Tournée internationale jupitérienne : beaucoup de bruit pour rien (vendredi, 12 janvier 2018)

Publié par Guy Jovelin le 12 janvier 2018

Rédigé par notre équipe le 12 janvier 2018 

Depuis une semaine, les médias français sont aux anges. Ils participent activement au circus tour organisé par le président Macron et son équipe de comm’. Après un voyage « historique » en Chine qui n’a débouché sur rien de concret, Jupiter est à Rome où il dit aux Italiens ce qu’il faut voter. Les discours et postures s’enchaînent, mais les résultats peinent à émerger.  

Sept mois après son arrivée au pouvoir, la France n’a plus qu’un fade intérêt pour le génie qui occupe la présidence de la République. Comme tous ses prédécesseurs, il sent que rester trop longtemps les deux pieds à Paris (avec quelques passages obligés en région) peut prêter le flanc à bien des attaques. En tant qu’astre jupitérien, il doit laisser les galères courantes à ses ministres et permet donc aux paumés que son Le Maire et Schiappa de régler de sombres histoires de lait contaminé et de tribune pas au goût des bien-pensants.

La besace bien vide…

Macron a donc fait son show en Chine où il a dû multiplier les discours pour cacher la pauvreté de sa venue. Rien dans les poches ou presque, et beaucoup de déclarations d’intention qui n’ont rien de novateur. Les mêmes mots creux sont lancés à l’image de l’amitié franco-chinoise et l’avenir brillant qui s’offre à la coopération entre les deux pays. Macron se voit tellement haut qu’il estime que le « temps où la France et la Chine peuvent se permettre de rêver ensemble » est venu.

Ce rêve très macronien est lié dans la tête de notre génial leader à l’agenda politique qui a vu l’ascension du petit Emmanuel au moment où le leader chinois Xi Jinping a mis la main sur l’ensemble des manettes du pouvoir. Les deux hommes ont le champ libre pendant presque cinq ans et cela suffit à Macron pour s’imaginer en empereur. Sauf que la France n’est pas la Chine et que Pékin voit Paris comme l’un de ses nombreux partenaires et non pas comme un allié privilégié. Avec 1,4 milliard d’habitants et une puissance commerciale au premier rang mondial, la Chine regarde de très haut un nain appelé France.

La réalité est bien cruelle, mais tout est une question de communication de nos jours. Macron est un professionnel en la matière et son entourage n’hésite pas à parler de « voyage fondateur d’un nouvel ordre mondial » à peine arrivé sur le tarmac pékinois ! Plus c’est gros, plus ça passe ! La France et la Chine seraient donc sur le même plan. On comprend ainsi mieux pourquoi Macron a fui comme la peste les problèmes récurrents rencontrés par les sociétés françaises en Chine. Ils n’existent pas ! Le marché chinois est un labyrinthe d’où seuls peuvent sortir vainqueurs les potentats nationaux. Les problèmes de « réciprocité » ont été balayés d’un revers de main au profit d’un vaseux concept de « coopération équilibrée ».

Rien n’est équilibré dans les relations franco-chinoises, mais pourquoi pas ?! La France macronienne est si forte qu’elle a certainement enchaîné les contrats commerciaux. Ah non ! Le chiffre est tellement minable que l’Elysée n’a pas souhaité le communiquer. Seul un contrat de 10 milliards d’euros pour une usine de retraitement des déchets nucléaires et une commande d’Airbus A320 de 15 milliards d’euros ont été mentionnés. Pas de quoi pavoiser. Macron a même été obligé de reconnaître que le prix de l’usine avait été revu à la baisse. Quant aux commandes d’Airbus, il serait bon de rappeler que les avions sont une production européenne et non pas franco-française comme les informations répétées dans les médias peuvent laisser entendre.

Mais des idées toujours aussi dangereuses

C’est d’ailleurs sur l’Europe que compte s’appuyer Macron, car si la France est grande, elle reste minuscule face au géant chinois. A tel point que les droits de l’homme n’ont pas été évoqués pour une fois. Macron entame l’hymne eurocrate et croit pouvoir sortir des Airbus dans tous les domaines sur un claquement de doigts. Et après les gesticulations, place à l’action, car à peine rentré de ce voyage de trois jours en Chine qualifié d’ « historique » par Macron (on n’est jamais mieux servi que par soi-même), le président a pris le chemin de l’Italie.

A Rome, il fait preuve de sa volonté de régler le défi migratoire et assure que l’avenir de l’Europe sera radieux. Bien évidemment, rien ne sera décidé en Europe entre une France malade et une Italie en mauvais état. Les migrants continueront de s’amasser en Europe et d’exaspérer les millions de citoyens qui subissent le visage caché du libéralisme. Macron s’est même permis d’exiger du peuple italien un soutien massif pour son nouvel ami Gentiloni. L’Europe aura un avenir radieux, mais seulement pour les élites. Une fois son séjour romain achevé, Emmanuel Macron pourra bien prendre le temps de se reposer dans son palais élyséen. Juste le temps de recharger son sac de poudre de perlimpinpin et une nouvelle tournée internationale sera lancée avec pour objectif de faire passer le quadra pour le phare de notre planète (non polluée, bien sûr).

 

Source : 24heuresactu

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