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jeudi, 19 juillet 2018

Le Bac pour tous !

Publié par Guy Jovelin le 19 juillet 2018

Rédigé par notre équipe le 19 juillet 2018

Le baccalauréat millésime 2018 a été dévoilé il y a quelques jours. Sans surprise, le taux de réussite tend vers 100 % et vient confirmer l’idée selon laquelle ce diplôme n’a plus aucune valeur. Conséquence, les établissements du supérieur procèdent à une sélection à l’entrée plus ou moins cachée. Même Sciences Po Paris n’accepte que les étudiants au compte-goutte via la procédure de mention « Très Bien ». Le système s’effondre et ce n’est pas la réforme du baccalauréat qui entrera en vigueur en 2021 qui va redresser la situation.  

Du temps de sa splendeur, Laurent Fabius avait dessiné les contours du nouveau baccalauréat. Le diplôme sanctionnant les années lycée devait être accessible à tous et c’est à quoi se sont acharnés tous les gouvernements et ministres de l’Education nationale depuis 30 ans. La mission est en passe d’être accomplie avec un taux de 88,3 % de réussite cette année. Encore un ultime effort à fournir et ce sera 100 % ! Et le ministre Blanquer a déjà la solution toute prête ! Elle est pas belle la vie de lycéen ?

La méritocratie est un vilain mot

Alors que l’on nous bassine avec les classements internationaux, la compétition mondiale et la nécessité d’être plus performants que l’Allemand d’à-côté et du lointain Chinois, rien n’est fait par l’Education nationale pour former des têtes bien faites et des esprits autonomes. Pour l’heure, la seule révolution à mettre à l’actif de l’actuel ministre est d’être allé contre l’idéologie dominante de son administration en exigeant que les élèves apprennent à lire, écrire et compter. Une différence de taille avec les années précédentes qui finit tout de même par se fracasser sur un autre écueil : le baccalauréat.

Véritable institution, pierre angulaire du système éducatif français, le baccalauréat est devenu un machin aussi peu utile que le brevet des collèges. Un document officiel qu’on vient faire tamponner par des autorités complices qui savent qu’elles s’achètent un peu de paix estudiantine en délivrant un diplôme vide de sens. Pour cela, on a commencé à revenir sur l’universalité du bac. Considéré comme trop difficile, le bac général a laissé les bacs technologique et professionnel prendre la main. Le bac général ne représente plus que 52 % des heureux candidats.

Le bac ne veut plus rien dire, mais pour certain d’aller au bout de la mission, ce sont les exigences qui se sont effondrées. Un étudiant qui obtient une mention « Très Bien » aujourd’hui peinerait sans doute à décrocher une mention « Bien » avec un bac millésimé en 2007. A quoi pourrait-il prétendre avec des exigences de 1997 ou avant ? Pas grand-chose tant le niveau a baissé. Ce sont les lois de l’égalitarisme. Tous unis et tous au fond du trou ! Plus de jalousie et surtout plus d’intelligence !

Les nouveaux bacheliers ont gagné le droit d’être entrepreneurs ou salariés sous-payés pour les moins ambitieux ou les moins influencés par les discours ambiants. Les autres trouveront aussi leur place en qualité de sous-prolétaires affublés de titres ronflants pour cacher leur misère sociale et économique. Et le pire n’est pas encore arrivé puisque la prochaine réforme du baccalauréat n’entrera en vigueur qu’en 2021. Une réforme qui illustre la force toujours grande de ceux qui promeuvent l’égalitarisme au détriment de la connaissance et de la raison.

Ainsi, à partir de 2021, les candidats seront en grande partie jugés sur le contrôle continu… 40 % de la note finale sera issu d’un contrôle aux contours qui ne sont pas du tout nationaux. Comment comparer deux classes avec des professeurs différents dans des établissements encore plus différents ? Combien vaut un 16 issu d’une ZEP s’il est placé dans un établissement du centre de Paris ? Le nouveau bac va comparer des fruits et des légumes et se donner bonne conscience autour de trois épreuves communes. Le bac n’est plus qu’une coquille vide et bientôt la coquille sera cassée. Il ne s’agira plus que d’un diplôme propre à chaque établissement, voire à chaque classe saupoudré d’une évaluation nationale. Et quand on sait que dans certaines académies, des « 1 sur 20 » se transforment miraculeusement en « 16 sur 20 », le 100 % d’admission au bac est un objectif réaliste ! Enfin une promesse de campagne tenue ?!

 

Source : 24heuresactu

jeudi, 29 juin 2017

La désolation d’une correctrice du bac face à la médiocrité des copies

Publié par Guy Jovelin le 29 juin 2017

Par Sophie de Tarlé • Publié le

Audrey refuse de gonfler les notes comme lui demande l’Éducation nationale.  Crédits photo: Syda production

Dans un post publié sur Facebook, une correctrice du bac de français se désole du niveau des copies et de l’obligation qui lui est faite d’augmenter les notes. Son message a été partagé des milliers de fois.

