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mercredi, 14 novembre 2018

Macron ou le cancre de la politique étrangère française

Publié par Guy Jovelin le 14 novembre 2018

Rédigé par notre équipe le 13 novembre 2018 

Regardez tous ces chefs d’Etat et de Gouvernement réunis à Paris grâce à Macron ! Les journalistes se sont exclamés de longues heures durant face à ce parterre de puissants qui n’étaient pas là pour les beaux yeux du président de la République, mais pour commémorer la mémoire des soldats de la Grande Guerre. Certains leaders ont même réussi à faire de la politique étrangère. Macron, lui, a trouvé le moyen de se prendre les pieds dans le tapis (turc) et a démontré une fois encore le cynisme de son gouvernement.

Emmanuel Macron aurait-il trouvé la formule pour agacer tous ceux qu’il côtoie ? Après les Français dont les sentiments balancent entre la colère et l’indifférence, Macron a réussi l’exploit de se mettre à dos deux des plus importants invités des commémorations du 11 novembre. Que les lecteurs se rassurent, Angela Merkel constitue toujours l’horizon indépassable de la Macronie. Non, Macron a suscité la fureur du président Trump et la colère d’Ankara sur deux sujets bien différents. Heureusement que le président russe est arrivé presque en retard et n’a pas eu le temps d’échanger avec Jupiter. Trump et Erdogan ont largement l’envergure pour occuper les journées du petit Emmanuel.

Le delirium de la défense européenne

Les Français ne veulent plus de cette Europe ? Eh bien ils en auront encore plus et cela passe notamment par la constitution d’une armée européenne. Le sujet est mis régulièrement sur la table depuis plusieurs décennies et comme pour la fameuse « Europe sociale », elle est irrémédiablement dégagée par ceux qui n’aiment pas les histoires à dormir debout et ceux encore qui ont encore un minimum de dignité et qui souhaitent garder un symbole de leur souveraineté. Macron, lui, n’aime ni l’un ni l’autre et se plaît à rêver d’une armée européenne capable de donner le change à la Russie, la Chine et même les Etats-Unis.

Une défense européenne signifie la fin de la mainmise américaine sur l’Europe. Aujourd’hui une dizaine de pays européens accueille des bases américaines. Un magnifique exemple de souveraineté et d’indépendance militaire et politique… Mais avec Macron, les choses vont changer ! Quoi, la France renonce à prendre part au commandement intégré de l’OTAN ? Non, la soumission sarkozyste a encore de beaux jours devant elle. Macron veut simplement que ses partenaires européens renoncent aux armements américains au profit de la France… Un message compris et suivi aucunement par la Pologne et la Belgique qui ont annoncé ces dernières semaines qu’elles dépenseraient des milliards de dollars en matériel américain pour rajeunir leurs systèmes de défense.

Que la Pologne vive encore dans la crainte du fantasme russe et s’équipe chez le premier marchand d’armes au monde, cela peut se comprendre. Dédouaner la Belgique qui se rue sur des F35 américains alors qu’elle prétend être le cœur de l’Europe (et donc de sa Défense) est un peu plus compliqué. Pourtant, Macron n’a pas moufté quand on lui a annoncé que les Rafales resteraient dans l’usine d’assemblage. Le président français ne trouve rien à redire à la Belgique et préfère taper sur un Trump considéré comme une proie médiatique facile. La France continuera de glaner quelques contrats en Europe et ailleurs, mais elle ne doit pas rêver devenir la colonne vertébrale d’une chimérique armée européenne.

L’Allemagne a beau soutenir du bout des lèvres la France, elle n’est que le pantin des américains. Les bases et les prisons secrètes de l’oncle Sam sur le territoire allemand ne se comptent plus et si jamais Moscou ou Pékin voulaient envahir le pays pour faire main basse sur la production de machines-outils, ce seraient les Etats-Unis qui taperaient du poing sur la table tandis que Macron irait se réfugier dans l’ambassade américaine qui jouxte le Palais de l’Elysée.

Des enregistrements ? Que nenni, l’Arabie Saoudite est un modèle !

De toute manière, le président français ne peut pas faire la guerre, car il n’est au courant de rien. Les Turcs lui font écouter les enregistrements du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, mais la France dénonce un « jeu politique » de la Turquie. La pique est signée du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, (l’homme qui n’arrive même pas à convaincre la Belgique d’acheter une mitraillette française) et illustre tout le cynisme d’une diplomatie française pourtant gourmande lorsqu’il s’agit de donner des leçons de morale.

Les autorités turques ont partagé les enregistrements de l’assassinat de Khashoggi avec plusieurs capitales occidentales – chose confirmée par le Premier ministre canadien. Or, Le Drian, en plus d’attaquer la Turquie, nie la réalité. « Si le président turc a des informations à nous donner, il faut qu’il nous les donne (…) Notre position, c’est la vérité – les circonstances, les coupables – et ensuite nous prendrons les sanctions nécessaires » affirme le ministre français. Dommage qu’il soit complètement sourd dès lors qu’on lui apporte sur un plateau toutes les preuves d’un assassinat politique… Oui, mais l’Arabie Saoudite achète des armes à la France malgré la modestie de Florence Parly.

Le Drian est ridicule et ridiculisé par le directeur de la communication de la présidence turque qui ne se gêne pas pour enfoncer le ministre et l’ensemble de l’exécutif français : « Je confirme que des preuves liées au meurtre de Khashoggi ont également été partagées avec les institutions concernées du gouvernement français. Le 24 octobre, un représentant des services de renseignement français a écouté l’enregistrement audio » et a eu accès à « des informations détaillées ». Conclusion des Turcs : « s’il y a un problème de communication entre les différentes institutions au sein du gouvernement français, il appartient aux autorités françaises et non à la Turquie de régler ce problème ».

Malheureusement, le problème principal ne réside pas dans la communication interne au pouvoir en France. Le problème est que le pouvoir souhaite être aveugle et sourd pour continuer de vendre des armes aux pires crapules tout en donnant des brevets de droits de l’Homme. Macron est nul en histoire et en géopolitique. Pourquoi ne pas prendre sa retraite dès maintenant pour se remettre au français en écrivant ses « Mémoires d’un banquier devenu président carton-pâte » ?

 

Source : 24heuresactu

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