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vendredi, 05 mai 2017

Le port du voile désormais autorisé par la Fiba

Publié par Guy Jovelin le 05 mai 2017

La nouvelle règle a été «développée pour minimiser le risque de blessure et préserver une uniformité de couleur avec le reste de l'équipement vestimentaire».

Basket - Yann Soudé - Des internationales afghanes voilées. (AFP)

Des internationales afghanes voilées. (AFP)

Réunis mercredi à Hong Kong, les membres du Bureau central de la Fiba ont approuvé «la proposition soumise par la commission technique qui autorise le port du voile pour les joueuses». Ratifiée jeudi par le Congrès de l'organisation, elle entrera en vigueur le 1er octobre. L'instauration de cette nouvelle mesure a été motivée par le fait que «dans certains pays, le code vestimentaire, qui impose que la tête et/ou le corps entier soi(en)t recouvert(s), n'était pas adapté»aux règlements de la Fiba. 

Noir, blanc ou de la même couleur que le maillot

En 2014, l'équipe féminine du Qatar avait par exemple renoncé à participer aux Jeux Asiatiques en Corée du Sud après que le port du hijab sur le terrain a été refusé à ses joueuses.

La décision de la Fiba met fin à une interdiction de 20 ans des couvre-chefs religieux, initialement imposée pour des raisons de sécurité. «La nouvelle règle a été développée afin de minimiser le risque de blessure et de préserver une uniformité de couleur avec le reste de l'équipement vestimentaire», précise l'organisation internationale. Le voile, turban ou la kippa devront être blancs, noirs ou de la même couleur que celle du maillot. Il devront ne pas couvrir entièrement ou partiellement une partie du visage et ne pas être dangereux pour autrui.

 

Source : lequipe

mardi, 29 septembre 2015

Port du voile: «La Suisse servira d’exemple»

Publié par Guy Jovelin le 29 septembre 2015

Interview: Christine Talos Mis à jour à 14h29

La droite dure s'apprête à lancer une initiative pour interdire de cacher son visage dans l'espace public. La burqa est visée. Interview avec l'UDC valaisan Oskar Freysinger

 

Les opposants à la burqa et à toute dissimulation du visage dans l'espace public rongent leur frein. En attendant l'aval de la Chancellerie fédérale, la droite dure se prépare à récolter des signatures pour son initiative inspirée de celle acceptée par 58,1% des Tessinois en 2013. Selon le texte, personne ne devrait avoir le droit de se couvrir le visage ou de le cacher dans l'espace public, dans des lieux accessibles à tous (exceptés les sites sacrés) ou utilisés pour offrir des prestations au public. Interview avec le conseiller d'Etat UDC valaisan Oskar Freysinger, membre du comité d'initiative.

<%=misc::zitat%> - Vous lancez cette initiative populaire alors qu’une initiative parlementaire sur le même thème a déjà été approuvée ce printemps par la Commission des institutions politique s du Nat ional. Pourquoi ?

Oskar Freysinger - J'ai moi aussi lancé une motion à ce sujet qui était beaucoup plus consensuelle que cette initiative et elle a été refusée par le plénum. Nous avons dès lors très peu d'espoir qu'elle soit acceptée au final. Par contre, avec notre initiative populaire, on met une pression sur le Parlement pour qu'il agisse dans ce domaine qui doit être à mon avis légitimement traité de la manière que nous proposons.

C'est surtout une bonne façon de faire de la publicité à l'UDC, comme par hasard, juste avant les élections fédérales du 18 octobre, non?

Oui bien évidemment ! Je ne le nie pas. Mais il y a 4 ans, personne n’a fait le reproche aux partis écologistes d’utiliser Fukushima pour se faire des électeurs! Je ne vois pas pourquoi, si certains peuvent le faire, pour les autres, cela serait un scandale.

Le port de la burqa ou du niqab concernent très peu de monde en Suisse, quel ques cen taines de personnes au maximum. Votre initiative est-elle vraiment indispensable?

Cela représente quand même un certain nombre de femmes qui vivent dans leur prison grillagée. Mais c'est pas le nombre qui est déterminant, c'est le principe. Si l’on vit en Suisse, on exprime librement son opinion et on se parle à visage découvert, les yeux dans les yeux. Et la liberté des femmes, c’est aussi d'être les égales des hommes. Or le voile consacre une position de la femme où elle est dépendante et inférieure en droit de l’homme. C’est une vision que nous combattons depuis des décennies et que les féministes combattent. Alors je ne comprends pas pourquoi celles-ci ne sont pas à notre place à cette table aujourd’hui.

Pratiquement, vous avez prévu des exceptions dans la loi. Ainsi les médecins et les participants à des carnavals auront le droit de porter un masque de même que les motards un casque. Par contre, rien pour les touristes, comme ce ux qui viennent des pays du Golfe à Genève. Pourquoi?

Notre initiative concerne principalement les gens établis en Suisse. Car pour les touristes, il n’y a pas besoin d'exception. Ces femmes ne se baladent pas toutes seules en ville, avec leur voile. Elles sont souvent entourées de gardes du corps, leur cheik les contrôle de très près. Elles arrivent avec leurs grosses voitures devant une bijouterie de luxe, elles y entrent, elles achètent et repartent aussitôt. Et je vous rappelle que le voile intégral n’est pas une exigence doctrinale de l’islam. On a vu que la Cour européenne des Droits de l'Homme a entériné la décision française et que le Tribunal fédéral a donné raison aux Tessinois qui se sont déjà prononcés sur le sujet. Nous n'avons donc aucun problème juridique.

Ceux qui craignent le plus cette initiative ne sont pas de gauche, ce sont les milieux du tourisme et de l’hôtellerie. Ne craignez-vous pas, vous en tant qu e repré sentant d’un canton touristique comme le Valais, que le secteur souffre de votre initiative ?

Si c'était les femmes en burqa qui pouvaient sauver le tourisme valaisan, cela se saurait! Cela dit, on nous a avancé exactement les mêmes arguments avec les minarets, on nous a dit qu’il y aurait une baisse des touristes du Golfe dans la Genève internationale, et il n’y en a jamais eu autant ! Car les musulmans comprennent que chez nous les lois sont différentes et ils s'adaptent. Il n’y a pas eu la moindre baisse touristique depuis la loi sur l’interdiction des minarets. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent maintenant.

Concrètement, comment voulez-vous contrôler que les femmes ne portent pas le voile intégral en Suisse et que fait-on ensuite si elles continuent de le porter? On les arrête ?

C’est la loi d’application qui le définira. Mais on peut leur demander d’enlever leur voile ou de réintégrer leur voiture ou un autre lieu privé. Mais si vous voulez sortir en Suisse, vous le faites à visage découvert. Point.

Ne pensez-vous que l’interdiction de porter le voile intégral va porter atteinte à l’image de tolérance de la Suisse dans le monde ?

Il faudrait tolérer l’esclavagisme d’une minorité masculine sur une majorité féminine ?! Je crois que la Suisse servira d’exemple avec un peuple qui s’exprime librement, et qui prend des décisions souveraines en parfaite adéquation avec la Cour européenne des Droits de l’Homme qui plus est. Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait porter atteinte à l’image de la Suisse. Au contraire.

(nxp)