La couchette, l’oreiller en plumes, la couette douillette, le champagne et les verrines au foie gras, six voyageurs par travée quand les autres s’y entassent à dix les genoux sous le menton… On le comprend, le gars Mélenchon, la classe affaires, c’est tout de même plus confortable pour s’envoyer en l’air que les bétaillères du petit peuple !
Il est comme ça, notre leader de La France insoumise : il aime son confort. Alors la semaine dernière, pour son petit raout à La Réunion pendant que la valetaille se disputait les merguez à la Fête de l’Huma, il s’est offert – pardon, nous et nos impôts lui avons offert – un aller-retour en classe affaires. 11.000 km dans chaque sens, les orteils en éventail.
J’étais à La Réunion en juillet dernier. J’ai voyagé sur Air Austral, une compagnie moins onéreuse et plus accueillante – eh oui ! – que notre prétentieuse Air France. Un 747 flambant neuf avec un pont pour accueillir les VIP en route vers les tropiques. Le temps de m’acheminer vers la sortie (il faut débarquer 500 passagers), j’ai discuté avec le steward de ce service, nouveau sur ces vols, qui permet à des passagers fortunés de ne pas être contraints de frayer avec le petit peuple. Je l’interroge sur la clientèle… Il reste évasif. Je lui dis alors : « C’est surtout destiné aux politiques qui viennent faire la danse du ventre à chaque campagne électorale, non ? » Réponse : « Vous avez tout compris. »
Jean-Luc Mélenchon n’a toujours pas digéré son échec à la présidentielle, répétant à qui veut l’entendre – ou ne le veut pas, d’ailleurs – qu’il devrait être à l’Élysée. Et s’il était à l’Élysée, il aurait son Air Force One à lui. Raison pour laquelle, sans doute, il ne colle son auguste derrière que dans des fauteuils de première classe. Quoique… en 2013, déjà, interrogé au Salon du Bourget alors qu’il testait un nouveau siège, le défenseur des « gens », et surtout des « petites gens » à ce qu’il dit, déclarait : « J’ai passé l’âge d’aller me faire briser le dos en classe économique parce qu’ils vous mettent comme des sardines là-dedans. C’est une honte ! Le transport aérien, les trois quarts du temps, est extrêmement désagréable. »
Et dire que tant de gens rêvent de pareils désagréments !
Mélenchon est donc allé à La Réunion en classe affaires : coque enveloppante, siège qui devient « lit spacieux », presse et cinoche à gogo, casque « réducteur de bruit », téléphone individuel, oreiller en plumes « antiallergique », couette légère, restauration haut de gamme par des chefs étoilés, vins fins et spiritueux… Elle est pas belle, la vie de défenseur du peuple et de l’opprimé ?
Vous me direz que son inspirateur Robespierre se faisait, lui aussi, habiller et perruquer par les meilleurs faiseurs…
Petit détail en passant : notre ami Mélenchon ne voyage pas seul. Il lui faut quelques porte-flingues et porte-valises. Ainsi mesdames Mathilde Panot et Danièle Obono, députées de La France insoumise, accompagnaient-elles sa majesté Mélenchon dans son déplacement vers la lointaine île Bourbon. Et où ont-elles voyagé, ces dames ? Non, pas dans la soute quand même, mais en classe éco.
Interrogée par CNews sur les privilèges que s’octroie le Líder Máximo, Danièle Obono a répondu, gênée : « C’est quand même un voyage d’au moins dix heures. » » Certes, mais c’est dix heures pour tout le monde, les genoux sous le menton ou vautré dans son lit, une coupe de champagne à la main !
Marie Delarue
Source : bvoltaire
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