Jeudi 7 août, passer une bonne soirée signifiait, pour moi, après une journée de plage et de soleil, regarder sur TF1, devant un petit verre de rosé de Provence, la série « Section de recherches ». Je sais bien que le mensonge est permanent derrière le petit écran ; malgré cela, c’était devant ce même écran que je m’apprêtais à savourer ces histoires policières mettant l’accent sur une unité de gendarmerie que je connais fort bien : celle de la SR, équipe se chargeant exclusivement des affaires judiciaires importantes au niveau régional.
C’était d’autant plus une joie de regarder ces téléfilms que je trouve les intrigues bien ficelées et les acteurs très crédibles, notamment Xavier Deluc dans le personnage du lieutenant puis capitaine Martin Bernier. Hélas, il m’a fallu encore une fois constater que, même dans les meilleures séries, le politiquement correct se retrouvait omniprésent. Cristina Arellano et Sylvie Coquart, les deux scénaristes, avaient concocté dans l’épisode « À la dérive » une fiction des plus éloignées de la réalité. On y voyait des primo-délinquants issus de la France profonde qui se retrouvaient dans un foyer pour jeunes sans qu’aucun des acteurs n’incarnât d’asocial provenant de la diversité. Les seuls émanant de l’immigration étaient les « gentils » : le commandant de la section de recherches et la directrice du foyer.
En résumé et en extrapolant le message délivrée par le producteur et nos deux dialoguistes, les délinquants étaient des Français de souche et les gens qui représentaient l’État dans ses fonctions protectrices étaient un officier issu de l’immigration algérienne et une jeune femme dont la famille venait du Burkina Faso. Pour compléter le scénario et mieux faire comprendre aux braves Français moyens où sont les coupables, l’assassin du flic se trouvait être un jeune « blanco » et son complice, le fils d’une fonctionnaire de police. Ce dernier, impulsif, cognant sa mère, nécessitait d’être enfermé au plus vite dans un hôpital psychiatrique.
Je sais ce qu’est une fiction, j’ai moi-même participé à l’élaboration d’une « bible » (résumé d’un scénario) sur la gendarmerie. La liberté de texte ne peut y être que totale. Il n’empêche que les personnages doivent, pour être crédibles, s’approcher au plus près de la réalité. Mais là est le hic, car transposer les nombreux faits divers journaliers à la télévision sans changer la provenance et la nature des délinquants n’est pas acceptable pour les médias quels qu’ils soient. Non seulement ce n’est pas acceptable mais il faut bien ancrer dans la tête de nos concitoyens qu’ils ne sont que des « Dupont Lajoie« , pour reprendre le titre du film d’Yves Boisset. Lire la suite