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mardi, 16 février 2016

Volkswagen, YouTube, renseignement... Un journaliste énumère les enquêtes retoquées par Canal+

Publié par Guy Jovelin le 16 février 2016

Vincent Bolloré, le 29 septembre 2015. - AFP F.R.

« Volkswagen, entreprise de tous les scandales », « Le monde selon YouTube », « François Homeland » (sur le chef de l’Etat et les guerres), « Attentats : Les dysfonctionnements des services de renseignement », « Les placards dorés de la République » (consacrés aux emplois fictifs dans la fonction publique), « La répression made in France » (dédié à l’exportation, par la France des matraques électriques et autres outils de répression), « Nutella, les tartines de la discorde » Autant de sujets d’enquêtes que vous ne verrez pas à la télévision. En tout cas, pas sur Canal +.

Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint de Spécial Investigation, l’émission de Canal +, a confié sur le plateau d’arretsurimages.net que toutes ces propositions d’enquêtes ont été retoquées par la chaîne cryptée. Selon le journaliste, la direction a fait savoir qu’elle tenait « avant tout à défendre les intérêts du groupe Canal et estime qu’il est préférable d’éviter certaines attaques frontales ou polémiques à l’encontre des partenaires actuels ou futurs du groupe ».

« Il n’y aura plus d’enquête sur le monde bancaire »

« Autant vous dire qu’on reçoit beaucoup moins de projets d’investigation », déplore Jean-Baptiste Rivoire en expliquant que « les agences de presse qui essaient de travailler pour Canal + se creusent la tête pour essayer de savoir qui sont les partenaires actuels ou futurs éventuels de Vincent Bolloré [le président du conseil de surveillance du groupe Canal +]. »

Le journaliste de Canal + avance ainsi qu’« il n’y aura plus d’enquêtes sur le monde bancaire » diffusées sur l’antenne de la chaîne cryptée. Le reportage consacré au Crédit Mutuel et l’accusant d’évasion fiscale a semble-t-il fait jurisprudence. Rejeté par Canal +, il avait finalement été diffusé sur France 3, en octobre, dans le magazine Pièces à conviction.

Jean-Baptiste Rivoire raconte que Vincent Bolloré s’est exprimé sur cette censure le 3 septembre en comité d’entreprise (CE) : « Il a assumé en disant : "Ce n’est pas de la censure, c’est de la connerie. (…) Il ne faut pas embêter les partenaires du groupe, attaquer la BNP ou le Crédit Mutuel, c’est débile" ». Des propos qui figureraient dans le compte-rendu écrit du CE.

 

Source : http://www.20minutes.fr/