Je sais que c’est l’été et qu’en France, pendant l’été, il ne se passe rien.
Les grévistes potentiels sont en vacances en attendant septembre et la saison des grèves. Les émeutiers potentiels sont aussi en vacances.
L’été dernier a montré que les terroristes islamiques, eux, ne prenaient pas nécessairement de vacances, et des dizaines de personnes l’ont payé de leur vie, un 14 juillet à Nice. Un peu plus tard, un prêtre avait été atrocement décapité dans une église en Normandie. Mais le pire n’est jamais sûr et on peut souhaiter qu’il n’y ait pas d’acte terroriste islamique en France pendant les semaines à venir.
Je sais que c’est l’été et qu’en France, pendant l’été, les médias travaillent au ralenti et parlent de bronzage plus volontiers que de sujets sérieux.
Je constate néanmoins que le travail au ralenti va de pair, dans les médias français, avec un recours à des doses intenses d’anesthésiants.
Même quand des sujets très sérieux font irruption, ils sont traités comme s’ils n’avaient qu’une importance infime.
Le renforcement des capacités militaires de la Corée du Nord est traité comme un point de détail. Un psychopathe qui dispose des moyens de faire exploser une arme atomique dans la haute atmosphère pour détruire les systèmes électroniques de pays entiers se voit considéré comme quantité négligeable.
La destruction de l’État Islamique fait que des gens formés au djihad sont de retour par milliers en Europe, mais leur retour est traité lui-même comme un point de détail.
La France signe des contrats avec l’Iran et, nulle part, il n’est fait mention des imprécations apocalyptiques proférées par les mollahs au pouvoir à Téhéran.
Donald Trump fait l’objet d’un traitement plus négatif que Kim Jong-un, Abou Bakr al-Baghdadi ou Ali Khamenei.
On pourrait en tirer l’impression d’une volonté d’anesthésier la population et de ne pas l’alarmer face à des dangers bien réels, si on n’avait pas le sentiment que les journalistes qui anesthésient sont eux-mêmes anesthésiés.
On comprend un peu mieux, dans ces conditions, comment un homme aux discours vides tel qu’Emmanuel Macron a pu être élu à la présidence de la république.
Plutôt que de pointer le vide, les journalistes s’extasient.
Plutôt que de se demander ce que cache le vide, si tant est qu’il cache quelque chose, des politologues procèdent à des dissections sémantiques ineptes. Plutôt que de se dire et de dire à haute voix que le roi est nu, ils parlent d’« hyper-présidence » !
J’ai déjà souligné la vacuité des discours précédents d’Emmanuel Macron.
Je n’ai pas voulu préjuger du discours qu’il devait prononcer devant le congrès à Versailles et j’ai attendu le discours pour me prononcer.
Certains ont comparé le discours de Versailles au discours sur l’état de l’union prononcé par le Président des États-Unis chaque année et ont noté qu’Emmanuel Macron voulait sans doute l’imiter. Mais la différence (immense) est que le discours sur l’état de l’union d’un Président des États-Unis regorge d’éléments précis sur le pays et sur le monde.
Chez Macron, il n’y a rien de précis, ni sur le pays, ni sur le monde, ni sur quoi que ce soit, sinon sur quelques bricolages institutionnels.
Certains ont voulu trouver au discours une teneur intellectuelle.
J’ai eu, en lisant le discours, l’impression de lire une mauvaise copie d’un élève de terminale rédigée il y a trente ans.
J’ai cherché en vain les propositions à même de redresser l’économie et la société françaises, de lutter efficacement contre les difficultés majeures auxquelles se heurte le pays, immigration, insécurité, prolifération des zones de non-droit.
Je n’ai pas trouvé le moindre sujet de politique étrangère.
Certains, trop rares, ont dit que le discours était soporifique.
L’adjectif est adéquat.
Combien de temps des journalistes et des politologues vont-ils élucubrer pour rien ?
Emmanuel Macron est anesthésié et anesthésiant. Une cohorte de gens anesthésiés et anesthésiants lui font cortège. La population est inquiète, mais anesthésiée.
Se réveillera-t-elle avant qu’il soit trop tard et découvre ce qui est en jeu et que j’ai souligné dans de précédents articles : la soumission a l’Union européenne et à l’islamisation ? Telle est la question.
Plus le temps passe et plus un réveil devient improbable, je le crains.
Source : les4verites