Tout a été dit sur la justice française. Laxiste, encline à protéger les coupables plutôt que les victimes, politisée, décrédibilisée… Les français ont dû avaler toutes les couleuvres d’un pouvoir devenu fou, mais il y a toujours matière à s’enfoncer encore plus dans la décadence. Cette semaine a confirmé tout le mal qu’on est en droit de penser de la justice. La vraie-fausse condamnation du tristement célèbre Jawad Bendaoud serait risible si elle ne signait pas la fin d’un système judiciaire suicidaire.
Jawad Bendaoud appelé communément Jawad s’est fait connaître en 2015 au moment où les forces de l’ordre investissaient le taudis qu’il louait aux assassins du Bataclan. Interviewé par les journalistes, il fanfaronnait et feignait la surprise. L’homme a aidé au plus grand acte de terrorisme dans l’histoire récente, mais il s’en est finalement sorti avec une relaxe. Triomphe de la justice française et surtout de celui qui prévenait ses potes louches d’éviter d’aller au McDo parce que ça allait sauter bientôt !
Plus c’est grave, moins la justice condamne…
Meurtrie, choquée, la France est KO et nos hommes politiques coupables de trop de renoncements et compromissions en appellent à l’Etat de droit pour ne pas sombrer dans la vengeance. Ce même état de droit relaxera donc Jawad, responsable de rien, coupable d’encore moins sauf peut-être de sa propre bêtise, car les déclarations aux juges éclairent sur la personnalité d’un individu paumé et à la morale tout à fait spéciale. Jawad n’aurait d’ailleurs jamais dû être mêlé aux attentats de novembre 2015 puisqu’il avait été condamné en 2008 à huit années de prison pour meurtre.
Mais voilà, une condamnation par la justice française équivaut à une petite tape sur les doigts. Un meurtre au hachoir est puni de huit années de prison qui dans les faits sont raccourcis de moitié. Jawad aurait dû sortir en 2016, mais il zonait fièrement à Saint-Denis bien avant sa date normale de sortie. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce meurtre pour une histoire de téléphone portable ne constituait pas sa première condamnation… Jawad avait été notamment condamné à une amende pour avoir détruit un restaurant à coups de hache…
Devenu la risée des réseaux sociaux, Jawad a mal vécu sa détention préventive dans l’affaire des attentats et une fois relâché il jure « sur le Coran » qu’il a appris sa leçon. BFM TV le starifie encore plus avec une interview exclusive où la bêtise de Jawad n’a d’égal que le dégoût qu’inspire un tel média. Mais Jawad reste Jawad et dix mois après sa relaxe, il est envoyé en comparution immédiate pour menaces de mort sur son ex-compagne. Des menaces à prendre au sérieux puisqu’il a déjà tué son meilleur ami pour un portable…
Retour (rapide) à la case prison ? La justice française, égale à elle-même en décide autrement puisqu’elle le condamne à six mois de prison avec sursis. Les plaintes de l’ancien prévenu ont certainement ému la cour… Même les menaces proférées au cours de l’audience n’y suffiront pas. Jawad mérite d’être libre et s’en sort avec une obligation de soin… Une mauvaise plaisanterie d’autant que les psychiatres qui l’avaient évalué ont estimé qu’il ne souffre d’aucune pathologie, mais seulement d’une « intolérance à la frustration ». La boucle est bouclée. L’enfant-roi, le déni d’autorité et la faiblesse de la justice se combinent habilement pour produire des Jawad libres de leurs mouvements.
Cerise sur le gâteau, pendant l’audience Jawad se félicite de gagner 3 000 euros par mois grâce à son compte Snapchat et ses 80 000 vues par jour. Une célébrité et des revenus qui auraient rendu jalouse son ex-compagne qui aurait ainsi mérité des menaces de mort. Logique toute jawadienne qui n’a pas ému outre mesure la justice avec une condamnation au rabais. Il sera difficile à la justice française de se couvrir encore plus de honte, mais à défaut d’être laxiste, elle trouve toujours un moyen (déplaisant) de nous étonner.
Source : 24heuresactu
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