Eric Piolle, le maire de Grenoble (EELV), a subventionné un festival de « street art » à hauteur de 25.000 euros, dont une fresque représentant deux policiers matraquant Mariane à terre, porteuse du drapeau tricolore lacéré.
Suite à la légitime réaction en chaine qui s’en est suivie, Eric Piolle assume entièrement, en se posant comme le garant de la liberté d’expression, affirmant ne « pas comprendre la polémique ».
Il est à noter que parmi les indignés officiels figurent des élus de tous bords, mais aussi le Directeur Départemental de la Sécurité Publique de l’Isère, et Bernard Cazeneuve, qui a « fermement réagi » à sa manière : avec un tweet de soutien aux policiers ! Nous l’avons connu bien plus prompt à ester en justice !
Pour désamorcer, Eric Piolle a fait savoir que le mur supportant la fresque doit être prochainement détruit (ce serait une question de jours ou de semaines), et se permet de rappeler la grande manifestation de soutien qui a suivi l’attentat de Charlie Hebdo. L’organisateur du festival, quant à lui, a précisé que « l’artiste anonyme » a nommé depuis sa fresque « L’Etat matraquant la Liberté »… La belle affaire.
Ces pirouettes visant à justifier l’injustifiable sont purement et simplement inacceptables, en ce qu’elles constituent un bras d’honneur adressé à celles et ceux qui protestent, considérés comme des ignares n’ayant rien compris à la démarche de l’artiste de rue ayant perçu de l’argent public, et comme des pourfendeurs de nos libertés fondamentales.
Il convient de recadrer vertement le maire de Grenoble. Nous savons le prix de la liberté. Notre liberté d’expression, nous la payons chaque jour au prix fort, au point que tout le monde s’accorde sur le fait qu’elle est depuis longtemps à géométrie variable dans notre pays. Là n’est pas le problème.
Le problème, c’est lorsqu’un maire tel qu’Eric Piolle, dont il convient de préciser qu’il est vivement critiqué pour sa gestion, notamment en matière de sécurité (il a réussi en un temps record à braquer contre lui sa police municipale, qu’il a notamment refusé d’armer alors que tout avait été prévu par la municipalité sortante), se prend pour le garant de nos libertés fondamentales, ce qui en dit long sur la mégalomanie du personnage.
Le problème, c’est lorsqu’un maire tel qu’Eric Piolle, dont il convient de rappeller que la commune est particulièrement criminogène, se prend une volée de protestations officielles et qu’il refuse d’en tenir compte, faisant mine de ne pas comprendre l’immense outrage dont il s’est rendu responsable avec l’argent de ses administrés.
Le problème, c’est lorsqu’un maire tel qu’Eric Piolle, sous couvert de protester contre une « polémique » dont il est lui-même responsable, se fait de la publicité sur le sang versé par les centaines de policiers blessés depuis le début des manifestations sur la Loi Travail (des dizaines par semaine actuellement), et dans un contexte – faut-il le rappeler – où deux d’entre eux ont récemment payé de leur vie d’être ce qu’ils étaient : des serviteurs de l’Etat au service de la population.
Le problème, c’est lorsqu’un maire tel qu’Eric Piolle refuse de retirer la fresque qui incite clairement à la haine anti-flics, et bien entendu d’exprimer ses excuses face à la vague de protestations la concernant, en arguant de poncifs fallacieux. Il aurait répondu « je vous emmerde » que les choses eut été moins blessantes.
Le problème enfin, c’est que des gens puissent voter pour des tocards tels qu’Eric Piolle (je fais usage de ma « liberté d’expression »), sans comprendre qu’en confiant la gestion de leur ville à ce genre de personnage ils vont droit dans le mur, qu’il soit ou non couverts d’une fresque honteuse.
A Grenoble, ce n’est pas tant le « mur de la honte » qui doit être démoli que la politique du « maire de la honte »…
Sébastien JALLAMION
Source : ripostelaique
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