Attali manque rarement une occasion de se taire. On se souvient en effet de son appel à l’euthanasie sociale, à la limitation de la durée de vie pour le brave pékin, le comme vous ou comme moi ; on se souvient aussi de son « islam libérateur » publié en 2006 dans un quotidien gratuit du métro…
Cette fois, c’est quoi, Attali ?
Le référendum anglais ne lui plait pas. Même emporté d’une courte majorité par les tenants du oui du fait de l’émotion suscitée par l’assassinat d’une députée du Labour ardente militante de l’union europoïde, rien ne sera probablement tout à fait comme avant le vote emporté d’une courte tête et le refus du désordre europoïde ne va certainement pas refluer, au contraire même.
Attali phosphore : il faut « protéger le progrès », il faut le « sanctuariser ». « Un tel référendum (le brexit) implique qu’un peuple peut remettre en cause toute évolution considérée comme irréversible, telle qu’une réforme institutionnelle, une conquête sociale, une réforme des mœurs »…
C’est quoi Attali ?
C’est dire qu’il faut verrouiller ; c’est remettre au goût du jour les mœurs bureaucratiques et policières du « socialisme réel » ; comment ? Des sujets seraient sanctuarisés (qui déciderait de ces sujets ?) : il faudrait un vote aux deux-tiers, répété trois fois à un an de distance chacun, pour défaire ce qui aurait été fait.
Je propose, monsieur Verbatim, qu’on vous prenne au mot, en conséquence :
Le traité de Maastricht, réforme institutionnelle fondamentale, n’existe plus.
Il n’a bien été voté qu’une fois, en septembre 1992, non ?
N’a-t-il pas été emporté par François Mitterrand-Edmund Kohl, qu’avec quelques dizaines de milliers de voix d’avance ?
En d’autres termes, ce traité n’existe pas, il n’existe plus. Il n’a pas été le fait d’un choix éclairé du corps électoral. Il n’a été pris qu’à quelques voix d’avance, quand tout était mobilisé, dans tous les médias agissant en supplétifs des gouvernements et de leurs partis, pour le faire triompher.
Ailleurs qu’en France, le Peuple, dont vous faites un cas si spécial, n’a même pas été convié à dire ce qu’il en pensait, de ce traité.
En Irlande, on vous a partiellement suivi, en ne tenant pas compte du vote Non et en refaisant voter le peuple. Le second vote n’a cependant pas été obtenu à 60% mais n’a été suivi d’aucun autre, malgré le mécontentement consécutif à la réalité des effets des transferts de souveraineté.
Les réformes des régimes de retraite ont-ils quelque part été soumis au vote référendaire, au moins une fois ?
Les retraites par répartition n’entrent-elles pas dans la catégorie des « réformes sociales » que l’on aurait pu penser être irréversibles ? Pourtant, dans le cadre de la MOC (méthode ouverte de convergence), en 2002, la bureaucratie européenne a décidé de confier aux « gouvernements » de l’union européenne de mettre progressivement en place un régime de pension par répartition les amenant en 2050 à un montant égal à la moitié de celui de ces pensions au moment de la prise de décision (2002).
Où et quand le « peuple », les peuples, -que vous assimilez à une populace incapable de décider – ont-ils été informés de ce choix stratégique destiné, à l’époque, à ouvrir un espace croissant au système failli des fonds de pension ?
Chiche, monsieur Attali.
Par conséquent, le traité de Maastricht, la Banque centrale européenne, les « réformes des retraites », disparaissent.
Ils n’ont pas été ratifiées par trois votes réunissant chacun 60% : on revient donc à la situation de 2002 pour les retraites ; la bureaucratie de l’union européenne et ses affidés auront trois fois un an, pour trois référendums, pour convaincre les retraités et les futurs retraités que la pauvreté, la très grande pauvreté confinant souvent à la misère, sera salutaire parce qu’il n’y a pas d’autre voie croyez-vous.
Mais là je rêve, évidemment.
La méthode Attali n’est manifestement qu’une odieuse et unilatérale procédure bureaucratique et totalitaire, seulement destinée à permettre à la bureaucratie de Bruxelles de tout décider, pour ne rien autoriser à un gouvernement qui ne partagerait pas les choix de la bureaucratie.
Alon Gilad
Source : ripostelaique