Parce qu'elle n'arrivait plus à payer les honoraires d'orthophonie et de psychomotricité de sa fille handicapée de 7 ans, la maman de Myléna s'est vu retirer la garde de son enfant par la justice. La justice a considéré que le non-paiement de ces séances serait un manquement suffisant pour retirer l'enfant à sa mère. Atteinte de dysphasie (troubles spécifique du développement du langage oral), la jeune fille doit bénéficier de nombreuses consultations chez le psychomotricien. Des séances qui coûtent en moyenne 40 euros et qui ne sont pas remboursées par l'Assurance maladie. Depuis cette décision de justice, le 19 mai dernier, la maman de Myléna, qui l'élève seule et avec peu de moyens, s'est enfuie avec elle.
"Jamais vu une décision de justice aussi rapide"
Cette décision de justice a énormément choqué et mobilisé de nombreuses associations qui luttent contre le handicap. Une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 16.000 signatures pour dénoncer cette décision, qui s'est appuyée sur le rapport de deux enquêtrices, qui ont depuis été remerciées et remplacées. L'enquête a été reprise au début et l'examen du recours prévu pour le 6 octobre prochain a été avancé à la semaine prochaine devant des magistrats de Montpellier. La maman devra s'y présenter aux côtés de son avocat. Un avocat qui explique sur RMC qu'en 30 ans de carrière, il n'avait jamais vu "une décision de justice aussi rapide, et aussi dure" que celle qui a frappé la maman de Myléna, qui ne bénéficie quasiment d'aucune aide de l'État pour élever sa fille.
"C'est l'emblème de toutes ces mamans qui demandent de l'aide"
En soutien à cette maman, et pour "faire entendre le cri de toutes les familles qui sont dans le même cas", quatre membres du collectif "Émilie Handicap" ont entamé ce lundi 19 juin une grève de la faim, place de la République à Paris. "La maman de Myléna c'est l'emblème de toutes ces mamans qui demandent de l'aide, explique Karine Héguy, fondatrice du collectif Emilie Handicap, du nom d'une autre fillette en difficulté. C'est vraiment la colère, le sentiment d'injustice de la double peine: le fait d'avoir un enfant handicapé et de devoir se battre pour obtenir des aides. Vous avez un gouvernement qui s'est fortement engagé sur le handicap, aujourd'hui nous leur demandons de l'aide: nous avons besoin de structures et de financements des soins qui ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale. C'est vraiment un problème général et national, pas que de celui de Myléna. Tant que nous n'obtiendrons pas de réponse, nous resterons ici, sans manger, pour qu'on puisse faire entendre le cri de toutes les familles qui sont dans la même situation."
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