Nathalie Betegnies n'aura pas eu le temps de visiter l'hémicycle du conseil régional d'Île-de-France. La secrétaire nationale du FN chargée des adhésions a démissionné mardi, à peine 48 heures après avoir été élue. Wallerand de Saint-Just, le chef du file du FN dans la région, assure au Scan que ce sont «de graves problèmes personnels» qui empêchent Nathalie Betegnies de siéger. «Ce n'était pas prévu, il s'agit de raisons objectives et non politiques», jure le trésorier du FN.
Une situation «malheureuse» qui va directement profiter à Axel Loustau, qui arrivait troisième sur la liste FN dans les Hauts-de-Seine, à la suite de Nathalie Betegnies. Les règles électorales sur la parité imposent aux candidats de composer leur liste alternativement d'hommes et de femmes. Lundi, Axel Loustau répondait sur Twitter à un journaliste du Monde qui remarquait son échec à être élu au conseil régional: «Tu vas voir, je vais encore te surprendre...». Aujourd'hui, il refuse de voir dans cette réponse le signe d'une démission prévue par avance.
Ce n'est pourtant pas la première fois qu'une élue FN renonce à un mandat dès son élection, permettant à un homme de siéger. Jeanne Pothain, qui avait été élue eurodéputée en mai 2014 avait démissionné permettant à Philippe Loiseau de siéger. En Bretagne, Joëlle Bergeron avait pour sa part refusé de se plier aux injonctions de son parti. «Ils avaient besoin d'une femme. Un peu bêtement, j'ai dit oui (...) Je n'ai pas aimé la pression considérable exercée contre moi. Ils n'aiment pas la gent féminine. J'ai la position d'un Kleenex usagé, ce n'est pas très agréable, c'est frustrant», avait-elle expliqué au Scan.
Axel Loustau, un proche de Marine Le Pen
Alex Loustau, 44 ans est connu au Front national pour être le trésorier de Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen. C'est dans ce cadre qu'il a été mis en examen en mars 2015 par la justice qui se penche sur le financement du Front national. «Un dossier vide contre lequel on se bat», s'insurge Axel Loustau, contacté par Le Scan. «Vieux militant» qui défend «les positions traditionnelles» du FN, Axel Loustau a aussi été le prestataire de plusieurs candidats FN aux élections régionales, dont Wallerand de Saint Just, chargé de l'impression du matériel de campagne via son entreprise Les presses de France, rapportait Le Monde.fr en octobre dernier. Enfin, c'est aussi un proche de Frédéric Chatillon, lui-même mis en examen en janvier dernier. Les deux hommes, bien que relativement peu médiatisés, sont des personnages clés de l'entourage de Marine Le Pen qui ont fait leurs armes au sein du GUD, une formation étudiante d'extrême droite.
Wallerand de Saint-Just, qui a été lui aussi mis en examen dans la même affaire, accorde sa confiance à Axel Loustau: «Si on avait pensé que ça puisse être un problème, on ne lui aurait pas donné l'investiture».
Source : http://www.lefigaro.fr/
Imprimer
Facebook