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samedi, 26 août 2017

Les femmes de militaires manifestent leur colère à Paris

Publié par Guy Jovelin le 26 août 2017

Par Alicia.PauletChloé Marriault

 Publié 

 

Au total, 7500 soldats sont mobilisés en permanence sur l'ensemble de la France 

Une partie du collectif, qui compte plus de 5.000 épouses de soldats, se rassemblera ce samedi à 13 heures devant les Invalides pour dénoncer «le manque de moyens» et les «conditions de travail déplorables» dans l'armée.

Le collectif des «Femmes de militaires en colère» a décidé de faire entendre sa voix. Le mouvement, qui compte près de 5.200 membres, a appelé sur sa page Facebook les familles de militaires à se rassembler ce samedi à Paris. La manifestation débutera à 13 heures, entre la rue de Grenelle et les Invalides. Un lieu symbolique qui se situe à proximité du ministère des Armées. Quelque 500 personnes sont attendues.

Les épouses de militaires descendent dans la rue avec plusieurs revendications. La première: l'arrêt définitif du système Louvois, le logiciel de rémunération des militaires. Primes non versées, retards dans le règlement des soldes, trop-perçus… Les épouses de militaires dénoncent des dysfonctionnements en série qui affectent les familles. «Certaines se retrouvent avec des surplus versés qu'elles doivent ensuite rembourser. Des familles doivent alors s'endetter, fustige Mercedes Crepin, cofondatrice de la page Facebook “Femmes de militaires en colère”. On nous avait promis un nouveau logiciel pour 2017, et celui-ci n'est toujours pas mis en place».

Autre requête: un meilleur accompagnement des familles en cas de reconnaissance du syndrome de stress post-traumatique. «On se sent complètement démunies, on ne sait pas comment faire face à la maladie, comment épauler nos hommes», déplore Mercedes Crepin, dont l'époux est victime de SPT à la suite d'une opération en Afghanistan. Elles critiquent un parcours administratif trop long pour reconnaître les droits de blessés de guerre.

Les conditions de vie déplorables en opérations extérieures (Opex) et intérieures sont dénoncés par le collectif. «Dans certaines missions, les conditions de logement sont insalubres, avec des hangars délabrés, avec des puces voire des cafards», ajoute-t-elle. La situation des veuves de militaires les préoccupe également. «Lorsqu'elles perdent leur mari en Opex, certaines doivent quitter leur logement militaire sous un délai de 2-3 mois et trouver un logement dans le civil, souligne Mercedes Crepin. Elles ne sont pas soutenues ni aidées par l'institution.»

» Lire aussi: «On n'a pas signé pour jouer les vigiles»: ces militaires lassés du plan Sentinelle

Si le mouvement des «Femmes de militaires en colère» ne mentionne pas l'opération Sentinelle, certaines épouses militent pour l'arrêt du dispositif mis en place après les attentats survenus à Paris en janvier 2015. «L'opération Sentinelle n'est pas efficace. Les militaires ne peuvent même pas faire de fouilles, quand ils arrêtent quelqu'un, il faut qu'ils appellent la police», explique Loetitia Hongroise, cofondatrice du collectif.

L'opération Sentinelle a été déclenchée afin d'appuyer le travail des policiers et des gendarmes dans un contexte de menace terroriste. Au total, 7.500 soldats sont mobilisés en permanence sur l'ensemble de la France. Selon le ministère de la Défense, «l'opération Sentinelle dissuade et protège». Régulièrement critiqué pour sa non-viabilité, il est question que le dispositif soit réorganisé. «Plutôt que d'avoir 7.000 soldats sur des postes fixes, peut-être qu'il serait mieux d'en avoir 3.500 dans des postes définis et 3.500 dans des postes plus souples de manière à pouvoir garantir la sécurité sur des grands événements», a déclaré Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, sur BFMTV le 22 août dernier.

 

Source : lefigaro

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