C’est là la marque d’une violence inquiétante, d’un orgueil mortifère et d’une tyrannie déclarée. Voici ce que madame Najat Vallaud-Belkacem a déclaré à l’assemblée ce mercredi 11 mai 2016 : « Je retiens [de votre intervention. NDLA : elle répondait à la question de monsieur Alain Suguenot] que dans un fâcheux trouble amnésique vous oubliez que c’est […] d’avoir préféré le curé à l’instituteur pour transmettre les valeurs aux élèves qui a dévalorisé [l’école]. »
Je ne savais pas que j’étais considéré, par la ministre dont le rectorat me paie, comme un curé et non un enseignant d’une part, ni que d’autre part ma religion (qui ne constitue pas l’objet de la discipline que j’enseigne ni les programmes officiels, sauf a priori lorsqu’il s’agit d’aborder la question des relations interculturelles dans l’Antiquité notamment sous Auguste et Néron) dévalorisait l’école, une école dont le concept aujourd’hui exploité par l’enseignement public (jusque dans sa gratuité !) a pourtant été élaboré par les curés décriés (Saint Jean Baptiste de Lasalle au XVIIe siècle) et alors que ce sont ces mêmes prêtres qui ont inventé les ESPE (formation des enseignants).
Cette opposition rétrograde, puisqu’elle ranime les querelles entre les instituteurs et les curés du début du XXe siècle dans des stéréotypes d’un genre par ailleurs tout à fait discutable, ne constitue donc qu’une agression abusive et arbitraire, non une réponse professionnelle à une angoisse légitime.
On serait en droit d’attendre d’un ministre de l’Éducation nationale de sexe féminin ouverture d’esprit, créativité, écoute et apaisement, mais nous n’obtenons qu’idéologie, esprit réactionnaire, mépris et violence : il est au moins certain, madame Vallaud-Belkacem, que vous avez su combattre votre propre déterminisme…
Source : bvoltaire
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