Macron a prévenu, les demandeurs d’emploi qui sont trop exigeants sont condamnés à quitter Pôle-Emploi rapidement. Il faut de la flexibilité, savoir se rendre disponible, changer de compétences en un éclair et remercier Jupiter de pouvoir travailler dans un domaine étranger à 150 kilomètres de chez soi pour un smic. Et pour ceux qui râlent encore, il n’y a qu’à voir le soin avec lequel Pôle-Emploi sélectionne les formations proposées.
Stage recopiage de recettes !
Deux chômeurs de la région parisienne ont eu la chance de décrocher une formation en cuisine longue de six mois. Avec un tel soutien on pourrait commencer à croire aux discours relatifs à la reconversion professionnelle et à l’engagement réel de l’Etat envers les chômeurs. Mais les deux « chanceux » ont bien vite déchanté. Besoin d’un tablier et d’huile de coude ? Pas du tout ! Il fallait juste de la patience et peut-être une bonne dose de désespoir pour suivre jusqu’au bout une formation indigne.
Les deux chômeurs se sont retrouvés à recopier des recettes de cuisine du matin au soir et à devoir s’extasier devant des intervenants « formés aux métiers de serveur et non de cuisinier ». Autant le dire d’emblée, après six mois de formation, le cassage d’œuf et le découpage de betterave n’en étaient qu’au stade théorique. Dégoûtés par tant de mépris, les deux « formés » ont décidé d’attaquer Pôle-Emploi en justice pour formation bidon.
Le tribunal administratif de Montreuil rendra son jugement à la mi-mai et déterminera si les deux victimes sont en droit de toucher 50 000 euros chacune de dommages et intérêts. Méritent-ils une telle somme pour s’être fait rouler dans la farine au lieu d’avoir de la farine plein les mains ? Pas sûr, mais de tels dédommagements feraient réfléchir les pontes de Pôle-Emploi avant de proposer des formations qui ne sont même pas vérifiées en amont. La preuve est qu’une fois le pot aux roses découvert, une mise en demeure a été envoyée à l’organisme en charge de ladite formation.
Il est temps que Pôle-Emploi sorte de la politique du chiffre et refuse au pouvoir politique le droit de faire tout et surtout n’importe quoi pour nettoyer les chiffres du chômage. Les demandeurs d’emploi représentent un coût énorme pour les finances publiques. Mais quid des formations bidons payées elles aussi avec l’argent des contribuables ? Quid des salaires des génies qui osent proposer ce genre de choses ? Quid des politiques qui détruisent l’emploi en France et qui regrettent l’absence de flexibilité des travailleurs ?
Un peu de décence n’a jamais fait de mal. Existe-t-il peut-être une formation pour s’en procurer. Nul doute que si cette dernière était obligatoire pour ceux qui en manquent, le Gouvernement serait bien représenté.
Source : 24heuresactu
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