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samedi, 12 juillet 2014

ll a 6 ans, et les vacances sont pour lui une délivrance… (par Caroline Artus)

Publié par Guy Jovelin

 

Il a 6 ans, et depuis le mois de février, à l’école Anatole France de Arras, un petit garçon est allé en classe, la boule au ventre tous les matins, terrifié à l’idée de subir un nouvel assaut de son tortionnaire, un autre élève de l’établissement.

Il avait été découvert dans les toilettes, en partie dénudé, du papier toilette dans la bouche et une pastille de javel entre les fesses, son bourreau debout à ses côtés. La maman a porté plainte le 18 février et la direction ayant signalé les faits à l’académie, l’école finira par priver l’agresseur en culottes courtes de récréation, de cantine, de piscine et d’activités périscolaires pendant un mois. Trente « longs » jours à l’issue desquels elle demandera à la mère de la victime son consentement pour qu’il revienne dans la cour. Un mois, c’était plus qu’il n’en fallait pour faire entendre raison à un gamin de moins de 8 ans débordant d’imagination. Sauf que cela ne s’est pas passé ainsi.

Alors que l’auteur des violences sexuelles, depuis sa réinsertion à la récré, est revenu à la charge, menaçant la petite victime de la frapper s’il elle n’acceptait pas de redevenir copain avec lui, fin mai, le vice-procureur, en réponse à la plainte et bien qu’elle ne prétende pas « qu’il n’y a pas eu d’infraction » décide de classer l’affaire évoquant l’irresponsabilité de l’auteur en raison de son âge.

Deux mois de vacances pour le petit garçon, c’est un peu deux mois de sursis – avec une boule au ventre juste un peu plus petite – avant de retrouver le chemin de l’école, laquelle n’offrira sans doute guère plus de garanties pour sa sécurité. Celle-ci, d’ailleurs, n’a pas souhaité commenter l’affaire pour « le bien des enfants » : victime ou tortionnaire, c’est l’application de l’égalité pour tous.

C’est injuste ? Mais non voyons, l’essentiel est de sauver la morale républicaine et laïque : ne pas discriminer. Surtout que lorsqu’on n’a pas 8 ans, estime Elise Bazzolo, vice-procureur de la République du tribunal d’Arras, « il s’agit de la même situation qu’avec un handicapé mental profond. L’enfant ne sait pas ce qui est bien ou mal, et, pénalement, on ne peut le poursuivre ». Avec semblable jugement, Madame le procureur va faire d’une pierre trois coups : se mettre à dos non seulement les parents de la petite victime, ceux de l’auteur de sévices sexuels sordides, mais aussi, par-dessus le marché, les parents d’handicapés mentaux ! L’important, puisqu’on vous le dit, c’est de ne pas stigmatiser.

Alors que les élèves ont de moins en moins de raisons de redouter l’école bienveillante socialiste qui leur consent avec enthousiasme des connaissances au rabais et, en prime, la suppression des « notes-sanction », le petit garçon d’Arras fait partie des 10% d’élèves victimes de harcèlement : moqueries, brimades, insultes, racket, menaces, coups, violences sexuelles. Selon une étude de l’Unicef France, 7% des élèves du primaire et du collège disent ne pas se sentir en sécurité dans leur environnement scolaire. En somme, moins il y a de raisons d’avoir l’estomac en compote en allant en classe, plus les motifs pour stresser sont nombreux ; en 2013, pour le concours de professeur des écoles, il était stipulé que « le devoir de tout enseignant » était, entre autre, d’éduquer les élèves à devenir « des hommes et des femmes agréables à fréquenter. » Zéro pointé en ce qui concerne la terreur de moins de 8 ans.

Il ne reste plus qu’à souhaiter au petit garçon traumatisé la possibilité de changer d’école… Aux plus gênés de s’en aller ?

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