Si les internautes proches du Front national ont été déçus de la prestation de Marine Le Pen lors du débat de mercredi soir, ils ne sont pas les seuls au sein de leur famille politique. Ce jeudi, plusieurs figures du FN ont fait part, dans les médias, de leurs réserves. Jean-Marie Le Pen lui-même ne s'en est pas privé.
Jean-Marie Le Pen pas convaincu
Le père de la candidate a confié sur RTL, puis sur BFMTV avoir "trouvé la première demi-heure assez ennuyeuse et probablement incompréhensible à la grande majorité des téléspectateurs". il ajoute même: "C'était peut-être à l'avantage d'Emmanuel Macron, mais ça n'était pas à celui de Marine Le Pen qui a manqué de hauteur." Son analyse livrée au Figaro est très voisine: "C'était un débat de candidat aux législatives, de chef de parti, mais pas de présidentiable". Auprès du même média, Karim Ouchikh, président du SIEL, petit parti qui a pris quelques distances avec Marine Le Pen tout en réaffirmant son soutien en sa faveur pour ce scrutin, est allé plus loin dans la critique.
Il y décrit ainsi l'argumentation de Marine le Pen face à Emmanuel Macron comme "indigente" car trop versée dans les invectives. Evoquant un "vaste gâchis", il glisse avoir eu l'impression que la candidate du Front national avait "enjambé la séquence présidentielle, et qu'elle se (plaçait) déjà en chef de file de la future opposition à Emmanuel Macron, comme si elle avait déjà intégré la défaite ce dimanche".
Même Gilbert Collard a ses réserves
Auprès du Point.fr, les remontrances sont allés crescendo. Un ancien député UMP qui a rejoint le Front national, Jérôme Rivière, a concédé avoir été "déçu du débat". Robert Ménard, maire de Béziers avec le soutien de l'extrême droite, dépeint quant à lui "un débat pas à la hauteur des enjeux", avant de noter des "approximations" dans la bouche de Marine Le Pen, selon lui, au moment où les discussions abordaient la question de l'euro.
Le secrétaire général du Rassemblement Bleu Marine et député élu dans le Gard, Gilbert Collard, a cherché à ménager Marine Le Pen, dont il est proche, en partageant tout d'abord la responsabilité de la virulence de l'échange entre elle et Emmanuel Macron: "Contrairement à ce que disent tous les Macron de Panurge, ils se sont autant invectivés l'un que l'autre. Mais comme Macron a une voix féminine, ses méchancetés sont dentellières".
Cependant, Gilbert Collard laisse entendre qu'il ne goûte pas tout fait la stratégie mise en place: "Peut-être qu'elle aurait dû dire que Macron se foutait du monde quand il a dit que les éleveurs feraient leurs échanges internationaux en euro et payeraient les salaires en franc. La plupart des éleveurs ne font pas d'échanges internationaux."
Source : bfmtv