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lundi, 02 novembre 2015

Les «experts» de la police en grève

Publié par Guy Jovelin le 02 novembre 2015

Beaucoup d'affaires sont résolues grâce aux analyses dans les laboratoires spécialisés. /Photo DDM, archives Thierry Bordas.

Beaucoup d'affaires sont résolues grâce aux analyses dans les laboratoires spécialisés. /Photo DDM, archives Thierry Bordas.

Les spécialistes de la police technique et scientifique sont en grève demain, mardi 3 novembre, àToulouse comme partout en France. Ils demandent la «reconnaissance d'un statut» alors qu'ils exercent des missions essentielles dans la résolution des enquêtes.


Une centaine d'identifications par mois à Toulouse
Une enquête sans relevé d'indices ni d'empreintes, c'est un peu comme une voiture sans les roues : ça n'avance pas ! Maillons essentiels dans les résolutions des crimes et des délits, les «experts, ces fameux spécialistes de police technique et scientifique (PTS), guest stars des séries TV américaines, équipés de gants et d'appareils photos, traquant des traces menant aux preuves, sont au bord de la crise de nerfs. Ce mardi 3 novembre, ils descendent dans la rue pour une journée de grève nationale. À Toulouse, toutes les catégories (agents, techniciens ou ingénieurs) de la police technique et scientifique se rassemblent dès 12h15, devant le commissariat central pour réclamer «une véritable reconnaissance de la filière». Après la révolte des policiers, début octobre et la colère noire des avocats, c'est autour des experts, personnels du laboratoire de police scientifique, de la police judiciaire ou du groupe d'enquête de criminalistique (Gec) de faire pression sur le gouvernement.

Car si ces héritiers d'Alphonse Bertillon travaillent pour un grand nombre d'entre eux au sein de la police judiciaire, s'ils se déplacent, jour et nuit, sur les scènes de crime comme tout enquêteur, ils ne se sentent pas considérés comme des policiers. «On demande une vraie reconnaissance de notre filière et la création d'un statut conformément à ce que nous avait promis le ministère de l'Intérieur», assure Eric Mora, secrétaire régional du syndicat majoritaire SNPPS Unsa. «Nous demandons au gouvernement et à notre administration la reconnaissance de la pénibilité de notre métier. Outre la création d'un statut actif de police scientifique, cela doit être également concrétisé par l'intégration de notre prime IPTS dans le calcul pour la retraite, par l'obtention de la bonification quinquennale et par la possibilité d'un départ à la retraite anticipée», décrypte le syndicaliste. Un train de revendications déjà formulées en 2010 lors d'un précédent mouvement de grogne. Mais depuis 5 ans, «rien n'a changé pour nous», constate l'intersyndicale. L'apport des experts sur chaque enquête contribue à incriminer ou innocenter un suspect. En 2014 en France, ces «paparazzis du crime» ont relevé 25000 traces identifiées, contre 26000 pour l'année en cours. À Toulouse, c'est une centaine de traces identifiées chaque mois et un fichier national automatisé des empreintes digitales qui s'enrichit tous les jours. Un abattage énorme qui démontre toute l'importance de ces techniques d'enquête au service des affaires les plus sensibles : meurtre de la jeune mécanicienne d'Airbus, en février dernier à Toulouse, et nombreuses affaires de cambriolage (6000 dossiers chaque année traités par les policiers), de braquage ou de viol.


Contre la délinquance

Ces agents, techniciens ou ingénieurs de catégorie A, B ou C sont recrutés par voie de concours et peuvent intégrer soit des labos, soit des services régionaux d'Identité judiciaire. Le salaire de base est de

1 500€.

La police technique et scientifique contribue à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, mais aussi à la lutte contre la petite et la moyenne délinquance au quotidien.

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