Anna Muzychuk, championne du monde d’échecs de partie rapide, ne défendra pas son titre. L’Ukrainienne a annoncé sur Facebook, qu’elle refusait de se rendre aux championnats du monde qui débutent ce mardi en Arabie Saoudite: J'ai décidé de ne pas aller en Arabie saoudite, (...) de ne pas porter une abaya, de ne pas devoir sortir accompagnée et de ne pas me sentir comme une créature inférieure", a-t-elle assuré dans un message publié sur Facebook, le 23 décembre, et repéré par France Info.
Le 14 novembre, la fédération internationale des échecs, la FIDE, avait annoncé sur son site le dress-code pour la compétition. Aux femmes, il est demandé de porter un tailleur bleu foncé ou noir, ainsi qu’une blouse blanche masquant le col. La fédération a également précisé qu’il n’était pas obligatoire de porter un hijab ou une abaya, pendant la compétition, se félicitant de cette décision, "une première pour une compétition organisée dans le pays".
"C’est très embêtant mais ce qui me contrarie le plus, c’est que tout le monde s’en moque 2012", a ajouté Anna Muzychuk, qui perdra ses deux titres mondiaux.
Pas de visas pour les athlètes israéliens
L’Arabie Saoudite avait également refusé d’accorder des visas aux joueurs du Qatar, iraniens et israéliens. Si les deux premiers ont finalement obtenu l’autorisation de se rendre en Arabie Saoudite, les sept joueurs israéliens ont été privés de tournoi. La fédération Israélienne a réclamé mardi des compensations financières à la FIDE suite à cette décision.
"Ce genre d’événement ne peut et ne devrait pas avoir lieu dans un pays qui ne garantit pas l’entrée à toutes les délégations de l’ensemble des fédérations, et qui possède des lois discriminatoires à l’égard des femmes et en fonction de la religion", avait notamment déclaré le grand maître international Hikaru Nakamura.
Le régime saoudien, ultra-conservateur, n’entretient aucune relation diplomatique avec Israël. Si la situation des femmes s'améliore à petit pas, elles restent des citoyennes de seconde zone, obligées de porter une abaya, un carré de tissu noir masquant presque tout le corps. Elles ne peuvent ouvrir de compte en banque et sont placées sous la tutelle d’un homme. Ces restrictions drastiques imposées aux femmes, n’empêcheront pas l’Arabie Saoudite d’intégrer "la Commission de la condition de la femme des Nations Unies" en 2018.
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