Marine laisse peine… (samedi, 21 mai 2016)

Publié par Guy Jovelin le 21 mai 2016

Marine laisse peine...
J’ai appris comme tout le monde le maintien de Bruno Gollnisch au Bureau Politique du FN par refus de sa démission par Marine Le Pen, clémence dont Marie-Christine Arnautu, eurodéputée et conseillère municipale d’opposition niçoise ne pourra peut-être pas bénéficier tant l’ancienne candidate à la Mairie de Nice est devenue un facteur de division au sein des troupes frontistes azuréennes.

Ce refus de démission de l’eurodéputé du Rhône est accompagné d’un rejet de son exclusion, un temps estimée pour avoir participé au rassemblement du 1er Mai 2016 de son père Jean-Marie Le Pen Place des Pyramides devant la statue de Jeanne d’Arc, l’historique des rassemblements de la formation d’Extrême Droite pendant plusieurs décennies.

Comment expliquer ce soudain traitement de faveur envers l’ancien encombrant dauphin désigné du Menhir, virulent adversaire de la campagne pour la Présidence du Front en 2011, au cœur d’une polémique lors d’une conférence de presse en Octobre 2004, accusé par certaines associations d’avoir tenu des propos « négationnistes », propos pour lesquels il a cependant été blanchi par la Cour de Cassation en Juin 2009, qui se définit depuis toujours comme appartenant à la « Droite Nationale » quand la ligne Philippot au sein du parti est « Ni Droite ni Gauche », participant depuis toujours avec Jean-Marie Le Pen au rassemblement annuel des extrêmes droites mondiales lors du mois d’Août au Sanctuaire Yasukuni au Japon à l’invitation du parti d’extrême droite japonaise Issuikai, fréquentant depuis sa première élection au Parlement Européen les extrêmes droites européennes les plus dures (il ne siège pas dans le groupe ENL, Europe des Nations et des Libertés crée par le FN) ?

La raison est simple : Marie-Christine Arnautu, bien qu’eurodéputée, ne représente pas grand chose politiquement et est un facteur de division dans des terres déjà bien lointaines et insaisissables pour la Présidente du Front, jadis celles du Père et désormais celles de la véritable héritière : Marion Maréchal Le Pen, qui y impose à sa tante toutes ses vues : récupération de l’ancien copéiste et gaulliste Olivier Bettati, pour lui montrer qu’elle n’a pas besoin de Florian Philippot pour ça (son ennemi juré au Front) et qu’elle sait débaucher à l’ex UMP une figure connue pour venir croiser le fer avec Estrosi. Récupération aussi des cadres de Nissa Rebela (ex Bloc Identitaire) Philippe Vardon, Aude Maisonneuve et Benoit Loeuillet (entre autres) alors que l’adhésion de Vardon au RBM avait été la première fois refusée par… Florian Philippot et Gilbert Collard.

Sans parler du fait que la Députée du Vaucluse soutient comme elle défait ses alliés. Il n’est pas bien difficile d’anticiper les conséquences de sa venue aux « Rendez-Vous de Béziers ».

Ainsi, telle une « jolie petite Sheila » elle sera en mesure de proposer du nouveau « bonbec » aux électeurs un peu plus sous le charme au fil du temps.

Seule point de véritable réunion pour la tante et la nièce en ce moment : l’affrontement contre le Député-Maire d’Orange et Président de la Ligue du Sud, Jacques Bompard.

De son côté, Bruno Gollnisch ne représente pas une menace directe pour Marine Le Pen mais bien pour les intérêts du FN.

Il faut avoir en tête qu’en 1968, alors étudiant en Droit à Nanterre, Gollnisch est devenu Secrétaire de la Fédération Nationale des Etudiants de France (FNEF) et que ce dernier s’est lié d’amitié avec un certain… Roger Holeindre.

Il faut avoir à l’esprit que pendant plus de deux décennies Bruno Gollnisch et… Carl Lang, ont fait la paire sous les ordres directes du patriarche.

Or, exclure Bruno Gollnisch l’enverrait tout droit dans les rangs… du Parti de la France, parti qui s’est d’ailleurs retrouvé il n’y a pas si longtemps au Banquet de Rivarol, en même temps qu’un certain… JMLP.

Faire accéder le Parti de la France au Parlement Européen à un an de la Présidentielle serait déjà une très mauvaise chose, mais mettre à ce point en lumière les nombreux départs d’élus… marinistes, élus non pas sous le père mais en 2014 vers le PdF serait tout simplement… catastrophique.

Car sur les 250 départs estimés de conseillers municipaux depuis Mars 2014 et sur la perte de 6 conseillers départementaux depuis Mars 2015 nombreux l’ont été pour ce parti se revendiquant… de la « Droite Nationale » et qui fait alliance au sein de l’UDN (Union de la Droite Nationale) avec le MNR (jadis de Bruno Mégret) et la NDP, Nouvelle Droite Populaire, proche de la sphère Synthèse Nationale, Rivarol et… Le Pen père au travers de Roland Hélie.

L’exemple le plus criant de cette érosion à destination connue se trouve à Grasse :

le leader historique du FN Grassois, Jean-Marc Degioanni, a été débarqué de ses fonctions au cours de l’année 2015 au profit d’un de ses anciens jeunes colistiers, Jérôme Cochet, qui revendique ses soutiens à Marine Le Pen et Florian Philippot, contacts moins évidents pour Degioanni qui avait fait venir Jean-Marie Le Pen à son inauguration de permanence de campagne en 2014 et qui avait assisté dans un même laps de temps à son meeting niçois de soutien à Marie-Christine Arnautu, son amie de toujours.

