Quatre policiers ont été blessés samedi, dont deux «sérieusement», par une dizaine de personnes qui ont lancé sur leurs véhicules des cocktails Molotov à Viry-Châtillon (Essonne). Les violences se sont produites dans la cité difficile de la Grande Borne, selon une source policière.
«L'équipage qui se trouvait dans un véhicule de police était chargé de la surveillance d'une caméra vidéo près d'un feu rouge à Viry-Châtillon. Une dizaine d'individus s'en sont pris à eux avec des jets de cocktails Molotov», a indiqué cette source, précisant que cette agression avait eu lieu peu avant 15 heures. «Deux policiers ont été sérieusement blessés. Ils souffrent d'importantes brûlures et ont été conduits dans un hôpital parisien», a-t-elle ajouté.
D'autres policiers arrivés en renfort dans une deuxième voiture «ont essuyé eux aussi des jets de cocktails Molotov», a poursuivi la source policière. Ils ont été «légèrement blessés et très choqués, et évacués vers un centre hospitalier». Une source judiciaire a fait état du même bilan humain. Les deux voitures de police attaquées ont été incendiées et détruites. «On peut penser que c'était organisé et prémédité», a déclaré le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, qui s'est rendu sur place et s'est dit «scandalisé».
Une cité sensible
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné dans l'après-midi des «actes d'une extrême gravité» précisant que tout était mis en œuvre pour «interpeller les auteurs de ces actes intolérables».
François Hollande a dénoncé samedi comme «inqualifiable et intolérable» l'agression des quatre policiers , appelant à ce que les auteurs soient «condamnés à une peine à la mesure de la gravité de leur acte». En début de soirée, le premier ministre, Manuel Valls avait déclaré que «les auteurs de ces attaques seront poursuivis sans relâche et traduits en justice. Au moment où les forces de l'ordre répondent avec courage aux menaces auxquelles notre pays est confronté, des actes aussi intolérables appellent des sanctions exemplaires»
D'importants renforts policiers ont été envoyés sur place. À ce stade, aucune interpellation n'a été opérée, selon la source policière. Ces violences sont survenues dans la cité de La Grande Borne, à un feu rouge qui a été longtemps le théâtre de vols à la portière avec violence. Depuis plus d'un an, la mairie tente de reprendre le territoire aux agresseurs à ce carrefour dit «du Fournil», du nom de la boulangerie voisine, et y a dans ce but installé une caméra de vidéosurveillance, que les policiers attaqués étaient chargés de surveiller. Cette caméra est toute neuve: la précédente avait en effet été détruite il y a deux semaines à l'aide d'une fourgonnette volée, utilisée comme voiture-bélier puis incendiée au cocktail Molotov. La scène, violente, s'était déroulée à l'heure du déjeuner, sous les yeux de nombreux passants.
Un périmètre de sécurité a été mis en place autour du carrefour. Les deux véhicules, stationnés sur un trottoir, sont entièrement calcinés. De nombreux policiers, armés de lanceurs de grenades lacrymogènes et de boucliers et casqués se sont postés à l'entrée de la cité, de même que des camions de CRS. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné «avec la plus grande fermeté ces actes d'une extrême gravité». Le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, est arrivé sur place vers 18 heures. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale de l'Essonne.
«On a affaire à des assassins mais nous travaillons de concert avec l'État. Cette attaque va accélérer les choses. La prochaine étape, c'est d'aller à l'intérieur de la Grande Borne pour faire cesser tous ces trafics car c'est bien ça que la caméra dérange», a déclaré le maire Jean-Marie Vilain (UDI).
Source : lefigaro
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