Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 01 février 2018

Nutella : les émeutes de la bêtise

Publié par Guy Jovelin le 01 février2018

Rédigé par notre équipe le 31 janvier 2018

Les commentaires ont été nombreux. Et pour cause ! La vue de gens devenus des émeutiers pour se procurer du Nutella à prix bradé ne peut laisser indifférent. Tout a été écrit : Intermarché est irresponsable, ces émeutes sont l’illustration de la pauvreté et de la faim en France, addiction à un produit alimentaire… Ne s’agit-il pas tout simplement d’un signe d’une décadence civilisationnelle ?

Sociologues, anthropologues, philosophes, économistes, politiques… tous les agents de l’Etat ont été mobilisés pour donner un sens aux scènes grotesques filmées dans plusieurs enseignes d’Intermaché. Une foule qui se précipite et qui se bat pour arracher des pots de Nutella généreusement vendus 70 % moins chers. 1,40 euro au lieu de 5,40 euros, il n’en fallait pas moins pour que des hordes soient prises d’hystérie collective. Le citoyen a le droit à son Nutella et s’il est beaucoup moins cher alors tous les coups sont permis !

Le Dieu consommateur est capricieux

Le coup de pub d’Intermarché a fonctionné comme jamais, mais les retours restent cependant largement négatifs. L’enseigne est-elle cependant responsable du comportement de ces dizaines d’affamés ? C’est ce que semble croire le Gouvernement qui se sent si peu important et utile qu’il n’hésite pas à faire monter au créneau Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie en personne a reçu le directeur d’Intermarché ce mardi pour lui faire comprendre qu’en France on ne peut pas assister à des bousculades pour de la pâte à tartiner.

Le politique dans toute sa splendeur. On lui montre un signe de désintégration du corps social, il répond par le vote prochain d’un encadrement plus strict des opérations de promotion… Le Nutella à un prix trop bas serait responsable d’un mouvement collectif pour le moins effrayant. Oui, mais le Nutella est une « marque iconique » affirme un professeur trouvé on ne sait où par les journalistes. On aurait donc presque le droit pour de se battre pour embrasser cette icône. L’icône du mercantilisme et de la consommation coûte que coûte. Certains sont prêts à ramper avec la langue léchant le sol d’un supermarché pour décrocher leur Saint-Graal. La nouvelle religion a des effets bien puissants, mais à la vue des images proposées, il paraît évident que le Salut ne viendra pas du Nutella ou de couches pour bébé.

Car Intermarché a réitéré cette opération avec des couches Pampers et là encore les gens se sont précipités pour avoir le droit de consommer plus pour moins cher. Les Insoumis, jamais avares de théories économico-sociales chancelantes assurent que les émeutes du Nutella sont la conséquence d’une France appauvrie et des cris de la faim. La réflexion serait plus valable avec les couches dont le prix est astronomique et qui constitue un produit indispensable. Mais quel que soit le produit en promotion, les mêmes scènes se répètent.

Une famille vraiment pauvre ne mange pas de Nutella (en promotion ou non). Il s’agit là d’un produit superflu. Une famille vraiment pauvre utilise des couches réutilisables et non pas des Pampers hors de prix à utilisation unique. L’argument simpliste des épigones de Mélenchon est balayé. Reste le sentiment que la France ne cesse de tomber toujours plus bas. Des émeutes éclatent pour avoir le privilège de manger mal à petit prix et de donner ainsi une culture culinaire déplorable aux jeunes générations. Les politiques sont déjà prêts à écrire une énième loi alors qu’il faudrait repenser la place de la morale, de la bienséance et redéfinir ce qu’est la vie.

 

Source : 24heuresactu