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jeudi, 28 août 2014

Les Grosses Têtes : avec Ruquier, on ne gagne pas au change (par Caroline Artus)

Publié par Guy Jovelin

Les « Grosses Têtes » changent de tête : RTL a décidé de troquer Philippe Bouvard et sa bande pour Laurent Ruquier et la sienne. Si certains sociétaires et grands humoristes actuels tels Bernard Mabille, Jean-Jacques Peroni et Jacques Mailhot continueront de prêter à l’émission leur ton décapant, d’autres tronches font leur apparition.

D’abord, Steevy Boulay, un ancien lofteur aux deux « Gérard de la télévision » : celui, en 2006, du pire animateur ou chroniqueur aux capacités intellectuelles contrariées et, en 2010, celui de l’animateur qui porte bien son nom. Grand ami de Ruquier, une petite tête qui plombera les futures Grosses Têtes ?

Yann Moix, dans un autre registre, n’est pas mal non plus. « Heureusement que l’islam existe […], l’islam nous préserve de beaucoup de problèmes », assenait-il l’année dernière. Profond.

Et Marcela ! Marcela qui ? Mais la Marcela de DSK, pardi ! Nom de famille Iacub. La famille, elle n’aime pas trop. À commencer par les bambinos : « Le pire ennemi des femmes, c’est l’enfant, c’est la famille. » D’ailleurs, elle n’en a pas. Tant mieux. Parce qu’avoir une maman pour qui « l’âme, l’amour, l’estime, rien de cela ne compte ; la jouissance, c’est de la technique », on a connu mieux. Puisque selon elle, faire l’amour, c’est comme faire cuire un œuf, elle préfère avoir un chien. Et, aucun rapport, dans son livre Œdipe reine, elle dévoile ce qui semble être une obsession : la sodomie. On écrit ce qu’on peut. Et on a le droit de regretter Macha Méril.

Il y a aura aussi Michèle Bernier, une indécrottable Enfoirée, et Caroline Diament qui taxait Christine Boutin de catholique intégriste parce qu’elle avait la trouille qu’on l’empêche de faire ce qu’elle veut de son corps. Une courageuse.

Bref, là où la bande à Bouvard mélangeait le macho taciturne et sardonique Kersauson avec l’autodérision de Sim, le mordant de Jean Yanne avec la malice de la sexy Amanda, le désopilant humour de Guy Montagné, la gouaille et la vivacité de Carlos, en plus de toute la diversité d’horizons de tous les autres – Perrin, Bellemare, Perrot, ou Thierry Roland au rire inimitable –, chez Ruquier, on sent bien qu’on va se retrouver dans l’entre-soi confortable de l’idéologie admise. Alors, on invitera aux nouvelles têtes des exceptions qui confirment la règle. De temps en temps. Comme Lorànt Deutsch, un royaliste… mais de gauche.

À la culture certaine, à l’irrévérencieux souvent, à la truculence tout le temps risquent bien de succéder la rareté de la culture, le cru du c.. et, à la moquerie maligne, les attaques faciles et les médisances nuisibles. Là où les Français riaient ensemble toutes convictions politiques et sociétales confondues, la composition de la nouvelle équipe augure d’une uniformité de pensée triste à pleurer. Un outil de propagande pour la majorité au service des minorités ?

Alors, qu’aurait bien pu avoir envie de transmettre Philippe Bouvard – la figure de proue des Grosses Têtes, le routard de la citation aux 84 printemps – à ce successeur qu’il n’a pas choisi ? Rien.

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