Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 28 octobre 2015

Aveyron : la présence d'un ex-membre du GIA à Saint-Affrique suscite le débat

 

Aveyron : la présence d'un ex-membre du GIA à Saint-Affrique suscite le débatLe maire Alain Fauconnier affirmait jeudi en conseil que "tout a été mis en œuvre pour la paix civile."
 
 

Depuis quelques jours, l'assignation à résidence surveillée de Merouane Benhamed, ex-membre du Groupe islamique armé (GIA) dans un hôtel de Saint-Affrique (Aveyron) suscite l'inquiétude des élus d'opposition et d'une partie des habitants. Explications et réactions.

Jeudi 22 octobre, en conseil municipal, Chantal Cotté et Clémentine Proenca, élues de l'opposition, ont demandé au maire de Saint-Affrique Alain Fauconnier quelques explications sur la présence de Merouane Benhamed sur la commune sud-aveyronnaise.

 

"J'ai été saisi par le préfet qui m'a informé que cette personne allait séjourner dans notre commune. C'est un régime surveillé, c'est la règle, c'est la loi", a répondu Alain Fauconnier, affirmant : "Tout a été mis en œuvre pour la paix civile." Et de rajouter : "Nous sommes sur un territoire de la République française, sur lequel s'applique la loi et Saint-Affrique est dans le périmètre de la République. Ici, la communauté musulmane, que nous avons rencontrée, vit en paix et il n'y a aucun souci pour que cela continue, on y veillera. Je souhaite que l'on n'en rajoute pas, que les choses se passent bien, dans la paix civile et le respect des uns et des autres."

Considéré comme le "leader" de la filière tchétchène

Il y a quelques jours, un islamiste au passé sulfureux a effectivement posé ses valises à Saint-Affrique. Merouane Benhamed, né en 1973 à Aïn Defla, dans le nord de l'Algérie, a été assigné à résidence dans un hôtel de la ville. Lui qui était considéré comme le "leader" de la filière tchétchène qui préparait, en 2001 et 2002, des attentats à Paris, notamment contre la tour Eiffel, avait été condamné, en 2006, à dix années d'emprisonnement par la 14e chambre correctionnelle de la capitale.

Malgré une interdiction de séjourner sur le territoire national, il est resté en France, mais sous un régime d'assignation à résidence lorsqu'il a été libéré en 2011. Une décision prise parce qu'il a été condamné à mort, par contumace, en Algérie (pays qu'il avait quitté en 1999), en raison de sa participation à des opérations du Groupe islamique armé (GIA).

De Savoie au Gers, en passant par la Bretagne et le Sud-Aveyron

Du coup, depuis quelques années, Merouane Benhamed vit dans différentes régions de l'Hexagone : Savoie, Gers, Charente-Maritime, etc. Jusqu'à son arrivée en Bretagne, à Châteaulin, où il a été condamné, en juillet dernier, à quatre mois de prison pour ne pas avoir respecté les obligations liées à son assignation à résidence. Après avoir passé quelques mois entre les murs de la maison d'arrêt de Brest, il semble donc que cet islamiste, toujours sous la protection de l'État français, a bénéficié d'un nouvel arrêté d'assignation à résidence, émanant du ministère de l'Intérieur. A Saint-Affrique, cette fois...

En réaction à cette nouvelle, l'élu saint-affricain d'opposition Sébastien David, qui siège au Conseil départemental, a interpellé dernièrement le nouveau préfet de l'Aveyron, Louis Laugier. "Nous avons en effet appris voilà quelques jours par les média locaux qu'était assigné à résidence dans un hôtel de St-Affrique, un individu ressortissant d'un autre pays, au parcours judiciaire pour le moins chaotique, ayant à son actif plusieurs actes terroristes d'une gravité absolue : condamné à 10 ans de prison par la justice française, condamné à mort par contumace par l'Algérie. De plus, son assignation à résidence est effective à quelques centaines de mètres de plusieurs établissements scolaires maternelles, primaires et secondaires, et l'on voit cet individu se promener en ville en toute quiétude."

L'élu Sébastien David interpelle le nouveau préfet

Et de poursuivre : "Sans aucune volonté de mettre en cause la rigueur des procédures judiciaires et administratives en cours, je me permets d'attirer votre attention, M. le Préfet, sur l'émoi qu'alimente une telle annonce, dans un contexte vous le savez où les questions de sécurité sont omniprésentes, et où les Français s'interrogent de plus en plus sur les orientations prises en la matière. Il me semble à minima que M. le Maire de Saint-Affrique, en sa qualité de garant de l'ordre public, aurait dû tenir informés ses élus municipaux et aussi, je le pense, solliciter leur avis sur cet asile."

Source : http://www.midilibre.fr/