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mercredi, 08 février 2017

Lactalis : Tu crèves dans ta ferme et tu la fermes !

Publié par Guy Jovelin le 8 février 2017

Rédigé par LaVéritéSiJeMens le 08 février 2017.

Le groupe industriel mondialisé Lactalis, leader sur le marché des produits laitiers transformés, rompt unilatéralement les contrats de livraison des éleveurs ayant témoigné de leurs conditions de rémunération dans l’émission télévisée «Envoyé spécial». Le voile de la dictature économique permise par l’Union Européenne mondialisée se déchire ! Un exemple parmi d’autres de la casse sociale permise par Maastrict (1992). Quand les Français vont-ils comprendre qu’il faut sortir sans attendre de ce guêpier ?

Saluons le communiqué en date du 3 février 2017 du ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, qui condamne la rupture par Lactalis des contrats d’éleveurs ayant témoigné dans l’émission Envoyé spécial et «appelle au dialogue afin maintenir des relations constructives au sein de la filière». Cette situation qui pourrait être perçue comme une anecdote, est pourtant révélatrice de la conception quasi-féodale qui sous-tend la «mondialisation heureuse». Nous analysons deux niveaux conceptuels, déterminants pour l’avenir de l’agriculture et de la France :

1- L’éleveur laitier est-il un entrepreneur indépendant, ou bien est-il le salarié de l’industriel qui est de fait son seul client ? C’est toute l’ambiguïté des héritages historiques de l’exploitation agricole, entité économique dont le statut n’a jamais cessé d’évoluer depuis l’antiquité. Aujourd’hui, l’éleveur est juridiquement son propre patron, mais en même temps le chef d’une entreprise que le code rural particularise totalement dans l’environnement législatif français. En effet, l’encadrement juridique de son activité est telle, que l’éleveur perd pratiquement toute capacité d’initiative, en dehors d’entrer comme un animal de somme dans le carcan d’un processus de production entièrement contrôlé par l’aval, c’est à dire par les industries agroalimentaires. Dans ce contexte, le poids économique de l’éleveur, c’est à dire sa capacité à peser dans une négociation sur le prix du lait, est devenu si faible qu’un géant mondial comme Lactalis peut ruiner un éleveur, le plus souvent endetté, en simplement refusant d’acheter son lait. C’est cela la mondialisation heureuse de l’après-Maastricht, et toutes les lois de modernisation de l’économie (LME) franco-françaises ne serviront à rien tant que les directives de l’Union Européenne prévaudront sur notre droit national. L’Union Européenne nous a transformés en eunuques, pouvons nous le supporter plus longtemps ?

2-L’agriculture est-elle faite pour produire ou pour nourrir ? Cette question est plus profonde, car elle renvoie à un choix de société. Avant la prise de conscience écologique, il était admis que ces deux objectifs n’en constituaient qu’un seul, et que la logique du marché appliquée à la production alimentaire ne pouvait que concourir à la satisfaction du plus grand nombre. Mais voilà, ce modèle montre ses limites : les ressources naturelles, notamment le sol et l’eau, ne sont pas inépuisables. Ils tendent même à devenir des denrées rares. Le productivisme exacerbé a donc une limite : il n’est pas durable d’une part (épuisement ou destruction des sols, érosion ou artificialisation, pollutions durables, etc…), et amène des conséquence négatives sur la santé des populations d’autre part (abus des vaccinations animales et des antibiotiques fourragers dans les grands élevages, introduction des accélérateurs de croissance, hyper-sélection animale etc…). Les choix sociétaux se posent donc en termes d’autonomie alimentaire sur le temps long d’une part, et en termes de santé des populations d’autre part. Ces choix sont fondamentaux, mais sont des choix stratégiques avec une perspective de long terme. Or notre quinquennat rabougri et les lobbyings économiques à court terme relayés par la commission européenne empêchent toute possibilité de se projeter dans l’avenir. C’est un drame : avec nos paysans c’est la France qui meurt.

Le dialogue c’est bien, mais la justice sociale c’est mieux. Or il est devenu évident sur cet exemple que nous sommes sur le chemin d’une dictature économique sans précédent. Il est encore temps de réinventer une France-état-nation qui garantit la liberté de son peuple souverain, car le marché dérégulé ne profite qu’à une minorité de riches apatrides et ne fait qu’appauvrir davantage les plus pauvres en France, donc les asservir. Les agriculteurs privés de leur revenu par la seule volonté d’un potentat industrialo-bancaire sont là pour en témoigner : leur situation qui sera bientôt la nôtre à tous est simplement inique !

 

Source : 24heuresactu

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