Un post, intitulé «Désolation d’une correctrice du bac en détresse..», a été largement partagé sur Facebook. L’auteur s’appelle Audrey, elle est professeur de français. Dans ce texte, l’enseignante, qui a 55 copies du bac 2017 à corriger, se désole du niveau des copies et surtout que les notes soient augmentées de manière artificielle. Elle décide alors de refuser de «cautionner» les consignes qui lui ont été données d’atteindre la moyenne sur l’ensemble des copies qu’elle corrige. «Vous distribuerez vous-mêmes, en haut lieu, les notes qui arrangent votre politique» écrit l’enseignante. Découvrez l’intégralité de son message.

«C’est affligeant de médiocrité»

«Je corrige des copies de l’écrit du bac de français pour des séries technologiques. C’est affligeant de médiocrité. Dans 90 % des cas les méthodes ne sont pas appliquées, les réponses ne sont pas trouvées, les textes ne sont pas compris, les outils d’analyse ne sont pas connus, pas utilisés, l’expression est déplorable avec beaucoup de phrases sans verbe, l’orthographe est un lointain souvenir d’une autre époque, les majuscules... un soldat inconnu.

Sincèrement je jette les points, histoire d’en mettre. Parce qu’il faut le savoir, la commission d’entente EXIGE que mon paquet de 55 copies dont certaines font 15 lignes ait 10 de moyenne.

«Je choisis de mettre les notes que ces malheureuses copies valent»Audrey

Si je n’atteins pas ce quota, mes notes seront augmentées. Alors à quoi bon? À quoi bon passer plus de temps sur une copie que l’élève lui-même? À quoi bon toute l’année transmettre conseils, leçons, connaissances? À quoi bon exiger rigueur et culture? Et surtout comment faire comprendre que ce lynchage du niveau du bac affaiblit nos jeunes pour l’avenir? Pour les exigences de concours et de métiers où, oui, c’est dingue non, il faut savoir écrire, raisonner et analyser. Pauvre France... Pauvre éducation...

Alors je fais mon choix. Je ne joue pas. Je ne cautionne pas. Je choisis de mettre les notes que ces malheureuses copies valent. Vous distribuerez vous-mêmes, en haut lieu, les notes qui arrangent votre politique. La bienveillance n’est pas le mensonge. Votre grand leurre se fera sans moi».

Une prof «extraordinaire»

Ce post a reçu beaucoup de commentaires. Beaucoup l’encouragent: «J’approuve votre liberté de «noter» et continuez comme cela!!!», écrit Marie. «Bravo pour l’honnêteté... Il faut tellement y croire pour être enseignant de nos jours», écrit Martine.

Qui est Audrey? Une professeur de français qualifiée de «géniale» par une collègue et très appréciée. Une ancienne élève écrit même «Voici un petit texte, pour vous parler d’une femme que j’ai toujours appréciée. Je parle de ma prof de français: Une femme en or, qui a du cœur et elle le fait ressentir dans son travail. Elle a toujours su nous aider dans tous les domaines, que ce soit en cours ou en privé, elle m’a guidé et beaucoup aidé. Je l’admire car c’est une femme extraordinaire», écrit Elody sur sa page Facebook.

 

Source :etudiant.lefigaro

mardi, 07 juillet 2015

BAC : le nombre de mentions « très bien » multiplié par 13 en 25 ans

 Publié par Guy Jovelin


Tout est fait pour donner le BAC au maximum de candidats, les mentions sont devenues la norme et le ministère explique que c’est grâce à l’élévation du niveau de formation (sic!!!).

Décryptage du Figaro :

L’absence de mention, que l’on affuble pudiquement de l’expression «mention passable», est devenue l’exception: en 2014, 52 % des lauréats du bac général étaient reçus avec une distinction, contre seulement 32 % en 1967. Mieux, en 2014, 10,7 % des candidats ont décroché la mention «très bien» contre 0,3 % à décrocher ce Graal en 1967! Depuis vingt-cinq ans, le pourcentage des titulaires de mentions «très bien» a même été multiplié par 13.

L’inflation a commencé au début des années 2000. Qu’on en juge. En 1990, seuls 0,8 % des bacheliers décrochaient ce sésame, contre 3,3 % en 2004, 7 % en 2010, et 10,7 % en 2014. «Ne traduit-elle pas une inquiétante dévalorisation du diplôme?», s’était un temps interrogé benoîtement le sénateur Jean-Louis Masson. Le ministère s’était contenté de répondre que cette progression ne traduisait «nullement une dévalorisation» du bac et qu’elle correspondait à «une élévation du niveau de formation». Circulez, il n’y a rien à voir… Les chiffres sont pourtant étonnants.

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