Macron coule sur le Charles de Gaulle (vendredi, 16 novembre 2018)

Publié par Guy Jovelin le 16 novembre 2018

Rédigé par notre équipe le 15 novembre 2018.

Après un an et demi de réparations et d’entretien, le porte-avions Charles de Gaulle est prêt à reprendre la mer. Après un an et demi à l’Elysée, le président Macron est à bout de souffle. La semaine de vacances suivie de celle consistant à aligner les discours creux n’auront pas suffi à requinquer le jeunot. Macron est si fatigué qu’il en vient à admettre des erreurs sur la forme. Pour le fond, c’est un sans-faute à en croire un président qui dit écouter, mais qui n’entend rien.  

Quand on est nu et affaibli, il faut prendre un air martial pour faire peur à ses ennemis. Jupiter voit toujours tout en grand pour lui, alors ce fut une interview sur le porte-avions Charles de Gaulle à laquelle ont eu droit hier les téléspectateurs branchés sur TF1. Macron est le chef des Armées, quand même ! Une armée qui n’a pas eu le droit de défiler pour le 11 novembre et dont le seul porte-avions n’a pas navigué depuis un an et demi. Mais ça, c’est une autre histoire…

Les pseudo mea culpa lancés à la plèbe

Une fois rassuré grâce à ce décor qui présidentialise, Macron a pu suivre à la lettre la stratégie de communication forgée avec ses équipes. Un président à l’écoute qui comprend les Français, mais qui ne changera pas de politique… Cela passe par des phrases sur lesquelles les journaleux s’extasient depuis près de 24 heures. Je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants. […] Cette réconciliation entre la base et le sommet, je considère que je n’ai pas réussi à le faire, et c’est pour moi au cœur de ce qui m’attend dans les mois à venir (…) C’est un vaste programme, mais il requiert la mobilisation de toute la nation » affirme le président.

Pour une fois, le constat fait par le président est le bon. Il n’y a pas eu de réconciliation entre les élites et le peuple. Sauf que personne ne l’a chargé d’une telle mission. Son travail est de remettre la France sur de bons rails économiques, de protéger les Français contre l’immigration massive et l’aveuglement bruxellois. Des missions d’une importance capitale qui sont en plein échec. Si seulement Macron comprenait dans quel sens marcher, il pourrait viser à terme une réconciliation avec les Français. Son ADN politique est étranger à la majorité du peuple et il est incapable d’entendre malgré ses efforts pour affirmer qu’il est bien à l’écoute.

Ainsi, la colère qui monte dans le pays lui est devenue visible, mais ce n’est pas sa faute. L’homme dit avoir été élu pour réformer la France, alors il fait les poches de tout le monde (sauf des plus riches) pour financer les réformes. Si les automobilistes et les 10 millions de Français qui se chauffent au fioul ne peuvent plus se payer leur essence, ce n’est pas « la faute de bibi ». L’ex-Jupiter déclare : « Les trois-quarts de la hausse du carburant, ce sont les cours mondiaux. Les taxes du gouvernement sont légitimes, je les assume complètement ». Est-il légitime de paupériser des millions de Français déjà en souffrance ? Est-il légitime de leur faire les poches sans toucher aux profits colossaux des grandes entreprises et à leurs montages fiscaux ?

En fait, Macron ose d’ire qu’il n’a pas le choix. Il doit continuer sa politique, car il est le seul à pouvoir sortir le pays de la crise. Les autres ne feraient que « mentir » et « manipuler » les Français. Etrange… Ces deux termes collent parfaitement à la baudruche Macron depuis son lancement à la présidentielle de 2017… A quoi servent des mea culpa si c’est pour conclure que rien ne doit changer ? La voiture En Marche a déjà touché le mur, mais le frein ne sera utilisé que lorsque le coffre aura rejoint l’habitacle défoncé.

Humilié par Trump et la réalité

Vingt minutes d’interview pour dire que la mauvaise série continue sur les mêmes bases, c’est un peu trop. Ah non, il y a deux changements. Fier de ses « réformes structurelles » dont les effets ne seront visibles que lors d’un retournement de conjoncture, Macron plaide pour « une attention accrue au quotidien des Français » avec notamment des déplacements plus fréquents des ministres sur le terrain… Comme si la visite d’une usine allait changer la feuille de route suivie par les sbires de Bruxelles.

Autre changement, plus concret, celui-là, Emmanuel Macron s’écrase désormais platement quand Trump le tance. Après s’être mangée les réflexions moqueuses, mais néanmoins justes du président américain, Macron a rangé son « Make the planet great again » et autres piques dignes d’un adolescent décérébré. Interrogés sur les tweets « déplaisants, inélégants » de Donald Trump, le jeunot pâlot s’est contenté d’un « vous avez tout dit » accompagné d’une soupe insipide : « À chaque grand moment de notre histoire, nous avons été des alliés et entre alliés on se doit le respect. Je ne veux pas entendre le reste, je crois que ce que les Françaises et les Français attendent de moi, c’est de ne pas répondre à des tweets mais c’est de m’attacher justement à ce que nous continuions cette histoire importante ».

Conclusion : quand on remet Macron à sa place, il ne moufte plus. Les Français feraient bien de s’en souvenir.

 

Source : 24heuresactu

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