Un récent sondage Via Voice montre que 34 % seulement des Français estiment que la démocratie fonctionne bien.
En janvier dernier, 54 % répondaient positivement à cette question.
Autrement dit, les dix derniers mois, et l’accumulation des bourdes arrogantes de la part du chef de l’État, ont entraîné une chute vertigineuse de la confiance dans la démocratie de la part des Français.
Dans le détail, 3 % des Français estiment que la démocratie fonctionne très bien chez nous, 31 % qu’elle fonctionne assez bien, 40 % qu’elle fonctionne assez mal et 21 % qu’elle fonctionne très mal (et il y a de sérieuses raisons de penser que les 5 % qui ne se prononcent pas ne sont pas enthousiastes devant la situation !).
Même au plus fort du désamour à l’égard de François Hollande, en septembre 2016, les chiffres étaient moins catastrophiques : 36 % des Français estimaient alors que la démocratie française fonctionnait bien.
On pourrait penser que M. Macron pousserait un soupir de soulagement en regardant les questions suivantes, puisque l’on y constate que la crise de la démocratie n’est pas seulement française, mais européenne.
On l’imagine même fort bien remonter sur son cheval et haranguer les peuples de l’Est de revenir aux sources de la démocratie représentative et d’abandonner le populisme, comme il s’apprête visiblement à le faire lors de la prochaine campagne européenne.
Las, 60 % des Français estiment que la France n’est pas un modèle démocratique à suivre pour les autres pays européens !
Il faut dire qu’avec la chasse aux libertés publiques organisée par l’actuel gouvernement, il serait difficile qu’il en soit autrement.
Une partie de la mobilisation des gilets jaunes, aussi anarchique soit-elle, tient à ce sursaut des vieux Français, non seulement surtaxés, mais ligotés par des réglementations idiotes.
Mais revenons aux sources. La démocratie a été conçue en 1789 sur le modèle rousseauiste, catastrophique abstraction, en vertu de laquelle nous abandonnerions tous nos antiques libertés privées pour nous fondre dans le corps social qui nous offrirait en échange une liberté civique.
Ladite liberté civique n’est, cependant, disponible que pour ceux qui soutiennent le Pouvoir, puisque la loi étant supposée l’expression de la volonté générale et celle-ci étant supposée être la volonté de chacun, ceux qui ne sont pas d’accord avec la loi sont réputés ne pas même savoir ce qu’ils veulent, c’est-à-dire qu’ils sont réputés purement et simplement fous.
C’est au nom de ce principe délirant (et, hélas, toujours d’actualité sous Marianne V) que l’on a pu clamer : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » ou que les communistes, en fidèles disciples des jacobins de 1793, ont pu « rééduquer » les dissidents dans leurs hôpitaux psychiatriques.
L’arrogance d’Emmanuel Macron et de ses confrères oligarques vient, notamment, de cette superstition selon laquelle ils sont le peuple et selon laquelle le peuple peut changer à volonté la nature des choses.
Et le populisme, c’est aussi cette volonté du peuple de sortir d’une abstraction mortifère et de revenir à des libertés concrètes, en lieu et place de cette pseudo-représentativité dont le mot d’ordre, outre la spoliation fiscale, semble : « Tout ce qui n’est pas obligatoire est interdit ! »
Source : les4verites
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