Toujours plus bas. Emmanuel Macron a terminé l’année 2018 sur un énième échec. Ses vœux présidentiels ont fait un flop d’audience, ce qui n’est en fait pas bien grave pour l’immense majorité de Français qui s’est passée de cette séance pénible longue de 17 minutes. 24 heures actu a encore les oreilles qui grésillent, mais peut rendre compte de cette allocution où la farce, le cynisme et l’autoritarisme se sont mêlés à un culot très jupitérien.
Dans un discours, il y a le fond et la forme. Commençons par la forme avant de passer à la triste réalité du fond. Pour une fois, notre cher président a fait dans la sobriété. Les vœux ont été enregistrés dans son bureau de l’Elysée entre deux allers-retours au fort de Brégançon (bravo le bilan carbone). Un fond vert aurait suffi, mais Macron a préféré être filmé debout devant la fenêtre entre une toile hideuse de Marianne avec écrit en gros FRATERNITÉ et les drapeaux français et surtout européen. Etait-ce une manière subtile de dire aux Français qu’en poussant encore un peu, il est possible de le faire passer par la fenêtre à défaut de lui faire prendre la porte ?
Un président à côté de la plaque et carrément manipulateur
Le visage toujours aussi amaigri, le président a rapidement souhaité une bonne année 2019 avant d’entrer dans une longue phase d’auto-célébration. L’exécutif et les députés aux ordres ont fait du bon boulot et l’année qui s’ouvre doit « rendre plus efficace le secteur public » et « rendre plus juste le système des retraites ». Traduction du langage macronien, le secteur public va finir d’être détricoté car trop cher et trop…public tandis que les retraités devront se serrer un peu plus la ceinture. Les futurs retraités, eux, devront sérieusement penser à un système de retraite par capitalisation… Voilà pour ce qui a pu être traduit. Le reste est plus compliqué et est donc soumis à la sagacité des lecteurs : « Notre pays veut bâtir un avenir meilleur reposant sur notre capacité à inventer de nouvelles manières de faire et d’être ensemble. Telle est à mes yeux la leçon de 2018 ». On n’y comprend rien sauf le fait que Macron n’a pas compris à l’année qui vient de s’écouler !
« Cette année 2019 à mes yeux décisive » lâche Emmanuel Macron. Le président clame « nous voulons », mais qui est ce « nous » ? Certainement pas les Français qui savent désormais que Macron est une baudruche prête à dire pas mal de contre-vérités juste pour tenir le plus longtemps possible. Des Français qui n’était que 9,2 millions hier soir (contre 11,2 millions l’année précédente) à écouter un président qui ne dit rien, mais qui arrive quand même à lâcher des énormités. C’est ainsi, que sans qu’on lui ait demandé quoi que ce soit, Macron balance un historique « le capitalisme ultra-libéral et financier (…) va vers sa fin ». Vraiment ? Sous l’effet de quelle politique ? Celle ultra-libérale et pro finance de Macron ?
A deux reprises, le président n’a pas pu s’empêcher de faire comprendre que si personne ou presque ne l’apprécie aujourd’hui, c’est parce que des fake news et des méchants Etats (populistes) s’acharnent sur son compte. C’est vrai qu’en regardant France 3 et les pancartes « Macron dégage » qui se transforment en « Macron » sous l’effet du journalisme d’Etat, les fake news sont un véritable danger ! Le président déplore le « culte de l’image » qui permet au fake de l’emporter. Il ne pensait vraiment pas si bien dire !
Ça c’était pour le premier « vœu de vérité ». Il y en aura deux autres aussi désolants et faux que le premier. Un « vœu de dignité » et un « vœu d’espoir » auquel il faut rajouter un « vœu d’écoute, de dialogue et d’humilité ». Il est vrai que si Macron avait été doté de ces qualités, la France (et non pas quelques milliers de manifestants comme aime à le faire croire Castaner) ne se serait pas révoltée pour faire manger son chapeau à ce Gouvernement de cyniques. Mais face à la révolte saine, Macron propose « l’ordre républicain ». Une expression qui ne veut rien dire. L’ordre se suffit à lui même et n’a pas besoin de républicanisme mal senti.
Macron n’a eu à la bouche que le mot d’Europe. L’UE doit protéger les Français et patati et patata jusqu’à la conclusion finale : votez En Marche aux prochaines élections européennes ! Ne pas se plier à ce diktat, c’est prendre le risque d’appartenir à la « foule haineuse » qui s’en prend aux « élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux Juifs, aux étrangers, aux homosexuels »… Une manière de rappeler que la France ne serait qu’un pays de collabos ? Et de qui est composée cette « foule haineuse » ? Des gilets jaunes ? Peut-être bien, mais il est difficile de décrypter le Macron, car en aucun cas il n’aura prononcé « gilets jaunes » dans son discours. Trop jeune, le président ne sait peut-être pas que ne pas nommer la réalité, ce n’est pas la faire disparaître.
Enfin, Macron a tenté maladroitement de dire qu’il n’était pas un homme du système, un bourgeois qui ne pense qu’au « pognon de dingue ». La preuve, il a « grandi en province » et « connaît ces terres ». Macron serait un brave paysan « au travail » qui ne compte pas ses efforts pour élever chacun… La farce aurait pu être drôle si les vies de millions de Français n’étaient pas en jeu. Macron ferait bien de ne plus « être au travail », de prendre la poudre d’escampette, car celle de perlimpinpin ne fonctionne plus. 2019 sera bien une année décisive. Soit l’anémique Macron réussit son pari anti-France, soit il passe par la fenêtre et constituera un bel exemple d’un réveil français attendu avec impatience et inquiétude.
Source : 24heuresactu
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