutes.

Arrivés chez Lactalis vers midi, une cinquantaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne ont fait main basse sur "le fruit de leur travail", soit quelques dizaines de cartons de fromages, devant les employés médusés. Les fromages ainsi réquisitionnés ont aussitôt été offferts aux passant devant la préfecture de l'Aveyron.

Cette action survient au milieu d'une crise de l’élevage qui affecte de plein fouet les producteurs de lait.

La Confédération paysanne entendait dénoncer "productivisme, exportations, cours mondiaux" (...) autant de "termes derrière lesquels se cache l'ultra libéralisme". "A court terme", prévient l'organisation, "tous, femmes et hommes, territoires et productions qui refusent l'industrialisation sont menacés".

Voir le reportage de Rouzane Avanissian et de Luc Tazelmati :
Main basse sur les fromages de Lactalis

A Rodez, une cinquantaine de militants de la Confédération paysanne ont fait main basse à Rodez sur des cartons de fromages de Lactalis qu'ils sont allés redistribuer en ville, pour protester contre les prix auxquels les industriels rétribuent les producteurs.

 

Source : http://france3-regions.francetvinfo.fr/

 

dimanche, 07 février 2016

Hallucinant: 27 suicides par jour, agriculteurs en tête. Que fait le gouvernement ? Il finance l’emploi en Tunisie!

Publié par Guy Jovelin le 7 février 2016

Manifestation des agriculteurs en Languedoc-Roussillon

27 personnes se suicident en moyenne chaque jour en France.  C’est l’un des taux les plus élevés d’Europe qui touche en premier le monde agricole. Aujourd’hui même, je viens d’apprendre, dans mon entourage, le suicide d’un agriculteur de quarante ans, homme doux et discret, qui laisse un enfant.

Les paysans étaient 10 millions en 1945, ils n’étaient plus qu’un million lors du recensement de 2010. Combien en reste-t-il aujourd’hui avec la crise provoquée par les contre-sanctions russes suite aux sanctions ordonnées par les USA  à l’UE ? Alors que le traité commerciale transatlantique se profile à l’horizon, qui devrait sceller la mort définitive de la production agricole française traditionnelle?

Depuis les manifestions agricoles des bonnets rouges en  octobre 2013, à chaque nouvelle colère paysanne le désespoir est plus profond et les rangs de plus en plus clairsemés. Je me suis donc penchée sur les statistiques du suicide en France, et il se trouve justement que mardi dernier, le rapport de l’Observatoire du Suicide a été publié.

Selon ses chiffres, 27 personnes se sont suicidées en moyenne chaque jour en France sur la dernière période d’un an.  Ce qui est nettement supérieur au chiffre de la mortalité routière qui est de 9 morts par jour, mais les morts de la route sont accidentelles. Le drame des suicides c’est qu’ils sont des actes volontaires de désespoir. Ces 27 suicidés par jour ne tiennent pas compte des 70 000 tentatives de suicides annuelles, très sous-évaluées, elles aussi, en réalité.

image: http://media.medias-presse.info/wp-content/uploads/2016/02/exploitation-agricole-en-mayenne.jpg

exploitation-agricole-en-mayenne

Et tandis que les pouvoirs publics se mobilisent contre les accidents de la route (en multipliant les radars et les procès-verbaux juteux), ils prétendent avoir les caisses vides dés qu’il s’agit de soulager la misère des Français dont ils sont souvent les principaux responsables. Ainsi les agriculteurs n’ont obtenu que 290 millions d’euros, tandis que François Hollande vient de débloquer 1 milliard pour l’emploi en Tunisie, qui s’ajoutent au 60 millions de dettes que ce pays devaient à la France et qui ont été convertis en aides pour la Tunisie et donc annulés (Source: Présent du 28 janvier). Et combien d’autres milliards pour les prétendus « réfugiés », si on compte les hébergements, la scolarisation, les aides sociales, les retraites, les forces de police mobilisées, etc. ? Tout cela avec les impôts des Français au profit des étrangers! Le rapport l’avoue, ce sont les catégories les plus défavorisées qui se suicident en majeure partie. Parmi elles, les agriculteurs arrivent en tête. Les agriculteurs qui, en heures de travail, sont certainement ceux qui en font le plus! 200 exploitations agricoles disparaissent chaque semaine en France. Un chiffre hallucinant lui aussi!

