Macron fait le coq au Salon de l’agriculture (lundi, 26 février 2018)

Publié par Guy Jovelin le 26 février 2018

Rédigé par notre équipe le 25 février 2018


Le Salon de l’agriculture a débuté hier et a d’ores et déjà eu la « joie » de recevoir un président toujours aussi soucieux de baratiner son auditoire pour mieux faire passer la pilule du libéralisme. Chahuté à plusieurs reprises, Macron a perdu son calme. Loin de l’ambiance feutrée des clubs pour ultra-riches, le chef de l’Etat a bien du mal à se faire passer pour ce qu’il n’est pas : le protecteur des travailleurs (de la terre).

Passage obligé pour tous les présidents, le Salon de l’agriculture est un bon moyen de prendre la température de la France. Une France dont on ne parle jamais vraiment sauf entre un sujet entre le froid qui arrive en hiver et les chutes de neige trop ou pas assez abondantes dans les stations de ski. La France rurale se meurt et cela fait des années que ça dure. Chirac aimait les agriculteurs, mais n’a pas fait grand-chose pour eux, Sarkozy les méprisait, Hollande s’en foutait comme de tout (sauf pour remplir sa bedaine) et Macron ne les entend même pas.

Tous les accords ne se valent pas

Déambulant dans les stands à la recherche de l’image sympa qui tournera dans toutes les rédactions pendant 48 heures, le président de la République a dû discuter avec les culs-terreux qui se plaignent. Et ils sont nombreux ! Des revenus indigents, des retraites inexistantes et des lois qui les tuent à petit feu. Sans surprise, on constate que les jeunes générations ne se bousculent pas pour reprendre un flambeau plus que vacillant. Les agriculteurs et les éleveurs ne sont plus que des esclaves de la mondialisation et ils ont l’idée saugrenue de venir se plaindre à un Macron qui ne mérite que des lauriers pour son formidable travail.

De quel travail parle-t-on ? Un agriculteur ou un éleveur travaille quinze heures par jours, passe un temps interminable à remplir de la paperasse pour rassurer Bruxelles et doit remercier ses bienfaiteurs pour les 400 euros qu’il peut se payer à la fin du mois. Le taux de suicide est démentiel et les politiques font semblant de se pencher sur le problème. On réunit les acteurs de l’agroalimentaire, on scelle des accords mort-nés et on attend que les agriculteurs et éleveurs remercient nos chers adorateurs du marché mondial pour les accords, eux, qui sont mis en œuvre à leurs détriments.

L’accord avec le Mercosur pour que la viande sud-américaine envahisse les rayons français ? Ce n’est pas ce qui a mis les éleveurs dans la panade entend-on de la bouche présidentielle. Que cela empire encore les choses ne traverse pas l’esprit d’un Macron dont le seul objectif est l’ouverture totale des frontières. Il se félicite de la fin programmée du glyphosate, mais n’a pas compris que les cancers, les vrais, vont venir avec les hormones de croissance et les OGM du continent américain.

Hué, chahuté, Macron s’en est pris à certains contestataires de l’ordre ultra-libéral en leur gueulant dessus. L’objectif est de montrer un président combattif à des Français qui ne comprennent pas que la mort de leurs agriculteurs signifie la disparition d’un pays entier. Mais hurler des « ça va aller mieux ! Attendez un peu ! » ne change rien à la situation dramatique de nos paysans.

Que les Franciliens se pressent au Salon de l’agriculture, car dans quelques années, il ne restera plus rien de ceux qui ont fait la France pendant des siècles. Le progrès libéral sera passé par là et tous ceux qui l’auront contesté seront enterrés depuis longtemps.

 

Source : 24heuresactu

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