C’est pourquoi en Décembre 2015 Jean-Marc Degioanni avait candidaté avec une autre membre de son groupe d’opposition au Conseil Municipal sur la liste Ligue du Sud – Parti de la France dirigée par Jacques Bompard, aux côtés de l’ancienne Secrétaire Départementale du FN 06, la grassoise Lydia Schénardi contre la liste FN Officielle de Marion Maréchal Le Pen, remplaçante désignée de son grand père.

En toute logique, ces candidatures dissidentes auraient du conduire aux exclusions de ces deux élus.

Mais problème : la troisième élue est une proche du leader du groupe Rassemblement Bleu Marine pour Grasse et il faut en plus être… deux pour former un groupe au Conseil Municipal.

Autrement dit, Marine Le Pen n’est donc pas prête d’exclure d’un coup les seuls trois élus frontistes de la Capitale des Parfums et Sous-Préfecture des Alpes Maritimes (52.000 habitants) et par conséquent supprimer la présence de son parti au Conseil Municipal… comme Communautaire CAPG (puisque Jean-Marc Degioanni est également conseiller communautaire d’opposition), les envoyer directement dans les bras soit de Jacques Bompard soit de Carl Lang, ce qui créérait un groupe LDS ou PdF au Conseil Municipal (et peut-être aussi communautaire) sans être passé par les élections, bénéficiant d’une tribune mensuelle dans le bulletin municipal Kiosque (15.000 exemplaires par mois), qui d’ailleurs fait plus revue que bulletin municipal, une revue circulant à Grasse… et hors de Grasse puisqu’il s’agit d’une ville très touristique, aussi bien sur le plan national qu’international, avec pour conséquence finale de créer d’elle même une rivale d’Extrême Droite aux prochaines élections dans l’Ouest du département mais surtout une rivale d’Extrême Droite aux prochaines Municipales de 2020, pouvant tabler d’emblée sur un potentiel de… 5% à 10%.

Et c’est ce qui est en train de se passer à Beausoleil (Alpes Maritimes toujours) où l’élu d’opposition Jean-Jacques Guitard est désormais… Conseiller Municipal d’opposition Ligue du Sud, qui ne se limite plus depuis longtemps au seul Vaucluse. En plus du 84 et du 06, on trouve la LDS aussi présente dans le 04 et le 83.

Quand on connait un petit peu l’histoire politique grassoise, on sait que la tête de liste frontiste de 2001 était un certain… Jean-Pierre Schénardi, à l’origine des alliances FN de majorité avec le Maire UDF Hervé de Fontmichel aux municipales anticipées de 1987, étant aussi le conjoint décédé en 2004 de… Lydia Schénardi, que son troisième de liste était un certain… Jean-Marc Degioanni et que le score de la liste, d’une Extrême Droite dite « authentique » avait été de 8,89%.

Et il faut aussi se souvenir qu’alors à Grasse depuis seulement 4 ans, Jean-Marc Degioanni avait déjà été tête de liste pour le FN dit « authentique » en 1995 et que son score, en présence d’un candidat se définissant comme « libéral » mais en fait encore plus dur que le FN (Denis-Marie Cintura, 5,45%) avait été de 7,43%.

On aurait ainsi pu évoquer bien d’autres cas :

Agde, Béziers, Hayange, Le Luc, Menton, Cannes, Beausoleil, Ballancourt-sur-Essonne, Perpignan, Soler, Barcarès, Bompas, Castelsarrasin, Tonneins (trois élus d’un coup), Grande Synthe et Coudekerque-Branche (écatombe en Flandre Maritime), Anzin (deux élus d’un coup), Isle sur la Sorgue, Haguenau, Pamiers… ne faisant que confirmer le grave malaise croissant qui règne au sein du « premier parti de France » faisant illusion par ses scores et par le fait d’une présidente du FN qualifiée au second tour par les sondages.

Et vous vous doutez bien qu’il n’y a pas que LDS et le PdF pour arriver à faire ça. A la Droite souverainiste, on récolte aussi la pêche miraculeuse.

Or, l’obsession de la fille Le Pen est surtout aujourd’hui le fait d’arriver en tête au premier tour de la Présidentielle en ayant impérativement au minimum 24% et d’aligner le plus possible de députés frontistes suite au 2° tour des Législatives de Juin 2017.

Sans ça, son autorité « naturelle » sera contestée par Florian Philippot, qui fait rentrer de plus en plus de ses jeunes fidèles au sein du parti et à la tête des collectifs rappelant la stratégie pour 2007 de Nicolas Sarkozy et par sa nièce qui fait incontestablement régner sa loi au front dans le Sud Est, cet autre réservoir de voix du parti outre les Hauts de France, ex Nord Pas de Calais / Picardie, réservoir de voix nordiste et Picard déjà lui même non assuré pour Marine Le Pen puisque le Parti de la France a ses entrées dans les points chauds (Calais avec le collectif Sauvons Calais) ou encore en Picardie au travers de son Secrétaire Général, Thomas Joly.

Marine « laisse peine » et fait donc contre mauvaise fortune bon cœur… bien obligée.

Igor KUREK, Gaulliste

 

Source : ndf

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