La France est le pays (ou l’un des premiers pays ?) où les gens se suicident le plus si on en croit le rapport de l’Observatoire des suicides, initié en 2013 par Marisol Touraine: « La France métropolitaine, explique-t-il, se situe parmi les pays européens ayant un taux élevé de suicide, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est. » L’aveu se veut modeste face à la réalité. En 2010 la moyenne des suicides en Europe était de 12 pour 100 000 habitants,contre 18 en France. Cela fait « 9.715 personnes qui se sont donné la mort en 2012, mais le chiffre réel pourrait être plus important, de l’ordre de 10.700 décès, en se basant sur une sous-estimation de 10%, précise l’Observatoire national du suicide (ONS) dans son deuxième rapport. » (Source)

Le rapport relève encore qu’ « en France, un décès sur 50 est un suicide, et on estime qu’une personne sera confrontée, sur une période de quarante ans, au décès par suicide d’une à trois personnes de son entourage immédiat. Alors que la France bénéficie d’une espérance de vie élevée, son taux de suicide est parmi les plus hauts en Europe.« 

La richesse comme rempart du suicide

Mais  « Les agriculteurs, employés et ouvriers ont ainsi un risque de décéder par suicide deux à trois fois plus élevé que celui des cadres. » Et le plus les gens sont riches, le moins ils sont touchés par le suicide, précise encore le rapport. Dans une société matérialiste, cela est dans l’ordre des choses. 

Le pire c’est que ces chiffres déjà abominablement élevés sont encore largement sous-évalués:  « L’OMS souligne que les données de mortalité relatives au suicide sous-estiment généralement la véritable prévalence du suicide. En France, le CépiDc-Inserm évalue cette sous-estimation à 10 % environ. » Source: la synthèse du rapport.

l’un des auteurs du rapport explique que « les phases de développement économique, de croissance économique rapide entrainent des bouleversements complets dans la façon dont les gens vivent, dans les habitudes et c’est suicidogène ». On peut ajouter que c’est suicidogène aussi de ne plus se sentir chez soi, d’être traité en sous-citoyen dans son propre pays, de ne plus être entendu par personne, de constater que ce que l’Etat fait aujourd’hui pour les clandestins, il ne le fait pas pour les Français.

La politique de haine du christianisme

Mais  Plus que la politique de préférence étrangère de ce pouvoir socialiste, la politique de haine du christianisme menée sournoisement par les différents pouvoirs presque sans interruption depuis la Révolution (1789), dont la perte de la foi est le corollaire, est sans doute la meilleure explication de cette tendance suicidaire par-delà les souffrances et les injustices de ce monde.

Perdue la douceur évangélique, et la démonstration par Jésus-Christ mort sur la Croix le Vendredi saint de sa Résurrection le jour de Pâque. Dans un monde rivé sur les choses matérielles, qui ignore qu’il existe un Seigneur de la vie venu sur terre annoncer: « je suis la voie, la vérité et la vie », que reste-t-il pour donner un sens à la vie au-delà de l’aisance matérielle ? lorsque les biens matériels ne sont pas au rendez-vous des efforts, il ne reste plus que le désespoir et la disparition dans le néant athéiste du suicide. On nous a substitué le prosélytisme pour l’avortement et les exemples morbides des attaques suicides de l’Islam à la religion de la vie qui a construit la France depuis le baptême de Clovis au Ve siècle. Comme en URSS communiste, le monde agricole était le grand vivier du christianisme et des traditions en France, il fallait donc l’abattre. Il ne reste plus d’avenir pour les bannis du capitalisme, victimes du mondialisme, qui ont perdu le seul vrai culte de la vie. 

Voilà une autre explication du suicide que le rapport de l’ONS se donne bien garde d’étudier parmi les causes de suicides, ce serait donner encore un peu de place à Jésus-Christ !

Emilie Defresne