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mercredi, 28 mai 2014

Laurent Joffrin de retour à Libération : vive la nécromancie ! (par Nicolas Gauthier)

Publié par Guy Jovelin

Les jours passent et se ressemblent ; en registre journalistique comme politique. L’UMP, c’est le PS ; et Le Monde, c’est Le Figaro. Ou l’inverse. Le bidule ne remonte pas à hier. François Mitterrand a bien démarré à l’Action française et Jacques Chirac à vendre L’Humanité sur le trottoir. Et du coup, tout le monde vote Front national.

Dans le genre flou, nous venons d’apprendre que Laurent Joffrin devrait bientôt revenir aux manettes de Libération. Comme un air de déjà-vu : il connaît les lieux, les ayant occupés plus d’une fois. Comme un air de trop vu, surtout. Franz-Olivier Giesbert, passé du Nouvel Observateur au Figaro pour ensuite rebondir au Point : faire le point sur le « Figarobs », en d’autre termes…

Bravo les gars : couillons interchangeables. Un jour à gauche, l’autre à droite, mais jamais en France. Plus grave : ce qui est l’évidence en journalisme devient aussi la triste réalité politique. Laurent Fabius parti au PS parce que les giscardiens ne pouvaient lui offrir une place éligible, etc.

Revenons-en à Joffrin, Mouchard de son vrai et si joli nom. Nom de son père, gestionnaire de la cagnotte du Front national. Joffrin qui, déjà tout petit, sautait sur les genoux du grand Jean-Marie. Remarquez, les histoires de famille, c’est comme la religion : on y croit dans le meilleur des cas ou, au pire, ça force le respect.

Pour le reste, personne ne semble comprendre que le monde qui nous entoure est un monde qui s’écroule. Où la presse écrite se meurt : qui lit encore Libération, si ce ne sont de petits profs à la retraite, coincés entre calvitie avancée et cancer de la prostate en progrès ?

Bref, des gens pas forcément indispensables ; qu’ils soient à la tête de journaux que personne ne lit plus ou de partis pour lesquels les Français votent de moins en moins. Libération, Joffrin ou pas, sera bientôt racheté par un fonds de pension oriental ou un de ces opérateurs téléphoniques dont les jours, eux aussi, peuvent être, à long terme, comptés.

Alors, bonne chance, petit Joffrin, pour ta énième nomination à la tête de Libération, charmant journal de petits vieux. Et à la prochaine ! À La Vie du rail ou Les Veillées des chaumières. En revanche, évite de pleurer sur le vote massif des Français pour le Front national. Tu sais, ces gens qui n’ont pas les moyens financiers d’être de gauche et qui, à leur manière, persistent à penser qu’en France, ils sont un peu chez eux. Et si Libération crève, ce sera toujours l’occasion de se réabonner à Spirou.

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