jeudi, 21 juillet 2016
Nice : le tueur a mûri son projet pendant des mois , 1278 appels et SMS échangés avec ses complices
Publié par Guy Jovelin le 21 juillet 2016
Une semaine après le terrible attentat qui a fait 84 morts le 14 juillet à Nice, le procureur de Paris, François Molins a annoncé jeudi que l'enquête menée par les différents services de police avait connu des «avancées notables». Quatre hommes et une femme, arrêtés car ils étaient en contact avec Mohamed Lahouaiej Bouhlel avant la tuerie ou sont soupçonnés de lui avoir fourni un pistolet, ont été déférés jeudi matin et ont été présentés à des juges d'instruction antiterroristes.
Il s'agit de Ramzi A., franco-tunisien né le 28 novembre 1994 à Nice, de Chokri C., Tunisien né le 11 juillet 1979, d'Artan H., Albanais né le 30 janvier 1978, de Mohamed Oualid G., franco-tunisien né le 19 février 1976 et d'Enkeledja Z., née le 3 mars 1974, de nationalité française et albanaise.
«Nique le camion»
Ils sont toujours entendus, a souligné le procureur. A ce stade des investigations, il apparaît que de nombreux contacts téléphoniques ont eu lieu entre ces personnes avec le tueur fou au camion, Mohamed Lahouaiej Bouhlel. «Les investigations menées depuis la nuit du 14 juillet dernier n'ont cessé d'avancer et ont permis non seulement de confirmer plus encore le caractère prémédité du passage à l'acte mortifère de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, mais également d'établir que ce dernier avait pu bénéficier de soutiens et de complicités dans la préparation et la commission de son acte criminel», a souligné le procureur, en évoquant l'exploitation des données téléphoniques et informatiques.
Détaillant les résultats de ces exploitations, le procureur est formel. Mohamed Lahouaiej Bouhlel a pu bénéficier de complicités et «semble avoir envisagé et mûri plusieurs mois avant son passage à l'acte». Il a indiqué que des SMS ont été échangés entre le tueur et l'un de ces complices, un certain Choukri. S, lui conseillant de «charger le camion de fer, de le niquer, couper les freins et moi je regarde».
Des échanges de SMS depuis un an
Des images relevées sur le portable du terroriste attestent d'un acte prémédité avec un soutien logistique important de ses complices déférés devant la justice. Pour exemple, le procureur souligne que l'exploitation des téléphones et des ordinateurs a permis de détecter 1 278 échanges entre le terroriste de Nice et ses complices entre juillet 2015 et juillet 2016. Le tueur avait des clichés sur son téléphone du feu d'artifice, à Nice, en 2015, avec des zooms sur la foule. Une autre photo d'un concert sur la Promenade des Anglais, théâtre de son effroyable attentat, avec, toujours, un zoom sur la foule.
«Le parquet a ouvert à la mi-journée une information judiciaire des chefs de participation à une association de malfaiteurs terroristes, en vue de la préparation d'un ou plus crimes d'atteinte aux personnes», a indiqué François Molins. Toutes ces infractions «étant en relation avec une entreprise terroriste», a-t-il précisé. Il a indiqué avoir requis le placement en détention provisoire de ces cinq personnes, qui ne sont «pas connues des services spécialisés de renseignement».
L'attentat a fait 84 morts et 331 blessés. Le pronostic vital de 15 d'entre eux est toujours engagé.
Source : leparisien
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