Patrick Pelloux et dix autres rapaces de Charlie Hebdo, dont Laurent Léger, journaliste, et Luz, dessinateur, exigent de la direction du journal d’être associés au capital du torchon antifrançais. Certains, présents depuis de nombreuses années au sein de la rédaction, n’avaient jamais fait une telle demande. Ils ont engagé deux avocats pour faire aboutir cette demande qui apparaît très peu désintéressée, et créé un collectif pour obtenir une « répartition égalitaire du capital ». Les onze rescapés exigent de leur direction d’être élevés au statut d’« actionnaires salariés à parts égales ».
Durant toutes ces années, ils n’ont jamais souhaité être associés financièrement à un journal que personne ne lisait et qui était chroniquement déficitaire, survivant grâce aux subventions et aux appels au don. C’était avant l’éradication de la rédaction en janvier dernier… et surtout avant les environ 30 millions d’euros récoltés par le torchon depuis auprès des pouvoirs publics – donc volés aux contribuables –, d’institutions publiques – également volés aux contribuables –, des entreprises – volés aux consommateurs et aux actionnaires –, et de particuliers.
L’annonce en a été faite durant la conférence de rédaction – celle-là même qui avait été interrompue en janvier par les frères Kouachi – mercredi. Elle a provoqué une fracture au sein de la rédaction et un sentiment très désagréable chez tous les pigeons.
« La direction l’a appris mercredi. Nous prenons acte des souhaits des salariés d’être associés à la vie du journal. Mais nous sommes très loin de la réflexion sur l’actionnariat. […] Riss est encore à l’hôpital, les parts de Charb sont gelées par la succession. Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère » a précisé un avocat des propriétaires attaqués du torchon. Ces derniers seraient « navrés » et opposés à cette demande.
Le torchon est actuellement détenu à 40 % par l’un des membres de rédaction, Riss, nouveau directeur de la publication ; les parents de son prédécesseur, Charb, doivent hériter d’autant ; le reste appartient au directeur général Éric Portheault.
« Pour le moment, on n’est pas associé aux choix. Il n’y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s’est passé les salariés veulent être davantage acteurs de l’entreprise. […] À partir du moment où une entreprise est décimée, vous vous sentez complètement liés à elle. Il ne s’agit pas de se partager le gâteau. L’argent ne nous intéresse pas » a tenté de se justifier Patrick Pelloux en réclamant sa part des 30 millions.