vendredi, 13 janvier 2017
Les jeunes dans les milieux ruraux se sentent à "l'abandon"
Publié par Guy Jovelin le 13 janvier 2017
Ils suivent des formations courtes, démarrent plus vite dans la vie active, accèdent moins facilement à la culture ou aux soins... les jeunes des milieux ruraux expriment un "sentiment préoccupant d'abandon", relève un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE) publié mercredi.
"Ce qui est inquiétant, c'est le nombre de jeunes qui sont sans emploi et sans formation" dans les campagnes, relève Bertrand Coly, un des rapporteurs de l'enquête, dans un entretien avec l'AFP.
Selon le rapport, les jeunes âgés de 18 à 24 ans, à la fois sans emploi et sans formation, sont proportionnellement plus nombreux à la campagne qu'en ville (24,4% contre 20,8%).
En revanche, le taux de chômage des jeunes est moins important en milieu rural (25,1% contre 27,1% dans les villes). Ils y font "des études plus courtes, optent pour des filières professionnelles, entrent plus vite sur le marché de l'emploi", souligne M. Coly.
Autres enseignements : les femmes restent "moins formées" que les hommes, l'accès à la prévention et aux soins reste délicat, et les espaces ruraux sont moins bien dotés en services et équipements culturels.
Le manque de "mobilité" est également très pénalisant, relève Bertrand Coly, éducateur spécialisé et ancien secrétaire général du MRJC (Mouvement rural de la jeunesse chrétienne). "32% de ces jeunes ne se sont pas rendus à un entretien d'embauche faute d'avoir un moyen de transport", observe-t-il.
Pour lui, "les politiques publiques ne s'intéressent pas ou peu aux jeunes" ruraux. "Alors que 9 élus sur 10 en milieu urbain considèrent la jeunesse comme étant une priorité, ils ne sont plus qu'un sur quatre en milieu rural", relève-t-il.
Pour remédier à tous ces problèmes, les rapporteurs préconisent, entre autres, de "renforcer la diversité des filières de formation dans le secondaire", "favoriser l'égalité homme-femme", donner une "compétence jeunesse" aux communautés de communes ou créer des "campus ruraux de projets", espaces à destination des jeunes pour créer des activités économiques, sociales, festives, etc.
Le CESE, qui avait été saisi en juillet par l'ancien Premier ministre Manuel Valls, a examiné le quotidien d'environ 1,6 million de Français, âgés de 16 à 30 ans et qui vivent dans des zones rurales - communes de moins de 2.000 habitants - pour établir son rapport.
Source : lepoint
Écrit par . dans Le Parti de la France | Tags : études courtes, jeunes dans les milieux ruraux, sans formation, sans emplois, sentiment d'abandon | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | Facebook | |