Notre ministre de la Santé Marisol Touraine et sa collègue Pascale Boistard, chargée des Droits des femmes, ont demandé au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) un rapport sur ce douloureux problème. Résultat de l’enquête : « Toutes les femmes ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement sexiste ou d’agression sexuelle dans les transports en commun. » Et « dans la moitié des cas, les victimes sont mineures lorsqu’elles subissent leur première agression ».
« Les violences doivent d’abord être nommées pour que tout le monde en prenne conscience », répète Danielle Bousquet, la présidente du HCEFH. Car les femmes n’en sont pas assez conscientes, à ce qu’il paraît, et acceptent trop souvent les injures qui se banalisent. Et de rappeler qu’« un homme qui traite une femme de “salope” encourt pourtant six mois de prison et 22.500 euros d’amende ». Sauf, bien sûr, s’il s’appelle Nicolas Bedos et qu’il injurie Marine Le Pen, auquel cas c’est évidemment de l’humour. Pour la main aux fesses qui est assimilée à un viol, c’est 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Du coup, il paraît que les femmes « adaptent leur comportement ». Certaines renoncent à la jupe – mais bien peu au short, ou alors j’ai une très mauvaise vue ! – ou bien « restent debout pendant le trajet et ne s’assoient jamais à côté des hommes », écrit Libération. C’est peut-être parce que leur jupe est tellement courte qu’elles auraient les fesses à même la banquette sale, mais bon, hein, on ne va pas chipoter…
Bref, ces « violences entravent la libre circulation des femmes qui sont contraintes de s’adapter à ce système machiste. On leur refuse le droit d’être librement dans l’espace public », assène madame Bousquet.
Comme j’ai mauvais esprit, je vais poser une question : quelle est la limite du « librement » ? Qui harcèle, pourquoi, et comment ?
Hier, il faisait chaud dans Paris. Parfois très chaud, même… Une jeune femme attendait près de moi sur le quai du métro. En short. Un jean découpé frangé très très haut, laissant apparaître un bon huitième de fesse à l’arrière, et comme il bâillait sur l’avant, elle avait, selon l’expression imagée d’autrefois, « le divertissoir » parfaitement aéré.
Avec cela, l’air hautain. Celui, blasé, de la fille qui n’en peut plus d’être admirée. Semblable aux décharnées cagneuses qui défilent sur les podiums, elle entendait montrer que la beauté est un lourd fardeau à porter. Sifflée peut-être, regardée sûrement – y compris par moi-même -, j’imagine qu’elle est aujourd’hui une fervente militante de la lutte menée contre « le harcèlement sexiste et les violences dans les transports en commun ».
Je sais, on va me répondre qu’une femme peut bien se promener nue sous sa robe transparente si ça lui chante, qu’elle est libre de son image et de son corps et qu’il faut être tordu pour y voir l’once d’une provocation. C’est juste pour respirer à l’aise. Soit.
Simplement, on ne peut nous bassiner à longueur de temps avec la société « multiculturelle » et ignorer ce que cela implique. J’explique : pas un guide touristique qui ne mette en garde contre les tenues « indécentes » quand on part dans les pays du Maghreb et au-delà. Et pour tous, ou presque tous, les ressortissants de ces pays qui arpentent aujourd’hui nos rues, bien des femmes occidentales sont des p… Parce qu’elles en arborent, à leurs yeux, tous les codes, à commencer par la tenue. Et comment des hommes qui n’ont jamais vu leur mère sans son voile, et surtout pas leur femme nue, pourraient-ils considérer autrement une fille qui prend le métro les fesses à l’air et les seins itou ?
Résultat : d’aucuns rêvent de créer l’apartheid dans les transports : 35 ans après avoir supprimé la 1re classe dans le métro, on songe maintenant à y séparer les hommes et les femmes. Quel progrès !