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jeudi, 05 février 2015

Votre enfant est harcelé ? Surtout ne faites rien ! (par Caroline Artus)

 

 Publié par Guy Jovelin

Parents, votre enfant est harcelé à l’école, il est malheureux, il quitte la maison la boule au ventre, il est terrifié ? Surtout, n’intervenez pas ! C’est le conseil de madame Piquet, auteur de Te laisse pas faire !, aux Éditions Payot.

Le bien vivre ensemble, c’est pas gagné : un enfant sur dix serait victime de harcèlement à l’école. Cela commence à la maternelle, se poursuit au primaire et devient fréquent au collège. Les motifs ? Il n’y en a pas. Petit, maigre, gros, roux, bien ou mal habillé, beau pas beau… Nan, aucun profil n’est plus à risque que d’autres, selon madame Piquet. « C’est juste une question de vulnérabilité repérée par les harceleurs à un instant t », paraît-il. Un malheureux concours de circonstances, en somme. Comme un chagrin ponctuel qui, au lieu de générer des sentiments d’empathie, provoque des réactions agressives… Est-ce bien normal ?

Pas de motifs, donc, mais en cause, l’inquiétude des parents quant à la bonne intégration de leur enfant dans le groupe. La preuve, ils scrutent leurs amitiés, leurs disputes et leurs réconciliations, et puis ils organisent des goûters d’anniversaire. Les goûters d’anniversaire, pour les enfants, quel stress ! Tout ceci finit par leur coller un « mal-être relationnel », a remarqué la bonne madame Piquet.

Les parents ne doivent pas intervenir, donc. Et l’équipe pédagogique ? Non plus, dit l’auteur de Te laisse pas faire !. Comprenez : l’agressé va se sentir « humilié » et le harceleur se sentira au contraire « conforté et valorisé ». Car, à une époque où la méchanceté et la bêtise, pense l’agresseur au sujet de l’agressé, sont très populaires dans le code des ados, les conséquences de l’intervention des adultes ne font qu’aggraver le cas du malheureux.

Que faire, alors, pour que cesse son calvaire ? Il faut que l’enfant réfléchisse, il doit « comprendre ce qui se passe ». Ses parents peuvent l’y aider. Comment ?

Ils peuvent, conseille mâme Piquet, proposer à leur enfant d’utiliser pour se fortifier « leurs propres armes » — celles qui leur font précisément défaut ? — et d’utiliser « la force du harceleur dans un effet boomerang ». Sûr que 30 kg contre 60 kg ou caractère timoré contre caractère belliqueux, l’effet boomerang sera assuré…

Le mieux, à écouter madame Piquet, c’est d’utiliser le talon d’Achille du harceleur. En fait, le harceleur est harceleur parce qu’il a… peur !

Une inversion des rôles proprement folle qui aboutit à des suicides – comme celui de Marion, 13 ans –, conséquence de consignes données aux enseignants par certains chefs d’établissement de ne pas intervenir, effectivement.

Nous vivons donc dans un pays où des actes parfois d’une cruauté inouïe trouvent une justification dans la peur que ressentirait l’agresseur ; nous vivons dans un pays où se conçoit que la méchanceté et la bêtise puissent – dans la tête de celui-ci – être l’apanage de l’agressé.

Madame Piquet, psychopraticienne spécialiste de la souffrance scolaire ? Vraiment ?

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